Nicolas Sarkozy et John Key sur le perron de l’Élysée mercredi 27 avril 2011
PARIS, jeudi 28 avril 2011 (Flash d'Océanie) – Après deux tentatives précédentes avortées en septembre 2010 et en mars 2011, à chaque fois pour cause d’urgence nationale post-séisme dans la ville de Christchurch, le Premier ministre néo-zélandais John Key a rencontré mercredi 27 avril 2011 le Président français Nicolas Sarkozy et son Premier ministre François Fillon.
Avec le Président français, lors d’un entretien de trois quarts d’heure mercredi en fin d’après-midi (heure locale), M. Key a abordé des sujets relatifs à la coopération bilatérale franco-néo-zélandais, y compris dans le Pacifique Sud, ainsi que des dossiers touchant à la présidence française du G20, a précisé l’Élysée dans un communiqué.
Parmi les autres sujets évoqués ont figuré les dossiers des changements climatiques ainsi que l’engagement militaire en Afghanistan ou encore la Coupe du Monde IRB de rugby à XV qui aura lieu à partir de septembre 2011 en Nouvelle-Zélande.
Avant d’entamer ce qui constitue sa première visite officielle en France en tant que Premier ministre, M. Key avait qualifié les relations franco-néo-zélandaises de « larges ».
Avec François Fillon, toujours mercredi, un peu plus tôt dans l’après-midi, les sujets abordés ont une nouvelle fois touché la coopération et les relations entre les deux pays.
« François Fillon a réitéré à cette occasion le message de solidarité de la France, après le terrible séisme qui a frappé la ville de Christchurch le 22 février dernier.
Les échanges ont permis de constater le haut degré de confiance qui caractérise les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande depuis plusieurs années et de tracer des perspectives d’approfondissement de ces relations, notamment dans le domaine économique.
Les deux Premiers ministres se sont accordés sur l’intérêt de continuer à soutenir la bonne insertion de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française dans leur environnement régional, notamment au sein du Forum des Iles du Pacifique.
Plus généralement, le Premier ministre et son homologue néo-zélandais ont exprimé la volonté de poursuivre la coopération entre la France et la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique sud.
Enfin, ils ont également évoqué la Coupe du Monde de Rugby qui se tiendra à l’automne prochain en Nouvelle-Zélande, la participation du XV de France à cette compétition et l’accueil des supporteurs français », a précisé le bureau du Premier ministre français dans un communiqué.
Au cours de la même journée, M. Key devait aussi rencontrer le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, ainsi que la ministre de l’Économie, des Finance et de l’Industrie Christine Lagarde (avec laquelle il a particulièrement évoqué les questions liées au commerce mondiale et au cycle de Doha de l’Organisation Mondiale du Commerce).
Intensification des échanges avec la Nouvelle-Zélande en Océanie
Lors de la première annonce de sa visite, début septembre 2010, le chef de l’exécutif néo-zélandais avait déjà évoqué son intention d’aborder avec le Président Sarkozy des sujets relatifs à la coopération aussi bien en Europe que dans le Pacifique, où les collectivités françaises (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) sont encouragées, depuis une bonne dizaine d’années, à intensifier un mouvement d’intégration avec les États riverains, parmi lesquels figure en tête de liste l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie, ces échanges se sont surtout intensifiés en matière de coopération via les institutions régionaux existantes (dont le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique, CPS, basée à Nouméa) et le Forum des Îles du Pacifique (FIP, au sein duquel la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française jouissent depuis 2005 d’un nouveau statut de « membre associé »).
Avec Canberra et Wellington, la coopération militaire a aussi connu une embellie avec la multiplication de manœuvres conjointes, principalement en mode simulatoire.
Tout dernièrement, les forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie) et néo-zélandaises ont collaboré dans le cadre plus général de l’Opération « Pacific Partnership », lancée mi-avril 2011 et qui inclut l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la France et les États-Unis pour une série de pays océaniens (Vanuatu, Tonga, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu).
Dans le cadre de ces manœuvres à caractère largement humanitaire, la frégate néo-zélandaise HMNZS Canterbury a embarqué un hélicoptère Puma et son équipage pour le volet tongien de ces opérations, ces deux dernières semaines.
Certains de ces exercices régionaux se déroulent aussi en Nouvelle-Calédonie.
Ils ont tous pour but de mettre à l’épreuve « l’interopérabilité » entre forces régionales en vue soit de coordonner une assistance à un pays océanien soit frappé par une catastrophe naturelle, soit en proie à des troubles de type insurrectionnel, ou encore de conduire des opérations de surveillance maritime et de lutte contre les activités de pêche illicites et non signalées.
Début juillet 2010, par ailleurs, Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, effectuait une brève visite en Nouvelle-Calédonie, où il a notamment visité le site de construction de l’usine de traitement du minerai de nickel du Nord, à Vavouto, projet de plus de deux milliards de dollars US en investissement piloté par le géant suisse Xstrata.
M. McCully, à cette occasion, avait rappelé que les entreprises néo-zélandaises étaient dans certains cas parties prenantes de ce projet et que d’autres s’intéressaient de près aux opportunités de cet énorme chantier.
M. McCully avait aussi rencontré les membres du gouvernement local de la Nouvelle-Calédonie et affirmé la volonté de son gouvernement de renforcer les liens existants, après avoir identifié des domaines de coopération à venir, parmi lesquels pourrait figurer l’éducation et la santé.
« Nous sommes conscients du souhait de la Nouvelle-Calédonie de rehausser son profil pour mieux s’intégrer à la région, plus qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent. Et nous sommes prêts à apporter notre soutien à cette démarche », avait alors déclaré le chef de la diplomatie néo-zélandaise.
Longueval et Le Quesnoy : épicentres des liens historiques franco-néo-zélandais
Quelques jours auparavant, alors qu’il se trouvait déjà en Europe dans le cadre d’un voyage officiel qui devra aussi le conduire au Royaume-Uni pour le mariage entre le Prince William et Kate Middleton et des entretiens avec son homologue britannique David Cameron. M. Key a aussi participé dimanche 24 avril 2011 aux cérémonies commémorant le 95ème anniversaire de l’ANZAC Day (Journée à la mémoire des soldats des corps expéditionnaires australiens et néo-zélandais morts sur des champs de bataille le plus souvent européens, au cours de la première et de la seconde guerre mondiales) dans les villes du Quesnoy et de Longueval, où des milliers de soldats du corps expéditionnaire néo-zélandais sont morts sur le sol français au cours de la première guerre mondiale.
Mercredi 16 février 2011, un soldat dont l’identité n’a jamais été connue a été enterré au cimetière néo-zélandais de la commune française de Longueval (Somme) 95 ans après sa mort sur le front de la Première Guerre Mondiale, lors de la bataille de la Somme, en septembre 1916.
Les restes de ce soldat avaient été découverts par hasard par un agriculteur, fin 2009.
Mercredi, les reste de ce soldat ont été inhumés avec les honneurs au cours d’une cérémonie officielle à laquelle assistaient notamment l’ambassadrice néo-zélandaise en France, Rosemary Banks, plusieurs officiers supérieurs de la New Zealand Defence Force (dont l’attaché de défense à Paris, le Général de Brigade Phil Gibbons), ainsi que Jany Fournier, Maire de Longueval.
À l’occasion des cérémonies commémorant l’armistice du 11 novembre 1918, en 2004, la Nouvelle-Zélande avait rapatrié de France les restes de celui qui est désormais considéré comme son soldat inconnu, pour lequel un monument a été érigé dans la capitale Wellington, pour la première fois.
Ce poilu Kiwi, dont l’identité n’a jamais été établie, est mort au combat sur le sol français pendant la bataille de la Somme, en 1916, au cours de la Première Guerre Mondiale.
Au cours d’une cérémonie au cimetière néo-zélandais de Longueval, un hommage avait simultanément été rendu aux quelques douze mille soldats kiwis qui (parmi les 100.000 hommes ayant combattu) morts pendant le premier conflit mondial du vingtième siècle.
Le soldat inconnu a été enterré à Wellington, capitale néo-zélandaise, avec les honneurs militaires.
Le Quesnoy, autre lieu de mémoire
Un autre village française de la même région, possède lui aussi une histoire chargée de mémoires néo-zélandaise : la petite commune du Quesnoy, dont le maire, Paul Raoult, par ailleurs sénateur du Nord-Pas-de-Calais, s’est rendu fin février 2011 en visite en Nouvelle-Zélande.
Il devait ainsi participer à la cérémonie de présentation, le 24 février, d’un projet devant voir le jour dans les mois à venir dans le Nord de la France : un musée et un hôtel néo-zélandais dont la vocation affichée est de « rendre hommage à la mémoire des Néo-zélandais qui ont combattu en Europe au cours des deux Guerres Mondiales », a récemment annoncé l’ambassade de France à Wellington.
Pour le “Poppy Day” (journée du coquelicot, comme l’appellent les pays anglo-saxons), le 11 novembre 2004, la petite ville néo-zélandaise de Cambridge avait aussi souligné son jumelage avec la ville française du Quesnoy, où des soldats néo-zélandais (beaucoup originaires de Cambridge) sont morts au combat début novembre 1918.
Le doyen des soldats néo-zélandais qui s'étaient battus sur le sol français pendant la première guerre mondiale s'est éteint mi-octobre 2001 à Auckland à l'âge de 105 ans.
C’était aussi un « ancien » du Quesnoy.
Le lieutenant Colonel Lawrence Morris « Curly » Blyth, avait été inhumé avec les honneurs militaires lundi en l'église St Mary, avant d'être incinéré.
Le colonel Blyth, après la guerre, avait reçu les plus hauts honneurs militaires français, dont la Médaille Militaire, puis la Croix de Lorraine et enfin la Légion d'Honneur.
Le 18 septembre 2001, il avait fêté ses 105 ans et avait à cette occasion reçu un télégramme du maire de la ville française du Quesnoy, là où, il y a 83 ans, il combattit au sein de la New Zealand Rifle Brigade (bataillon néo-zélandais).
Depuis la première guerre mondiale et en raison du passage de ce bataillon sur le sol français et en particulier dans cette région, les liens sont restés forts entre Le Quesnoy et ces soldats du bout du monde.
Dans le village voisin de Beaudignies, il existe même une Place du Colonel Blyth.
La « Carrière Wellington » à Arras
En février 2008, à Arras, un autre hommage a été rendu, cette fois-ci aux soldats néo-zélandais qui, durant la première guerre mondiale (et en particulier lors de la bataille d'Arras, à partir d'avril 1917), ont creusé un véritable réseau sous-terrain sous la ville d'Arras, afin de permettre aux troupes d'avancer le plus possible vers le front avant que de surgir face à l'armée allemande.
Ce réseau a depuis été baptisé « Carrière Wellington ».
De 1916 à 1918 des soldats néo-zélandais qui n’avaient qu’une formation militaire de base, ont transformé ce qui était à l’origine une carrière de craie, en une vraie ville sous la ville.
Ce réseau souterrain permit aux forces britanniques de préparer une offensive gigantesque.
Les sapeurs néo-zélandais avaient creusé des souterrains jusqu’aux lignes allemandes afin d’effectuer une percée le lundi de Pâques 1917, qui soulagea le front allié et permit la victoire.
L’ancienne carrière abrita près de 24,000 soldats pendant la Grande Guerre.
En outre, elle protégea les résidents d’Arras contre les bombardements allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Le 9 avril 1917, 24.000 soldats surgirent de la Carrière Wellington pour livrer la fameuse Bataille d’Arras, une opération de diversion avant l’attaque du Chemin des Dames.
Ils vécurent dans ces souterrains reliés entre eux par les tunneliers néozélandais, durant les semaines qui précédèrent l’offensive.
Cette « Carrière Wellington », creusée dans la craie plus de vingt mètres sous terre par près de cinq cent soldats néo-zélandais est désormais, depuis 2008, un musée historial grandeur nature, dédié à la mémoire de ces soldats qui, dans le civil, travaillaient alors dans des mines néo-zélandaises d'or ou de charbon.
Ces tunnels ont fini par constituer une véritable ville souterraine, avec ses allées (dont les noms étaient ceux de villes néo-zélandaises), son système de production électrique, l'eau courante, ses cuisines, un petit hôpital comportant bloc opératoire et même une petite voie ferrée.
L'ensemble était capable d'héberger jusqu'à vingt mille hommes.
Avec le Président français, lors d’un entretien de trois quarts d’heure mercredi en fin d’après-midi (heure locale), M. Key a abordé des sujets relatifs à la coopération bilatérale franco-néo-zélandais, y compris dans le Pacifique Sud, ainsi que des dossiers touchant à la présidence française du G20, a précisé l’Élysée dans un communiqué.
Parmi les autres sujets évoqués ont figuré les dossiers des changements climatiques ainsi que l’engagement militaire en Afghanistan ou encore la Coupe du Monde IRB de rugby à XV qui aura lieu à partir de septembre 2011 en Nouvelle-Zélande.
Avant d’entamer ce qui constitue sa première visite officielle en France en tant que Premier ministre, M. Key avait qualifié les relations franco-néo-zélandaises de « larges ».
Avec François Fillon, toujours mercredi, un peu plus tôt dans l’après-midi, les sujets abordés ont une nouvelle fois touché la coopération et les relations entre les deux pays.
« François Fillon a réitéré à cette occasion le message de solidarité de la France, après le terrible séisme qui a frappé la ville de Christchurch le 22 février dernier.
Les échanges ont permis de constater le haut degré de confiance qui caractérise les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande depuis plusieurs années et de tracer des perspectives d’approfondissement de ces relations, notamment dans le domaine économique.
Les deux Premiers ministres se sont accordés sur l’intérêt de continuer à soutenir la bonne insertion de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française dans leur environnement régional, notamment au sein du Forum des Iles du Pacifique.
Plus généralement, le Premier ministre et son homologue néo-zélandais ont exprimé la volonté de poursuivre la coopération entre la France et la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique sud.
Enfin, ils ont également évoqué la Coupe du Monde de Rugby qui se tiendra à l’automne prochain en Nouvelle-Zélande, la participation du XV de France à cette compétition et l’accueil des supporteurs français », a précisé le bureau du Premier ministre français dans un communiqué.
Au cours de la même journée, M. Key devait aussi rencontrer le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, ainsi que la ministre de l’Économie, des Finance et de l’Industrie Christine Lagarde (avec laquelle il a particulièrement évoqué les questions liées au commerce mondiale et au cycle de Doha de l’Organisation Mondiale du Commerce).
Intensification des échanges avec la Nouvelle-Zélande en Océanie
Lors de la première annonce de sa visite, début septembre 2010, le chef de l’exécutif néo-zélandais avait déjà évoqué son intention d’aborder avec le Président Sarkozy des sujets relatifs à la coopération aussi bien en Europe que dans le Pacifique, où les collectivités françaises (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) sont encouragées, depuis une bonne dizaine d’années, à intensifier un mouvement d’intégration avec les États riverains, parmi lesquels figure en tête de liste l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie, ces échanges se sont surtout intensifiés en matière de coopération via les institutions régionaux existantes (dont le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique, CPS, basée à Nouméa) et le Forum des Îles du Pacifique (FIP, au sein duquel la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française jouissent depuis 2005 d’un nouveau statut de « membre associé »).
Avec Canberra et Wellington, la coopération militaire a aussi connu une embellie avec la multiplication de manœuvres conjointes, principalement en mode simulatoire.
Tout dernièrement, les forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie) et néo-zélandaises ont collaboré dans le cadre plus général de l’Opération « Pacific Partnership », lancée mi-avril 2011 et qui inclut l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la France et les États-Unis pour une série de pays océaniens (Vanuatu, Tonga, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu).
Dans le cadre de ces manœuvres à caractère largement humanitaire, la frégate néo-zélandaise HMNZS Canterbury a embarqué un hélicoptère Puma et son équipage pour le volet tongien de ces opérations, ces deux dernières semaines.
Certains de ces exercices régionaux se déroulent aussi en Nouvelle-Calédonie.
Ils ont tous pour but de mettre à l’épreuve « l’interopérabilité » entre forces régionales en vue soit de coordonner une assistance à un pays océanien soit frappé par une catastrophe naturelle, soit en proie à des troubles de type insurrectionnel, ou encore de conduire des opérations de surveillance maritime et de lutte contre les activités de pêche illicites et non signalées.
Début juillet 2010, par ailleurs, Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, effectuait une brève visite en Nouvelle-Calédonie, où il a notamment visité le site de construction de l’usine de traitement du minerai de nickel du Nord, à Vavouto, projet de plus de deux milliards de dollars US en investissement piloté par le géant suisse Xstrata.
M. McCully, à cette occasion, avait rappelé que les entreprises néo-zélandaises étaient dans certains cas parties prenantes de ce projet et que d’autres s’intéressaient de près aux opportunités de cet énorme chantier.
M. McCully avait aussi rencontré les membres du gouvernement local de la Nouvelle-Calédonie et affirmé la volonté de son gouvernement de renforcer les liens existants, après avoir identifié des domaines de coopération à venir, parmi lesquels pourrait figurer l’éducation et la santé.
« Nous sommes conscients du souhait de la Nouvelle-Calédonie de rehausser son profil pour mieux s’intégrer à la région, plus qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent. Et nous sommes prêts à apporter notre soutien à cette démarche », avait alors déclaré le chef de la diplomatie néo-zélandaise.
Longueval et Le Quesnoy : épicentres des liens historiques franco-néo-zélandais
Quelques jours auparavant, alors qu’il se trouvait déjà en Europe dans le cadre d’un voyage officiel qui devra aussi le conduire au Royaume-Uni pour le mariage entre le Prince William et Kate Middleton et des entretiens avec son homologue britannique David Cameron. M. Key a aussi participé dimanche 24 avril 2011 aux cérémonies commémorant le 95ème anniversaire de l’ANZAC Day (Journée à la mémoire des soldats des corps expéditionnaires australiens et néo-zélandais morts sur des champs de bataille le plus souvent européens, au cours de la première et de la seconde guerre mondiales) dans les villes du Quesnoy et de Longueval, où des milliers de soldats du corps expéditionnaire néo-zélandais sont morts sur le sol français au cours de la première guerre mondiale.
Mercredi 16 février 2011, un soldat dont l’identité n’a jamais été connue a été enterré au cimetière néo-zélandais de la commune française de Longueval (Somme) 95 ans après sa mort sur le front de la Première Guerre Mondiale, lors de la bataille de la Somme, en septembre 1916.
Les restes de ce soldat avaient été découverts par hasard par un agriculteur, fin 2009.
Mercredi, les reste de ce soldat ont été inhumés avec les honneurs au cours d’une cérémonie officielle à laquelle assistaient notamment l’ambassadrice néo-zélandaise en France, Rosemary Banks, plusieurs officiers supérieurs de la New Zealand Defence Force (dont l’attaché de défense à Paris, le Général de Brigade Phil Gibbons), ainsi que Jany Fournier, Maire de Longueval.
À l’occasion des cérémonies commémorant l’armistice du 11 novembre 1918, en 2004, la Nouvelle-Zélande avait rapatrié de France les restes de celui qui est désormais considéré comme son soldat inconnu, pour lequel un monument a été érigé dans la capitale Wellington, pour la première fois.
Ce poilu Kiwi, dont l’identité n’a jamais été établie, est mort au combat sur le sol français pendant la bataille de la Somme, en 1916, au cours de la Première Guerre Mondiale.
Au cours d’une cérémonie au cimetière néo-zélandais de Longueval, un hommage avait simultanément été rendu aux quelques douze mille soldats kiwis qui (parmi les 100.000 hommes ayant combattu) morts pendant le premier conflit mondial du vingtième siècle.
Le soldat inconnu a été enterré à Wellington, capitale néo-zélandaise, avec les honneurs militaires.
Le Quesnoy, autre lieu de mémoire
Un autre village française de la même région, possède lui aussi une histoire chargée de mémoires néo-zélandaise : la petite commune du Quesnoy, dont le maire, Paul Raoult, par ailleurs sénateur du Nord-Pas-de-Calais, s’est rendu fin février 2011 en visite en Nouvelle-Zélande.
Il devait ainsi participer à la cérémonie de présentation, le 24 février, d’un projet devant voir le jour dans les mois à venir dans le Nord de la France : un musée et un hôtel néo-zélandais dont la vocation affichée est de « rendre hommage à la mémoire des Néo-zélandais qui ont combattu en Europe au cours des deux Guerres Mondiales », a récemment annoncé l’ambassade de France à Wellington.
Pour le “Poppy Day” (journée du coquelicot, comme l’appellent les pays anglo-saxons), le 11 novembre 2004, la petite ville néo-zélandaise de Cambridge avait aussi souligné son jumelage avec la ville française du Quesnoy, où des soldats néo-zélandais (beaucoup originaires de Cambridge) sont morts au combat début novembre 1918.
Le doyen des soldats néo-zélandais qui s'étaient battus sur le sol français pendant la première guerre mondiale s'est éteint mi-octobre 2001 à Auckland à l'âge de 105 ans.
C’était aussi un « ancien » du Quesnoy.
Le lieutenant Colonel Lawrence Morris « Curly » Blyth, avait été inhumé avec les honneurs militaires lundi en l'église St Mary, avant d'être incinéré.
Le colonel Blyth, après la guerre, avait reçu les plus hauts honneurs militaires français, dont la Médaille Militaire, puis la Croix de Lorraine et enfin la Légion d'Honneur.
Le 18 septembre 2001, il avait fêté ses 105 ans et avait à cette occasion reçu un télégramme du maire de la ville française du Quesnoy, là où, il y a 83 ans, il combattit au sein de la New Zealand Rifle Brigade (bataillon néo-zélandais).
Depuis la première guerre mondiale et en raison du passage de ce bataillon sur le sol français et en particulier dans cette région, les liens sont restés forts entre Le Quesnoy et ces soldats du bout du monde.
Dans le village voisin de Beaudignies, il existe même une Place du Colonel Blyth.
La « Carrière Wellington » à Arras
En février 2008, à Arras, un autre hommage a été rendu, cette fois-ci aux soldats néo-zélandais qui, durant la première guerre mondiale (et en particulier lors de la bataille d'Arras, à partir d'avril 1917), ont creusé un véritable réseau sous-terrain sous la ville d'Arras, afin de permettre aux troupes d'avancer le plus possible vers le front avant que de surgir face à l'armée allemande.
Ce réseau a depuis été baptisé « Carrière Wellington ».
De 1916 à 1918 des soldats néo-zélandais qui n’avaient qu’une formation militaire de base, ont transformé ce qui était à l’origine une carrière de craie, en une vraie ville sous la ville.
Ce réseau souterrain permit aux forces britanniques de préparer une offensive gigantesque.
Les sapeurs néo-zélandais avaient creusé des souterrains jusqu’aux lignes allemandes afin d’effectuer une percée le lundi de Pâques 1917, qui soulagea le front allié et permit la victoire.
L’ancienne carrière abrita près de 24,000 soldats pendant la Grande Guerre.
En outre, elle protégea les résidents d’Arras contre les bombardements allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Le 9 avril 1917, 24.000 soldats surgirent de la Carrière Wellington pour livrer la fameuse Bataille d’Arras, une opération de diversion avant l’attaque du Chemin des Dames.
Ils vécurent dans ces souterrains reliés entre eux par les tunneliers néozélandais, durant les semaines qui précédèrent l’offensive.
Cette « Carrière Wellington », creusée dans la craie plus de vingt mètres sous terre par près de cinq cent soldats néo-zélandais est désormais, depuis 2008, un musée historial grandeur nature, dédié à la mémoire de ces soldats qui, dans le civil, travaillaient alors dans des mines néo-zélandaises d'or ou de charbon.
Ces tunnels ont fini par constituer une véritable ville souterraine, avec ses allées (dont les noms étaient ceux de villes néo-zélandaises), son système de production électrique, l'eau courante, ses cuisines, un petit hôpital comportant bloc opératoire et même une petite voie ferrée.
L'ensemble était capable d'héberger jusqu'à vingt mille hommes.