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Le Tahoeraa dénonce les attitudes de certains tāvana du Tapura


Les accusations pleuvaient ce jeudi, à l'encontre du Tapura.
Les accusations pleuvaient ce jeudi, à l'encontre du Tapura.
PAPEETE, le 26 avril 2018 - Gaston Tong Sang aurait eu un comportement inacceptable à Bora Bora. À Huahine, le maire, Marcellin Lisan aurait acheté les voix des électeurs contre "des côtes de bœuf". À Makemo, le maire Félix Tokoragi aurait lancé des menaces de mort contre une militante orange. Des plaintes seront déposées d'ici peu.

Le président du Tahoeraa Huiraatira a donné une conférence de presse ce jeudi matin à la permanence du parti, afin de dévoiler des agissements de certains tāvana du Tapura pour s'attirer les faveurs de leurs électeurs. Des faits qui ont été racontés par leurs représentants dans ces îles ou atolls.

Le premier maire qui a été visé, est Gaston Tong Sang. Selon le président du parti orange, le tāvana de Bora Bora n'a pas respecté le code électoral. "Avant l'ouverture du bureau de vote, il a convoqué dans son bureau, les délégués, les assesseurs, les adjoints au maire et les présidents des bureaux de vote pour leur demander d'accepter que les électeurs puissent voter sans leurs pièces d'identité. Evidemment, les représentants du Tahoeraa et du Tavini ont protesté, en lui rappelant que c'était illégal. Les candidats du Tapura qui étaient là sont intervenus sévèrement pour leur dire que c'est le maire qui commande ici et qu'ils n'ont rien à dire", explique Gaston Flosse.

Des agissements qui se sont tenus "dans le bureau de vote n°2 à Nunue". "La représentante du Tahoeraa s'est opposée à ces votes sans cartes d'identité pour faire respecter la loi. Donc, le président du bureau de vote a appelé Gaston Tong Sang, qui a sorti notre représentante du bureau. Notre déléguée a appelé le service de la légalité des élections et elle a demandé ce qu'ils feront, si cela se passait de nouveau au second tour. L'interlocuteur du service et membre des services du Haut-commissaire lui a répondu qu'il leur est difficile de lui donner une réponse avant le 6 mai et qu'il faut se rapprocher des services communaux".

Autre fait reproché au tāvana Tong Sang, les procurations. "Il a fait signer des procurations aux personnes qui n'étaient pas très sûres pour eux. Et sous la menace, il se promenait avec des formulaires de vote par procuration qu'il faisait signer, et qu'il faisait ensuite tamponner par la gendarmerie. Et lorsque nos représentants sont allés à la gendarmerie pour dénoncer ce qui s'est passé, ils ont demandé à avoir des formulaires, puisque le maire en a. Mais, on leur a répondu que c'était interdit", indique le président du Tahoeraa Huiraatira.

Du coup, le président de la fédération orange à Bora Bora a déposé une plainte auprès du procureur, "et je crains fort que cette plainte finisse dans la poubelle", dit Gaston Flosse.

LE MAIRE DE HUAHINE EST AUSSI DANS LE COLLIMATEUR

Autre tāvana cité ce jeudi matin, Marcellin Lisan, maire de Huahine. Le parti orange accuse le tāvana de Huahine d'avoir acheté les voix des électeurs.

"Nos représentants sont en train de préparer la plainte pour les motifs suivants : annulation des élections territoriales, manœuvres portant atteintes à la sincérité du scrutin, utilisation par le candidat Marcellin Lisan de la voiture affectée au maire pour ses déplacements pendant la campagne électorale".

Et de poursuivre, "distribution gratuite d'essence à la station Mobil, qui appartient au candidat Marcellin Lisan. Mise à disposition de certains électeurs pendant la campagne et pendant plusieurs jours, des voitures de location Avis. Distribution par le candidat lui-même des cartons de poulets congelés et des côtes de bœuf, transportés par un camion de la commune qui a été conduit par le personnel communal. Évidemment tension sur les électeurs par promesses d'obtention d'une maison OPH, pression sur le personnel communal avec menace de licenciement, affectation abusive des personnes en contrat CAE à la commune. Ils étaient à la disposition du maire. Pendant le vote, l'urne a été ouverte au moins trois fois."

MAKEMO N'A PAS ÉTÉ OUBLIÉE

Du côté des Tuamotu, le parti orange vise aussi le maire de Makemo, Félix Tokoragi.

Il lui est reproché d'avoir tenu des propos virulents à l'encontre d'une militante orange. "Il l'a menacée de mort".

Pour justifier ces faits, le leader orange met en avant une publication sur les réseaux sociaux, où le maire aurait "agressé" cette personne parce qu'elle aurait "mis un tricot orange avec comme inscription pas dormir". Et l'auteur de cette publication rapporte que le tāvana de Makemo aurait proféré une menace de mort contre cette femme.

Là aussi, une plainte sera déposée par le parti orange.

Bien sûr, le gouvernement d'Edouard Fritch n'a pas été épargné. Le Tahoeraa reproche à l'exécutif local d'acheter les voix. "Le versement de subventions à hauteur de 500 millions de francs, 1,4 milliard également d'aides en matériaux, entre les deux tours", souligne Geffry Salmon, tête de liste du Tahoeraa Huiraatira. Même s'il avoue qu'Edouard Fritch est allé à la bonne école, pour Geffry Salmon, "Edouard Fritch est passé au-delà du raisonnable".

"Nous souhaitons que les règles soient respectées. Nous avons un 2ème tour et nous souhaitons que la sincérité du vote ne soit pas contestée", conclut Geffry Salmon.


Rencontre avec le Tavini

Gaston Flosse est revenu aussi sur la rencontre lundi avec Oscar Temaru et ses acolytes. "Notre objectif était de voir au-delà des égos respectifs ou des idéologies, qu'on ait pu, à un moment donné s'allier, parce qu'il y a des personnes qui vivent dans des maisons médiocres…", explique Geffry Salmon.

À la question de la probité, souvent soulevée par les indépendantistes, Geffry Salmon répond : "Pour les casiers judiciaires, le mien est vierge, celui de Monsieur Sandras a été purgé. Manolita Ly n'a pas de début d'instruction en cours. Lorsque vous regardez du côté du Tapura, posez-leur les mêmes questions. Je ne suis ni prévenu, ni condamné. En revanche, je suis mis en examen."



le Jeudi 26 Avril 2018 à 17:33 | Lu 6067 fois