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Le bout du chemin pour la route traversière de Tahiti


PAPEETE, 22 octobre 2014 - En 2011, un arrêté ministériel déclarait d'utilité publique l'aménagement de la route traversière entre Papenoo et Mataiea. Le Pays disposait, dès lors, de cinq années pour mener la procédure jusqu'au bout avec les expropriations nécessaires. Ce qui pourrait être achevé en fin de cette année.

Ce mercredi matin, plusieurs dizaines de personnes se pressaient au Palais de Justice de Papeete pour une audience du juge des expropriations. Nombreux d'entre eux sont des propriétaires ou des ayants-droits de parcelles situées de part et d'autre de la piste ouverte entre Papenoo et Mataiea. Enjeu de l'audience : la fixation des indemnités à verser aux familles, propriétaires de parcelles dans la vallée de Vaihiria, une fois l'expropriation conduite à son terme.

La procédure suit les étapes réglementaires : déclaration d'utilité publique en 2011 (dont la durée de validité est pour cinq ans), enquête parcellaire envers les ayants droits effectuée en novembre 2013, ordonnance d'expropriation et désormais la fixation du prix d'achat des emprises foncières convoitées par le Pays, principalement le long de la rivière. La Polynésie française s'appuyant sur un avis de la commission chargée des évaluations immobilières, avait proposé un prix unique à 5700 Fcfp/m2 quand le commissaire du gouvernement propose 6000 Fcpf/m2, un prix plus conforme aux doléances des propriétaires, et qui s'appuie sur une "évaluation des dernières ventes" dans le même secteur.

Des sommes débloquées

Après des années d'incertitude, tous les propriétaires concernés dans la vallée de Vaihiria semblent à peu près satisfaits de l'arrangement financier proposé. La situation est un peu plus complexe en revanche pour la famille Bennett qui devra être indemnisée pour les trois maisons construites sur place entre 2007 et 2011. Trop proches du chemin et débordant à l'avenir sur la route qui sera élargie, elles devront être détruites. "On ne s'oppose pas à l'expropriation pour cause d'utilité publique, au moins les choses seront plus claires et le passage sera ouvert à tous" explique un membre de la famille Bennett.

Poursuivis, il y a quelques semaines, au tribunal correctionnel pour entrave à la circulation, les Bennett père et fils risquent 6 mois de prison avec sursis et 100 000 Fcfp d'amende pour avoir empêché ce libre passage sur la piste et monnayé un droit de péage aux touristes. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 9 décembre prochain. Deux semaines plus tard, la juge des expropriations fixera -le 22 décembre- le prix de l'indemnité pour les parcelles rachetées par le Pays. Du côté du gouvernement polynésien, on se prépare à régler ces indemnités. Divers arrêtés ministériels publiés au Journal Officiel récemment débloquent des sommes d'argent dans ce but.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 22 Octobre 2014 à 17:04 | Lu 2879 fois