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Le Sdiraf appelle les retraités du CEP à se faire indemniser


Les membres du Sdiraf lors de leur conférence de presse mardi matin à Pirae. Crédit photo : Thibault Segalard.
Les membres du Sdiraf lors de leur conférence de presse mardi matin à Pirae. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 4 avril 2023 - Le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (Sdiraf) a appelé, à l'occasion d'une réunion mardi à Pirae, tous les Polynésiens souffrants d'une maladie radio-induite potentiellement liée aux essais nucléaires, à faire une demande d'indemnisation auprès de l'État. Une réunion d'information sur ce sujet sera d'ailleurs organisée par le Sdiraf samedi à 8h30 à la mairie de Pirae. Selon Émile Vernier, le président du syndicat, 250 Polynésiens auraient déjà bénéficié d'une indemnisation, “trop peu” pour lui.
 
Le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (Sdiraf) continue son combat pour l'indemnisation des personnes ayant contracté des pathologies liées aux essais nucléaires. Au Royal Tahitien à Pirae mardi matin avec le reste du syndicat, Émile Vernier, le président, a appelé toutes les personnes qui répondent aux critères –avoir résidé en Polynésie entre 1966 et 1998 et être atteint de l'une des 23 maladies potentiellement radio-induites inscrites sur la loi Morin de 2010– a participer à une réunion d'information afin de comprendre comment se faire indemniser. “On invite toutes les personnes qui répondent à ces conditions à venir samedi matin, pour une réunion d'information, à partir de 8h30 au fare pote'e de la mairie de Pirae”, a proposé en préambule le président du Sdiraf.
Si ces indemnisations existent depuis 2010, c'est depuis la mise en place du comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) en 2014, que les accords se sont multipliés. “Sur les 1 954 dossiers déposés depuis 2010, seulement 575 viennent de Polynésiens alors que l'on estime à 10 000 le nombre d'habitants ayant travaillé de près ou de loin sur les essais. Avant, il fallait passer par des associations et des avocats, maintenant c'est très simple, il suffit de le demander”, a-t-il également souligné, “les procédures s'accélèrent depuis 2021, je pense vraiment que l'État souhaite définitivement régler tout ça”. En Polynésie, sur les 575 demandes déposées, 250 ont abouti à des indemnisations. “Nous appelons vraiment nos anciens travailleurs à faire cette demande. De plus, même leur ayants droit, en cas de décès, peuvent en déposer une” a ajouté Émile Vernier
 
Indemnisation conséquente
 
Au total, de 2010 à 2021, “723 personnes ont été indemnisées pour un montant total de 6,278 milliards de Fcfp, ça fait une moyenne de 8,847 millions par personne. C'est énorme”, a détaillé le président du Sdiraf, “c'est fou que nos dirigeants n'appellent pas les gens à faire cette demande. Pourquoi nos dirigeants n'en parlent pas ? Surtout Édouard Fritch qui avait mené la délégation Te Reko Tika à Paris en 2021 sur ce sujet. Ses mots auraient beaucoup plus de poids que les miens”. Pour rappel, Te Reko Tika était une table ronde sur le thème du nucléaire, organisée par Emmanuel Macron à Paris, à laquelle avait participé une délégation polynésienne d'une trentaine de personnes menée par le président du Pays. Lors de cette réunion, plusieurs doléances avaient été soumises au chef de l'État, dont le remboursement à la CPS du coût des soins des personnes ayant contracté une maladie radio-induite, qui est maintenant acté : “À chaque fois qu'un dossier est validé par le Civen, l'État remboursera également les frais qu'a pris en charge la CPS”. D'autres doléances comme l'élargissement du nombre de maladies que liste la loi Morin et notamment les maladies transgénérationnelles seront évoquées lors de la réunion du Sdiraf samedi.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 4 Avril 2023 à 18:49 | Lu 1529 fois