La pose de ce nouveau liner devrait normalement être terminée d'ici un, voire deux ans, selon les caprices de la météo.
Papeete, le 14 septembre 2018 - Mis en service en 1986, le barrage hydroélectrique de Faatautia, situé à 525 mètres d’altitude près de Hitiaa à l'est de Tahiti, fait actuellement l'objet de très gros travaux de sécurisation et de mise en conformité. Une dizaine d'employés s'affairent actuellement à changer le liner du barrage. Soumis à la pluviométrie record dans cette partie de l'île, ces hommes, en véritables alpinistes, devraient finir ce grand lifting d'ici deux ans environ.
Si changer le liner d'une piscine n'est déjà pas une mince affaire, imaginez changer le liner de tout le barrage hydroélectrique de Faatautia, prévu pour retenir 650 000 m3 deau. Chaque bande, longue d'une cinquantaine de mètres environ et pesant 400 kilos doit être posée minutieusement en remplacement de l'ancien liner, vieux de 36 ans tout tacheté de rustines. Environ une dizaine d'hommes formés à cette mission, suspendus à leurs baudriers, tels des alpinistes de haute montagne, étalent avec minutie ces longues bandes de liners toutes blanches sur une pente de 40%.
Une fois posée, la bande doit ensuite être soudée afin de garantir l'étanchéité la plus totale, puis place à une nouvelle, jusqu'à ce que la météo fasse des siennes et décide d'interrompre le travail de ces grimpeurs chevronnés. "Tous les soirs, on doit vérifier que l'on est bien étanches, on est prévenus par Marama Nui en cas d'évènements météo, ainsi on peut bien anticiper", explique Laurent Aromaiterai, surveillant du chantier de Faatautia.
Une fois, cette opération de posage du liner effectuée, "il faudra ensuite planter et fixer des ancres tous les trois mètres puis souder un patch par-dessus afin de garantir un ancrage du liner en tout point pour éviter que le vent ne s'engouffre dedans", complète Sébastien Darnon, responsable d'exploitation chez Marama Nui.
Si changer le liner d'une piscine n'est déjà pas une mince affaire, imaginez changer le liner de tout le barrage hydroélectrique de Faatautia, prévu pour retenir 650 000 m3 deau. Chaque bande, longue d'une cinquantaine de mètres environ et pesant 400 kilos doit être posée minutieusement en remplacement de l'ancien liner, vieux de 36 ans tout tacheté de rustines. Environ une dizaine d'hommes formés à cette mission, suspendus à leurs baudriers, tels des alpinistes de haute montagne, étalent avec minutie ces longues bandes de liners toutes blanches sur une pente de 40%.
Une fois posée, la bande doit ensuite être soudée afin de garantir l'étanchéité la plus totale, puis place à une nouvelle, jusqu'à ce que la météo fasse des siennes et décide d'interrompre le travail de ces grimpeurs chevronnés. "Tous les soirs, on doit vérifier que l'on est bien étanches, on est prévenus par Marama Nui en cas d'évènements météo, ainsi on peut bien anticiper", explique Laurent Aromaiterai, surveillant du chantier de Faatautia.
Une fois, cette opération de posage du liner effectuée, "il faudra ensuite planter et fixer des ancres tous les trois mètres puis souder un patch par-dessus afin de garantir un ancrage du liner en tout point pour éviter que le vent ne s'engouffre dedans", complète Sébastien Darnon, responsable d'exploitation chez Marama Nui.
TENUES AUX CRUES EXTREMES
Complexe donc, la pose de ce nouveau liner devrait normalement être terminée d'ici un, voire deux ans, selon les caprices de la météo. Le changement de ce liner est la dernière phase des travaux de sécurisation et de mise en conformité du barrage hydroélectrique de Faatautia débutés en 2012, à la suite des recommandations d’une série d’audits internationaux. Les phases précédentes des travaux ont porté sur le rehaussement de la digue, l'agrandissement du déversoir et le renforcement du dispositif d’auscultation du barrage.
"Quand le groupe EDT-Engie a repris Marama Nui en 2000, on a refait faire l'ingénierie de tous nos ouvrages, il y avait quelques manquements en termes d'étanchéité, de tenues aux crues extrêmes. On a donc rehaussé la crête, on a redimensionné le déversoir de crues et on a repris tous les pieds de barrages pour refaire l'étanchéité. On a profité également de cette période de travaux pour réaliser la maintenance sur nos machines. Les équipes ont modernisé les deux centrales du bas", détaille Yann Wolff, directeur général de Marama nui et directeur d'exploitation d'EDT.
Le barrage représente environ 20% de la production de Marama Nui, soit 5 à 10% de Tahiti. Pendant les travaux, la production continue.
"Quand le groupe EDT-Engie a repris Marama Nui en 2000, on a refait faire l'ingénierie de tous nos ouvrages, il y avait quelques manquements en termes d'étanchéité, de tenues aux crues extrêmes. On a donc rehaussé la crête, on a redimensionné le déversoir de crues et on a repris tous les pieds de barrages pour refaire l'étanchéité. On a profité également de cette période de travaux pour réaliser la maintenance sur nos machines. Les équipes ont modernisé les deux centrales du bas", détaille Yann Wolff, directeur général de Marama nui et directeur d'exploitation d'EDT.
Le barrage représente environ 20% de la production de Marama Nui, soit 5 à 10% de Tahiti. Pendant les travaux, la production continue.
UN INVESTISSEMENT DE 750 MILLIONS DE FRANCS
Le coût de ce chantier de sept ans représente un investissement de 750 millions de francs pour l'entreprise, et mobilise au total une vingtaine de professionnels pendant la saison sèche, soit la moitié de l’année : quatre agents de Marama Nui, 15 sous-traitants des entreprises GLC, Moana Service, Ti Ai Moana, JPTTC et Tuhei.
Ces travaux s’inscrivent dans le programme global de réhabilitation mené par Marama Nui, représentant un investissement de 4 milliards de francs, sur une durée de 15 ans, pour tous ses ouvrages.
Ces travaux s’inscrivent dans le programme global de réhabilitation mené par Marama Nui, représentant un investissement de 4 milliards de francs, sur une durée de 15 ans, pour tous ses ouvrages.
Yann Wolff, directeur général de Marama nui et directeur d'exploitation d'EDT.
" Maximiser nos productions d’hydroélectricité"
"Ce type de chantiers a déjà été réalisé sur d'autres ouvrages ce sont des chantiers bien maitrisés, mais ils restent compliqués. Ils demandent une forte logistique avec une gestion de la météo complexe, car le barrage est situé dans une zone record de pluviométrie dans le monde. On a de très bons outils météos de prévision en interne chez Marama nui qui permettent bien de voir les alertes, mais on a encore du mal à en connaître l'intensité. On est obligés d'arrêter pendant la saison des pluies.
Par ailleurs, ce genre de travaux nous permet de maximiser nos productions d’hydroélectricité. Un barrage est un ouvrage hydroélectrique vivant, quand le liner est neuf, on peut se permettre de faire varier le niveau facilement, alors que s'il est usé, il faut faire attention, car le liner est comme la peau de l'ouvrage et elle a perdu de son élasticité. On s'aperçoit que sur les barrages que l'on a remis à niveau, les productions ont été améliorées".
" Maximiser nos productions d’hydroélectricité"
"Ce type de chantiers a déjà été réalisé sur d'autres ouvrages ce sont des chantiers bien maitrisés, mais ils restent compliqués. Ils demandent une forte logistique avec une gestion de la météo complexe, car le barrage est situé dans une zone record de pluviométrie dans le monde. On a de très bons outils météos de prévision en interne chez Marama nui qui permettent bien de voir les alertes, mais on a encore du mal à en connaître l'intensité. On est obligés d'arrêter pendant la saison des pluies.
Par ailleurs, ce genre de travaux nous permet de maximiser nos productions d’hydroélectricité. Un barrage est un ouvrage hydroélectrique vivant, quand le liner est neuf, on peut se permettre de faire varier le niveau facilement, alors que s'il est usé, il faut faire attention, car le liner est comme la peau de l'ouvrage et elle a perdu de son élasticité. On s'aperçoit que sur les barrages que l'on a remis à niveau, les productions ont été améliorées".