Tahiti, le 20 mai 2020 – En août 2019, le Docteur Éric Faure avait obtenu en référé la suspension par le tribunal administratif de l'arrêté du président du Pays prononçant, une deuxième fois, sa révocation. Mardi, la juridiction a examiné avec minutie l'affaire au fond. La sanction -extrême- pourrait être maintenue.
Révoqué deux fois de ses fonctions de chirurgien vasculaire et thoracique au CHPF, le docteur Eric Faure avait obtenu gain de cause à chaque fois. En cause, une intervention qui aurait mal tourné en 2015 entrainant une nécrose et l'amputation d'une jambe d'un patient. En avril 2019, la juridiction d’appel avait donné deux mois au pays pour le réintégrer. Une décision à laquelle le Pays ne s'était pas résolue en reprenant un arrêté de révocation le 7 juin 2019. Le médecin avait obtenu en référé la suspension de cette mesure. Le médecin avait finalement retrouvé son bistouri au mois d'octobre dernier en étant "fliqué au CHPF depuis lors" selon son avocat.
Révoqué deux fois de ses fonctions de chirurgien vasculaire et thoracique au CHPF, le docteur Eric Faure avait obtenu gain de cause à chaque fois. En cause, une intervention qui aurait mal tourné en 2015 entrainant une nécrose et l'amputation d'une jambe d'un patient. En avril 2019, la juridiction d’appel avait donné deux mois au pays pour le réintégrer. Une décision à laquelle le Pays ne s'était pas résolue en reprenant un arrêté de révocation le 7 juin 2019. Le médecin avait obtenu en référé la suspension de cette mesure. Le médecin avait finalement retrouvé son bistouri au mois d'octobre dernier en étant "fliqué au CHPF depuis lors" selon son avocat.
Enchainement de négligences fautives
En séance ce mardi, le rapporteur public est revenu sur la chronologie précise des évènements en s'appuyant sur le rapport d'expertise décrivant l'enchainement des circonstances ayant conduit à l'amputation. Un rapport qui relève une succession d'omissions où le défaut de surveillance post-opératoire du médecin est pointé du doigt. Le docteur est allé manger puis est intervenu sur un autre patient en urgence relative sans vérifier la revascularisation de la jambe opérée. Pour le magistrat, il a bien eu faute. La sanction infligée au médecin -la révocation- est-elle alors proportionnée ? Pour le rapporteur public, "les faits sont graves", "la succession de négligences fautives" émanant d'un praticien qui "s'est abstenu de faire les vérifications" élémentaires. La commission disciplinaire avait relevé par ailleurs la "grande désinvolture" du médecin "laissant les patients dans un grand désarroi". Une position que l'avocat du docteur a contesté mettant en avant l'impartialité de la commission lors d'une "procédure disciplinaire dévoyée" et de témoignages à charge destinés à "enfoncer le Dr Faure". Une argumentation stérile, le rapporteur public a ainsi conclu au rejet de la demande d'annulation de la sanction. L'affaire a été mise en délibéré. Jugement attendu d'ici deux semaines.