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Le championnat de Polynésie de Grappling fait son grand retour


Rencontre au sommet, en Open, entre Anapa Perez (à gauche) et Jean Tautu (à droite).
Rencontre au sommet, en Open, entre Anapa Perez (à gauche) et Jean Tautu (à droite).
Ce week-end, le grappling faisait son grand retour à Fautaua avec un championnat de Polynésie organisé par la Fédération polynésienne de lutte, MMA, jiu-jitsu brésilien et disciplines associées (FPLAJDA) très attendu par les combattants locaux depuis plusieurs années. Un retour réussi puisque l'événement rassemblait pour l'occasion les 23 clubs de Polynésie, soit 160 athlètes.
 
Qu'est ce que le grappling ? Le MMA prenant une place importante dans le paysage médiatique, la confusion est récurrente entre les deux disciplines pour le public non averti. Le grappling, c'est l'art martial qui réunit la lutte (Wrestling) et le jiu-jitsu brésilien. Le but étant de projeter son adversaire au sol, pour ensuite le contrôler, afin de pouvoir le soumettre via un étranglement ou une luxation au niveau d'une articulation. Pas de coups, uniquement de la technique. Si la discipline est spectaculaire, elle n'est pourtant pas dépourvue d'un certain cadre, qui place la sécurité des combattants au cœur du sujet. En effet, si le risque zéro n'existe pas, la pratique de ce sport entraîne très peu de blessures graves, ou même irréversibles, contrairement à la boxe ou au muay thaï qui sont pourtant adoubés dans les représentations collectives.
 
Et ce week-end a été l'occasion de faire parler de la discipline à nouveau, avec l’organisation d’un championnat de Polynésie par la Fédération polynésienne de lutte, MMA, jiu-jitsu brésilien et disciplines associées (FPLAJDA) pendant deux jours. “C'est une vraie réussite”, déclare Yannick Hartmann, conseiller technique au sein de la fédération locale. “Nous avons eu la chance d'accueillir pour l'événement 23 clubs, soit 160 athlètes sur les deux jours de compétition. On est content. D'autant plus que cela faisait un bon moment que ce genre d'événement n'avait pas été organisé sur le territoire. Le public était content, les combattants aussi… Que du bonheur !” En effet, les compétitions de grappling et de jiu-jitsu brésilien se faisant très rares, la demande est grandissante chez les combattants. Et à ce sujet, la fédération tenait à rassurer : “L'événement sera désormais annuel et il ne sera pas le seul. Si nous n'avons pour le moment pas de date à communiquer, le projet est de faire plusieurs compétitions à l'année. C'est l'objectif de la fédération pour 2024”, expliquait Yannick Hartmann ce dimanche à la fin de la compétition.
 
Une relève assurée
 
Une promesse qui devrait également réjouir les plus jeunes, venus en nombre participer à l'événement. Filles et garçons, “kids” ou adolescents, ont d'ailleurs fait preuve d'un niveau remarquable pour leur âge. Manaarii Mariterangi, coach de l'école Tamarii Punaruu BJJ, témoignait entre deux combats : “Il y a eu de belles performances sur les tatamis chez les plus jeunes. On voit qu'ils ont écouté ce qu'on leur a enseigné à l'entraînement et ça fait plaisir. Le niveau polynésien monte chaque année, c'est indéniable.” Une jeunesse portée en grande partie par les clubs des Seasiders de Titioro et de Papara, ainsi que par le Tamarii Punaruu BJJ club. En témoignaient les résultats de ce week-end, où les trois organisations ont littéralement réalisé un hold-up au niveau des médailles. Et parmi les vainqueurs, certains ont marqué les esprits. À l'image notamment de Matehau Taputuarii chez les juvéniles en +82 kg, ou encore du très prometteur Keahi Duval chez les novices en -52 kg. Heureusement, certains athlètes d'autres clubs, bien déterminés, se sont également invités à la première place du podium en assurant le show : à l'exemple de Tahaki Ariitai du club Sphere MMA chez les juvéniles de moins de 61 kg pour les garçons, ou encore de Rava Teuira du club Taiarapu BJJ chez les plus de 68 kg.
 
Anapa Perez intraitable
 
Chez les adultes, les experts de la discipline ont également répondu présent avec notamment de belles têtes d'affiche chez les poids lourds et en catégorie Open. En effet, chez les moins de 100 kg, Teiki Nauta remportait la finale contre le jeune prodige Kauai Coquil, tandis que Manatua Lie s'imposait chez les plus de 100 kg face au gorille de Moorea, Henri Burns. Très attendu également, Anapa Perez n'a pas déçu. Le champion de Tahitian Top Team a remporté la catégorie Open (toutes catégories confondues) en soumettant tous ses adversaires en seulement quelques secondes : “Je suis content du résultat”, confiait Anapa Perez à sa sortie du tatami. “Mais au-delà de ça, je suis surtout venu pour jauger le niveau actuel en Polynésie. Même si on a l'habitude des compétitions, il faut toujours venir se remettre en question et voir où en sont les autres clubs. En tout cas, le niveau monte et ça fait plaisir.”
 
Et le jeune ‘aito, fer de lance du jiu-jitsu brésilien à Tahiti, lance un appel : “J'invite vraiment tous les pratiquants à venir faire les compétitions. Pour l'évolution du jiu-jitsu à Tahiti, c'est important. De même qu'il est absolument nécessaire que les meilleurs arrivent à s'exporter pour se confronter au niveau mondial. Il faut aider ces athlètes ! Surtout que le niveau commence à être vraiment intéressant ici.”
 

Les positions semblent improbables, mais il s'agit d'une réelle science du combat !
Les positions semblent improbables, mais il s'agit d'une réelle science du combat !

Rédigé par Wendy Cowan le Dimanche 13 Août 2023 à 20:25 | Lu 1161 fois