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Le Pays veut réinsérer ses SDF confinés


Le Pays compte mener une enquête pour “connaitre le nombre de couples, de personnes seules, les niveaux d'étude de chacun dans le but de permettre une prise en charge plus globale de ce public”.
Le Pays compte mener une enquête pour “connaitre le nombre de couples, de personnes seules, les niveaux d'étude de chacun dans le but de permettre une prise en charge plus globale de ce public”.
Tahiti, le 5 mai 2020 - A l'occasion du point presse du PC social mardi, Isabelle Sachet, ministre de la Famille et des solidarités, et Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement, ont détaillé leur projet de réinsertion pour les SDF actuellement confinés dans les centres d'accueil improvisés de Papeete. 

Que deviendra la centaine de sans domicile fixe actuellement confinée dans les différents centres d'accueil de Papeete ? Isabelle Sachet, ministre de la Famille et des solidarités, et Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement, ont apporté mardi quelques éléments de réponse, en marge du point presse du PC social (lire encadré). 

Dans un premier temps, l'ensemble des SDF sera transféré à la salle Maco Nena, à Tipaerui. Une enquête sera ensuite menée par les agents de la direction des Solidarités, de la famille et de l’égalité (DFSE) pour “connaitre le nombre de couples, de personnes seules, les niveaux d'étude de chacun dans le but de permettre une prise en charge plus globale de ce public”, a indiqué Jean-Christophe Bouissou. “Ce que cette crise du Covid-19 nous a permis de voir c'est qu'en accueillant ces personnes dans des structures, cela a déclenché chez certains l'envie de se sortir de cette situation”, a ajouté le ministre. 

“Ils ont été touchés par l'attention qui leur a été portée, et certains étaient contents de pouvoir retrouver une vie en communauté”, a affirmé Isabelle Sachet. 

“La capacité de reprendre une vie normale”

Ainsi l'étude menée permettra aux services de la DSFE d'identifier clairement les personnes qui présentent un projet de vie sérieux, et qui ont “la capacité de reprendre une vie normale”. Un accompagnement personnalisé et durable, en matière de relogement, de formation et d'insertion professionnelle pourra ensuite s'organiser pour certains profils. “En bref, on veut les aider à reprendre goût à une vie normale. Mais évidemment on ne pourra pas aider tout le monde”, a insisté Jean-Christophe Bouissou. 

“Cette période de confinement a permis de faire évoluer les mentalités chez certains SDF, et des potentialités ont également été détectées”, a expliqué Valérie Hong Kiou, directrice de la DSFE. 

“Par exemple grâce au potager qui a été installé à la salle Ateivi, certains se sont découvert une sensibilité pour l'agriculture. A partir de ce constat, on peut penser à une solution de relogement pour ces personnes à la Presqu'île avec des lopins de terre à cultiver”, a complété Isabelle Sachet.  Et si la crise de coronavirus amenait le Pays à une politique ambitieuse pour la réinsertion des personnes à la rue. 

INTERVIEW

Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement
“Cela a déclenché chez certains l'envie de se sortir de cette situation”


Qu'est-ce-que la crise du coronavirus vous a permis de constater quant à la situation des sans domicile fixe ? 
“Parmi les SDF, il y a des personnes qui sont très souvent seules et qui aiment se retrouver avec des personnes partageant le même style de vie. Et puis il y a aussi des personnes qui sont en couple et qui veulent former un projet de vie. Ce que cette crise du Covid-19 nous a permis de voir c'est qu'en accueillant ces personnes dans des structures, cela a déclenché chez certains l'envie de se sortir de cette situation. Il faut saisir cette opportunité aujourd'hui pour les accompagner. Cet accompagnement peut se traduire par un relogement dans les futurs structures de l'OPH, ou bien ces personnes peuvent être suivies par des agents des affaires sociales pour ensuite les aider à s'inscrire à des formations, à décrocher un emploi. En bref les aider à reprendre goût à une vie normale. Le but c'est de commencer enfin à avoir un traitement global de ces SDF.” 

La priorité est donc d'aider ceux qui ont un projet clairement identifié ? 
“Il est évident que nous ne pourrons pas aider tout le monde. Le but est  vraiment d'aider ceux qui ont envie de s'en sortir. Pour les autres, un centre de jour sera mis en place avec la possibilité de venir laver son linge, de manger et de se retrouver. Ce qui est sûr, c'est qu'un déclenchement psychologique peut se produire à tout moment chez l'un d'entre eux.” 

366 millions d'aides sociales versés aux familles en difficulté

Isabelle Sachet, ministre de Famille et des solidarités, et Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement, ont présenté hier le bilan hebdomadaire du PC social, qui a été mise en place le 8 avril dernier pour accompagner les familles rencontrant des situations difficiles dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19. Ainsi depuis sa mise en place, la somme totale engagée par les trois régimes de protection sociale (Régime de Solidarité (RSPF), régime général des salariés (RGS) et régime des non salariés (RNS) ) pour soutenir et accompagner les familles en difficulté s'élève à 366 millions de Fcfp.

Les aides de première nécessité (alimentaires et vestimentaires) constituent la plus grosse partie des aides versées avec un total de 283 millions de Fcfp. 

Si vous souhaitez bénéficier d'une aide, contactez le PC social au 444 111. L’accueil téléphonique est assuré de 8 heures à 16 h 30 du lundi au vendredi. Et le samedi de 8 heures à midi. 

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 5 Mai 2020 à 18:12 | Lu 2363 fois