Doha, Qatar | AFP | mercredi 15/01/2025 - Le Qatar et les Etats-Unis ont annoncé la conclusion mercredi d'un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération d'otages, après plus de 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi soir la mort de 20 personnes dans des frappes israéliennes survenues après l'annonce de cette trêve devant entrer en vigueur dimanche entre le Hamas et Israël.
Dix-huit personnes ont été tuées dans trois frappes distinctes sur la ville de Gaza, a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme chargé des opérations de secours. Deux autres personnes ont été tuées dans un raid aérien sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
A mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, où au total 47 personnes ont péri mercredi, selon les secours locaux.
Les "derniers détails" de l'accord de trêve et d'échange d'otages à Gaza sont encore en cours de finalisation, selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu publié à minuit (22H00 GMT) dans la nuit de mercredi à jeudi.
A l'annonce de l'accord salué par plusieurs capitales et organisations internationales, des milliers de Palestiniens ont néanmoins exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
"Je n'arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d'un an commence à toucher à sa fin", s'exclame Randa Samih, une déplacée palestinienne de 45 ans à Nousseirat, dans le centre de Gaza. "Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu".
"D'un côté, bien sûr, je suis très heureuse, mais je suis aussi inquiète car je veux voir l'accord se poursuivre jusqu'à ce que le dernier otage soit de retour chez lui, qu'il soit vivant ou mort", affirme de son côté Ornit Barak, 59 ans, présente à un rassemblement à Tel-Aviv.
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l'un des médiateurs entre Israël et le Hamas, a annoncé l'entrée en vigueur dimanche de l'accord dont la première phase verra une libération de 33 otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et encore retenus à Gaza.
"L'accord entrera en vigueur le dimanche 19 janvier (...) La première phase durera 42 jours et comprendra un cessez-le-feu ainsi que le retrait des forces israéliennes vers l'est, loin des zones peuplées. Ces forces seront positionnées le long de la frontière de Gaza", a-t-il dit à Doha.
- Accord en trois phases -
Selon lui, "le Hamas libérera 33 otages israéliens, dont des femmes civiles, ainsi que des enfants, des personnes âgées, des malades civils et des blessés, en échange de plusieurs prisonniers détenus" par Israël.
"Un mécanisme de suivi pour surveiller l'application de l'accord sera mis en place au Caire et sera géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Le président américain Joe Biden a lui annoncé que l'accord se traduirait, dans sa première phase, par un cessez-le-feu "entier et total", en précisant avoir travaillé "en équipe" avec le président élu américain Donald Trump sur ce texte.
M. Biden a confirmé que la première phase durerait six semaines avec un cessez-le-feu, accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées et de la libération de certains otages dont "les femmes, les personnes âgées et les blessés". Israël remettra en liberté "des centaines" de prisonniers palestiniens selon lui.
L'aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, qui doit permettre des négociations en vue d'arriver à la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", a-t-il ajouté.
La deuxième phase doit aussi permettre la libération des derniers otages et un retrait complet israélien de Gaza, a encore détaillé M. Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués durant leur captivité.
- "L'enfer" -
"Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt", s'est félicité M. Trump, qui a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour à la maison Blanche le 20 janvier.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié Donald Trump et Joe Biden pour leur aide dans l'accord pour "la libération des otages", selon un communiqué de son bureau.
Si l'accord a été qualifié de "bon choix" par le président israélien Isaac Herzog dont le rôle est surtout protocolaire, le ministre des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a dénoncé un accord "dangereux" et précisé que les ministres de son parti voteraient contre l'accord.
Après plus d'un an de blocage et une seule trêve d'une semaine observée fin novembre 2023, les négociations indirectes sur une trêve se sont accélérées ces derniers jours.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées le jour de l'attaque, 94 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.
Au moins 46.707 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza qui a aussi provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.
- Aide humanitaire -
Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la grande majorité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et vivent dans des conditions particulièrement dures.
Pour le patron de l'ONU Antonio Guterres, "il est impératif que ce cessez-le-feu lève les importants obstacles sécuritaires et politiques à l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza".
Le président français Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que l'accord trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza devait être "respecté" et qu'une "solution politique" devait "advenir".
S'il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l'avenir politique du territoire où le Hamas, à présent très affaibli, a pris le pouvoir en 2007.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi soir la mort de 20 personnes dans des frappes israéliennes survenues après l'annonce de cette trêve devant entrer en vigueur dimanche entre le Hamas et Israël.
Dix-huit personnes ont été tuées dans trois frappes distinctes sur la ville de Gaza, a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme chargé des opérations de secours. Deux autres personnes ont été tuées dans un raid aérien sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
A mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, où au total 47 personnes ont péri mercredi, selon les secours locaux.
Les "derniers détails" de l'accord de trêve et d'échange d'otages à Gaza sont encore en cours de finalisation, selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu publié à minuit (22H00 GMT) dans la nuit de mercredi à jeudi.
A l'annonce de l'accord salué par plusieurs capitales et organisations internationales, des milliers de Palestiniens ont néanmoins exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
"Je n'arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d'un an commence à toucher à sa fin", s'exclame Randa Samih, une déplacée palestinienne de 45 ans à Nousseirat, dans le centre de Gaza. "Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu".
"D'un côté, bien sûr, je suis très heureuse, mais je suis aussi inquiète car je veux voir l'accord se poursuivre jusqu'à ce que le dernier otage soit de retour chez lui, qu'il soit vivant ou mort", affirme de son côté Ornit Barak, 59 ans, présente à un rassemblement à Tel-Aviv.
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l'un des médiateurs entre Israël et le Hamas, a annoncé l'entrée en vigueur dimanche de l'accord dont la première phase verra une libération de 33 otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et encore retenus à Gaza.
"L'accord entrera en vigueur le dimanche 19 janvier (...) La première phase durera 42 jours et comprendra un cessez-le-feu ainsi que le retrait des forces israéliennes vers l'est, loin des zones peuplées. Ces forces seront positionnées le long de la frontière de Gaza", a-t-il dit à Doha.
- Accord en trois phases -
Selon lui, "le Hamas libérera 33 otages israéliens, dont des femmes civiles, ainsi que des enfants, des personnes âgées, des malades civils et des blessés, en échange de plusieurs prisonniers détenus" par Israël.
"Un mécanisme de suivi pour surveiller l'application de l'accord sera mis en place au Caire et sera géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Le président américain Joe Biden a lui annoncé que l'accord se traduirait, dans sa première phase, par un cessez-le-feu "entier et total", en précisant avoir travaillé "en équipe" avec le président élu américain Donald Trump sur ce texte.
M. Biden a confirmé que la première phase durerait six semaines avec un cessez-le-feu, accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées et de la libération de certains otages dont "les femmes, les personnes âgées et les blessés". Israël remettra en liberté "des centaines" de prisonniers palestiniens selon lui.
L'aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, qui doit permettre des négociations en vue d'arriver à la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", a-t-il ajouté.
La deuxième phase doit aussi permettre la libération des derniers otages et un retrait complet israélien de Gaza, a encore détaillé M. Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués durant leur captivité.
- "L'enfer" -
"Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt", s'est félicité M. Trump, qui a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour à la maison Blanche le 20 janvier.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié Donald Trump et Joe Biden pour leur aide dans l'accord pour "la libération des otages", selon un communiqué de son bureau.
Si l'accord a été qualifié de "bon choix" par le président israélien Isaac Herzog dont le rôle est surtout protocolaire, le ministre des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a dénoncé un accord "dangereux" et précisé que les ministres de son parti voteraient contre l'accord.
Après plus d'un an de blocage et une seule trêve d'une semaine observée fin novembre 2023, les négociations indirectes sur une trêve se sont accélérées ces derniers jours.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées le jour de l'attaque, 94 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.
Au moins 46.707 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza qui a aussi provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.
- Aide humanitaire -
Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la grande majorité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et vivent dans des conditions particulièrement dures.
Pour le patron de l'ONU Antonio Guterres, "il est impératif que ce cessez-le-feu lève les importants obstacles sécuritaires et politiques à l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza".
Le président français Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que l'accord trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza devait être "respecté" et qu'une "solution politique" devait "advenir".
S'il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l'avenir politique du territoire où le Hamas, à présent très affaibli, a pris le pouvoir en 2007.