Territoires palestiniens | AFP | mercredi 27/12/2023 - L'armée israélienne a poursuivi mercredi ses bombardements contre le Hamas dans la bande de Gaza assiégée, malgré les pertes civiles qui s'alourdissent de jour en jour et les cris d'alarme face au désastre humanitaire qui frappe le territoire palestinien.
La population de Gaza est en "grand danger", a affirmé mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que "la faim et le désespoir" s'aggravaient dans le territoire ravagé par la guerre.
Plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi que 21.110 personnes, en majorité des civils dont 6.300 femmes et 8.800 enfants, avaient été tuées à Gaza par les opérations militaires israéliennes.
En Israël, l'attaque a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël.
Sur le terrain, les combats ne connaissent aucun répit.
Des témoins ont fait état mercredi de frappes israéliennes et de combats au sol à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza considérée par Israël comme un important bastion du Hamas, mais aussi de bombardements intenses sur les camps de réfugiés d'al-Maghazi et d'al-Boureij, dans le centre.
Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre, pilonne le petit territoire et y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre qui a coûté la vie à 164 soldats, selon l'armée.
Des habitants "affamés"
Dans le territoire soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a provoqué d'immenses destructions, mis hors service la plupart des hôpitaux et poussé hors de leur foyer 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, selon l'ONU, dont beaucoup ont fui plusieurs fois face à l'avancée des combats.
L'aide humanitaire, dont l'entrée à Gaza est contrôlée par Israël, n'arrive qu'en quantité très limitée.
Une résolution adoptée le 22 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU, exigeant l'acheminement d'aide "à grande échelle", reste sans effet, a souligné mercredi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS a indiqué que son équipe sur place avait fait état mardi d'un besoin en nourriture qui "continue d'être aigu" dans toute la bande de Gaza. "Des personnes affamées ont bloqué notre convoi dans l'espoir de trouver à manger", a rapporté l'organisation.
"Ce qui se passe sur le sol palestinien ces jours-ci va au-delà d'une catastrophe et d'un génocide", a déclaré mardi le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Le conflit "durera encore de nombreux mois", a prévenu de son côté le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi.
"Un cessez-le-feu"
Selon le ministère de la Santé du Hamas, 195 personnes ont été tuées en 24 heures à Gaza par les forces israéliennes. Le ministère a affirmé mercredi que l'armée avait notamment visé une maison voisine de l'hôpital Al-Amal de Khan Younès, faisant 22 morts et 34 blessés.
L'armée "vise de manière croissante les environs de l'hôpital Nasser" de Khan Younès, le plus important du sud du territoire, a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra, disant "redouter que ne se répète le même scénario qu'à l'hôpital al-Chifa", dans la ville de Gaza, qui avait été pris d'assaut par les soldats israéliens malgré la présence de milliers de civils, malades, personnel et déplacés.
Plusieurs hôpitaux de Gaza ont été bombardés, assiégés ou pris d'assaut par l'armée depuis le début de la guerre.
Israël affirme que le Hamas a installé des bases dans ces hôpitaux, comme dans d'autres bâtiments civils dont des écoles et des mosquées, utilisant la population comme des "boucliers humains". Le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, dément ces accusations.
Mercredi, des Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans une école de l'ONU dans le camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza, fuyaient une nouvelle fois vers le sud pour échapper aux bombardements incessants.
Ils chargeaient des matelas, des couvertures, des bagages et des sacs de provisions sur des charrettes ou sur le toit de leurs voitures, selon des images de l'AFP.
"Même les écoles de l'ONU ne sont plus sûres", "d'abord nous avons été déplacés à Nuseirat, puis à Rafah. Les gens ne savent plus où aller", lançait un homme. "Notre message au monde entier: mettez en place un cessez-le-feu".
Efforts diplomatiques
Le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer s'est entretenu mardi soir avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de la libération d'otages, ainsi que d'une "différente phase" de la guerre, plus ciblée contre des chefs du Hamas, et du déploiement de l'aide à Gaza.
De son côté, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'est entretenu avec le président américain Joe Biden.
Cette trêve avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide humanitaire.
Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires pour "arriver à un cessez-le-feu permanent", a affirmé la diplomatie qatarie.
Mais les efforts des médiateurs, surtout égyptiens et qataris, n'ont jusque là pas permis de parvenir à une nouvelle pause humanitaire.
Au-delà de Gaza, la guerre a ravivé les tensions à travers le Moyen-Orient.
En Cisjordanie occupée, un raid israélien a fait mercredi six morts dans le secteur de Tulkarem, selon le ministère palestinien de la Santé.
Israël est aussi confronté à des groupes proches de l'Iran, soutien du Hamas, comme le Hezbollah au Liban ou les rebelles Houthis au Yémen.
Des navires de l'armateur français CMA-CGM sont revenus en mer Rouge après les attaques perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen, et ceux du transporteur danois Maersk vont faire de même, ont annoncé les deux groupes, alors que les Etats-Unis patrouillent dans ces eaux pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis.
Mercredi, l'Iran a menacé Israël "d'actions directes et d'autres menées par le front de la résistance", après la mort lundi dans une frappe en Syrie, qu'il impute à Israël, de Razi Moussavi, un de ses hauts-gradés.
L'armée israélienne n'a pas confirmé l'information.
Dans le sud du Liban, un combattant du Hezbollah et deux civils, membres de sa famille, ont été tués dans une frappe aérienne israélienne, à laquelle le mouvement chiite a riposté mercredi en bombardant le nord d'Israël.
La population de Gaza est en "grand danger", a affirmé mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que "la faim et le désespoir" s'aggravaient dans le territoire ravagé par la guerre.
Plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi que 21.110 personnes, en majorité des civils dont 6.300 femmes et 8.800 enfants, avaient été tuées à Gaza par les opérations militaires israéliennes.
En Israël, l'attaque a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël.
Sur le terrain, les combats ne connaissent aucun répit.
Des témoins ont fait état mercredi de frappes israéliennes et de combats au sol à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza considérée par Israël comme un important bastion du Hamas, mais aussi de bombardements intenses sur les camps de réfugiés d'al-Maghazi et d'al-Boureij, dans le centre.
Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre, pilonne le petit territoire et y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre qui a coûté la vie à 164 soldats, selon l'armée.
Des habitants "affamés"
Dans le territoire soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a provoqué d'immenses destructions, mis hors service la plupart des hôpitaux et poussé hors de leur foyer 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, selon l'ONU, dont beaucoup ont fui plusieurs fois face à l'avancée des combats.
L'aide humanitaire, dont l'entrée à Gaza est contrôlée par Israël, n'arrive qu'en quantité très limitée.
Une résolution adoptée le 22 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU, exigeant l'acheminement d'aide "à grande échelle", reste sans effet, a souligné mercredi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS a indiqué que son équipe sur place avait fait état mardi d'un besoin en nourriture qui "continue d'être aigu" dans toute la bande de Gaza. "Des personnes affamées ont bloqué notre convoi dans l'espoir de trouver à manger", a rapporté l'organisation.
"Ce qui se passe sur le sol palestinien ces jours-ci va au-delà d'une catastrophe et d'un génocide", a déclaré mardi le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Le conflit "durera encore de nombreux mois", a prévenu de son côté le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi.
"Un cessez-le-feu"
Selon le ministère de la Santé du Hamas, 195 personnes ont été tuées en 24 heures à Gaza par les forces israéliennes. Le ministère a affirmé mercredi que l'armée avait notamment visé une maison voisine de l'hôpital Al-Amal de Khan Younès, faisant 22 morts et 34 blessés.
L'armée "vise de manière croissante les environs de l'hôpital Nasser" de Khan Younès, le plus important du sud du territoire, a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra, disant "redouter que ne se répète le même scénario qu'à l'hôpital al-Chifa", dans la ville de Gaza, qui avait été pris d'assaut par les soldats israéliens malgré la présence de milliers de civils, malades, personnel et déplacés.
Plusieurs hôpitaux de Gaza ont été bombardés, assiégés ou pris d'assaut par l'armée depuis le début de la guerre.
Israël affirme que le Hamas a installé des bases dans ces hôpitaux, comme dans d'autres bâtiments civils dont des écoles et des mosquées, utilisant la population comme des "boucliers humains". Le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, dément ces accusations.
Mercredi, des Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans une école de l'ONU dans le camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza, fuyaient une nouvelle fois vers le sud pour échapper aux bombardements incessants.
Ils chargeaient des matelas, des couvertures, des bagages et des sacs de provisions sur des charrettes ou sur le toit de leurs voitures, selon des images de l'AFP.
"Même les écoles de l'ONU ne sont plus sûres", "d'abord nous avons été déplacés à Nuseirat, puis à Rafah. Les gens ne savent plus où aller", lançait un homme. "Notre message au monde entier: mettez en place un cessez-le-feu".
Efforts diplomatiques
Le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer s'est entretenu mardi soir avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de la libération d'otages, ainsi que d'une "différente phase" de la guerre, plus ciblée contre des chefs du Hamas, et du déploiement de l'aide à Gaza.
De son côté, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'est entretenu avec le président américain Joe Biden.
Cette trêve avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide humanitaire.
Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires pour "arriver à un cessez-le-feu permanent", a affirmé la diplomatie qatarie.
Mais les efforts des médiateurs, surtout égyptiens et qataris, n'ont jusque là pas permis de parvenir à une nouvelle pause humanitaire.
Au-delà de Gaza, la guerre a ravivé les tensions à travers le Moyen-Orient.
En Cisjordanie occupée, un raid israélien a fait mercredi six morts dans le secteur de Tulkarem, selon le ministère palestinien de la Santé.
Israël est aussi confronté à des groupes proches de l'Iran, soutien du Hamas, comme le Hezbollah au Liban ou les rebelles Houthis au Yémen.
Des navires de l'armateur français CMA-CGM sont revenus en mer Rouge après les attaques perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen, et ceux du transporteur danois Maersk vont faire de même, ont annoncé les deux groupes, alors que les Etats-Unis patrouillent dans ces eaux pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis.
Mercredi, l'Iran a menacé Israël "d'actions directes et d'autres menées par le front de la résistance", après la mort lundi dans une frappe en Syrie, qu'il impute à Israël, de Razi Moussavi, un de ses hauts-gradés.
L'armée israélienne n'a pas confirmé l'information.
Dans le sud du Liban, un combattant du Hezbollah et deux civils, membres de sa famille, ont été tués dans une frappe aérienne israélienne, à laquelle le mouvement chiite a riposté mercredi en bombardant le nord d'Israël.