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Le câble Hawaiki prend une longueur d'avance


Le HMNZS Resolution, un ancien navire hydrographe de la Royal New Zealand Navy, a changé de nom (il s'appelle RV Geo Resolution) et effectue désormais des missions civiles, comme les relevés hydrographiques nécessaires à la pose d'un nouveau câble sous-marin.
Le HMNZS Resolution, un ancien navire hydrographe de la Royal New Zealand Navy, a changé de nom (il s'appelle RV Geo Resolution) et effectue désormais des missions civiles, comme les relevés hydrographiques nécessaires à la pose d'un nouveau câble sous-marin.
PAPEETE, le 8 aout 2016 - La guerre entre les deux projets de câble transpacifique approche-t-elle de sa conclusion ? Hawaiki, le projet du calédonien Rémi Galasso, vient d'annoncer avoir fait un pas de plus vers la complétion de son projet. Mais son concurrent Moana, porté par l'opérateur régional BlueSky, ne s'avoue pas vaincu.

Qui construira le prochain câble transpacifique ? La concurrence entre les deux projets qui s'affrontent est de plus en plus rude, car chaque camp est d'accord sur un point : il n'y aura pas la place pour deux nouveaux câbles. Le premier qui sera posé remportera la bataille…

Du coup, chaque avancée d'un projet donne lieu à son communiqué de presse. Une annonce a justement été publiée ce lundi concernant le projet Hawaiki, qui veut relier l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Hawaii et les États-Unis. Selon Hawaiki Submarine Cable LP, les relevés maritimes des futurs sites d'atterrissage du câble ont été effectués entre mai et juillet de cette année, et un ancien navire militaire est maintenant en train d'effectuer des relevés maritimes sur tout l'itinéraire du câble, la dernière étape avant de lancer sa pose. "L'équipe fait un excellent travail ; nous sommes dans les temps et dans le budget. Nous avons toute confiance en notre fournisseur, TE SubCom, pour livrer notre câble mi-2018, comme prévu, dans moins de deux ans" se réjouit Rémi Galasso par communiqué.

L'affaire semble donc bien engagée pour le projet 100% privé, porté par trois entrepreneurs dont le calédonien Rémi Galasso (p-dg de l'entreprise). Après l'annonce en avril dernier que le projet avait bouclé son plan de financement (le coût du projet serait de 300 à 500 millions USD) puis la signature d'un contrat avec le câblier TE SubCom, les derniers travaux techniques se termineraient.

Mais pour le projet concurrent, ces annonces ne seraient pas crédibles. Il y a un mois, Maui Sanford, en charge du "business development" de Moana Communication, nous expliquait : "On a encore des signes qu'ils courent après des gens pour des financements, leur annonce qu'ils ont bouclé leur financement n'est qu'un bluff. Nous, on continue sur notre projet tant qu'on n'a pas de signe qu'ils sont partis." Pour rappel, Moana a déjà signé avec son propre fournisseur, Alcatel, pour la pose de son câble Australie-Nouvelle-Zélande-Hawaii, et attend des décisions politiques régionales pour son financement. Le projet est également suspendu au destin de BlueSky Pacific Group, que sa maison-mère espagnole a mis en vente le mois dernier.

Les deux projets comprennent la possibilité de prolongements pour relier diverses îles du Pacifique en chemin, voire des branches plus longues pour relier les Samoa à Tahiti, et toutes les îles au milieu qui souhaiteraient participer. Le gouvernement polynésien et l'OPT sont en discussion avec les deux acteurs, dans le cadre du projet de sécurisation de notre propre câble, Honotua.


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 8 Août 2016 à 16:38 | Lu 3219 fois