Stockholm, Suède | AFP | lundi 09/10/2023 - Le prix Nobel d'économie 2023 a été décerné lundi à l'Américaine Claudia Goldin pour ses travaux sur l'évolution de la place des femmes sur le marché de l'emploi et de leurs revenus.
Favorite de ce prix, Claudia Goldin, 77 ans, a été récompensée pour avoir "fait progresser notre compréhension de la situation des femmes sur le marché du travail", a annoncé le jury Nobel.
Première femme nommée à la tête du département économique de Harvard, cette spécialiste du travail et de l'histoire économique est seulement la troisième femme depuis la création du prix d'économie a être récompensée.
Jusqu'à présent seules l'Américaine Elinor Ostrom (2009) et la Franco-Américaine Esther Duflo (2019) l'avaient décroché.
"Les recherches de Claudia Goldin nous ont donné un aperçu nouveau et souvent surprenant du rôle historique et contemporain des femmes sur le marché du travail", a précisé le jury.
A l'annonce de cette distinction, Mme Goldin a jugé qu'il s'agissait d"un prix très important" mais que la voie vers l'égalité professionnelle entre les sexes était encore longue.
"C'est un prix très important, pas seulement pour moi, mais pour beaucoup de personnes qui travaillent sur ce thème et qui essayent de comprendre pourquoi il reste de grandes inégalités", malgré d'"importantes évolutions", a-t-elle déclaré par téléphone à l'AFP.
Spécialiste de l'histoire économique, la prix Nobel 2023 "a mis en évidence les principaux facteurs de différences entre les hommes et les femmes" et comment ils ont évolué lors des deux derniers siècles au fur et à mesure de l'industrialisation, avec un déclin du travail des femmes au cours du XIXème siècle, selon le communiqué du jury.
Entrent en jeu différents éléments: la nature des revenus, les contraintes domestiques et les attentes des femmes.
"Ces éléments ont changé d'une génération à l'autre", a souligné le comité Nobel.
Longtemps, les jeunes femmes ne s'attendaient pas à avoir une carrière, et ce n'est que récemment qu'elles ont intégré la possibilité d'une carrière longue et active.
"Au cours des dernières décennies, les femmes ont été de plus en plus nombreuses à étudier et, dans les pays à revenu élevé, elles ont généralement un niveau d'éducation supérieur à celui des hommes", a fait valoir le jury.
"Plafond de verre"
A l'échelle mondiale, environ 50% des femmes participent au marché du travail, contre 80% des hommes, et les femmes gagnent moins et "ont moins de chances d'atteindre le sommet de l'échelle professionnelle", se heurtant au "plafond de verre", a noté Randi Hjalmarsson, membre du comité Nobel.
Pour parvenir à ses conclusions, Claudia Goldin a réalisé un travail minutieux, jamais entrepris auparavant.
Elle a fouillé dans les archives et recueilli plus de 200 ans de données sur les Etats-Unis, ce qui lui a permis de montrer comment et pourquoi les différences de revenus et de taux d'emploi entre les hommes et les femmes ont évolué au fil du temps", selon le jury qui évoque un travail de "détective", réalisé avant l'avènement des ordinateurs et d'internet.
Alors qu'historiquement, une grande partie de l'écart de revenus pouvait s'expliquer par des différences d'éducation et de choix professionnels, Mme Goldin "a montré que l'essentiel de cette différence de revenus se situe aujourd'hui entre les hommes et les femmes exerçant la même profession, et qu'elle survient en grande partie à la naissance du premier enfant".
Ses travaux ont également démontré que "l'accès à la pilule contraceptive" a joué un rôle important dans l'accélération de l'augmentation des niveaux d'éducation au cours du XXe siècle, en "offrant de nouvelles possibilités de planification de carrière", selon le comité Nobel.
L'an dernier, le prix était allé à Ben Bernanke, l'ancien président de la banque centrale américaine (Fed) et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les banques et leurs sauvetages nécessaires durant les tempêtes financières.
Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d'Alfred Nobel, le prix d'économie "à la mémoire" de l'inventeur s'est ajouté bien plus tard aux cinq prix traditionnels, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel".
En 1968, à l'occasion de son tricentenaire, la banque centrale de Suède (Riksbank), la plus vieille du monde, institua un prix de sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, en mettant à la disposition de la Fondation Nobel une somme annuelle équivalente au montant des autres prix.
Favorite de ce prix, Claudia Goldin, 77 ans, a été récompensée pour avoir "fait progresser notre compréhension de la situation des femmes sur le marché du travail", a annoncé le jury Nobel.
Première femme nommée à la tête du département économique de Harvard, cette spécialiste du travail et de l'histoire économique est seulement la troisième femme depuis la création du prix d'économie a être récompensée.
Jusqu'à présent seules l'Américaine Elinor Ostrom (2009) et la Franco-Américaine Esther Duflo (2019) l'avaient décroché.
"Les recherches de Claudia Goldin nous ont donné un aperçu nouveau et souvent surprenant du rôle historique et contemporain des femmes sur le marché du travail", a précisé le jury.
A l'annonce de cette distinction, Mme Goldin a jugé qu'il s'agissait d"un prix très important" mais que la voie vers l'égalité professionnelle entre les sexes était encore longue.
"C'est un prix très important, pas seulement pour moi, mais pour beaucoup de personnes qui travaillent sur ce thème et qui essayent de comprendre pourquoi il reste de grandes inégalités", malgré d'"importantes évolutions", a-t-elle déclaré par téléphone à l'AFP.
Spécialiste de l'histoire économique, la prix Nobel 2023 "a mis en évidence les principaux facteurs de différences entre les hommes et les femmes" et comment ils ont évolué lors des deux derniers siècles au fur et à mesure de l'industrialisation, avec un déclin du travail des femmes au cours du XIXème siècle, selon le communiqué du jury.
Entrent en jeu différents éléments: la nature des revenus, les contraintes domestiques et les attentes des femmes.
"Ces éléments ont changé d'une génération à l'autre", a souligné le comité Nobel.
Longtemps, les jeunes femmes ne s'attendaient pas à avoir une carrière, et ce n'est que récemment qu'elles ont intégré la possibilité d'une carrière longue et active.
"Au cours des dernières décennies, les femmes ont été de plus en plus nombreuses à étudier et, dans les pays à revenu élevé, elles ont généralement un niveau d'éducation supérieur à celui des hommes", a fait valoir le jury.
"Plafond de verre"
A l'échelle mondiale, environ 50% des femmes participent au marché du travail, contre 80% des hommes, et les femmes gagnent moins et "ont moins de chances d'atteindre le sommet de l'échelle professionnelle", se heurtant au "plafond de verre", a noté Randi Hjalmarsson, membre du comité Nobel.
Pour parvenir à ses conclusions, Claudia Goldin a réalisé un travail minutieux, jamais entrepris auparavant.
Elle a fouillé dans les archives et recueilli plus de 200 ans de données sur les Etats-Unis, ce qui lui a permis de montrer comment et pourquoi les différences de revenus et de taux d'emploi entre les hommes et les femmes ont évolué au fil du temps", selon le jury qui évoque un travail de "détective", réalisé avant l'avènement des ordinateurs et d'internet.
Alors qu'historiquement, une grande partie de l'écart de revenus pouvait s'expliquer par des différences d'éducation et de choix professionnels, Mme Goldin "a montré que l'essentiel de cette différence de revenus se situe aujourd'hui entre les hommes et les femmes exerçant la même profession, et qu'elle survient en grande partie à la naissance du premier enfant".
Ses travaux ont également démontré que "l'accès à la pilule contraceptive" a joué un rôle important dans l'accélération de l'augmentation des niveaux d'éducation au cours du XXe siècle, en "offrant de nouvelles possibilités de planification de carrière", selon le comité Nobel.
L'an dernier, le prix était allé à Ben Bernanke, l'ancien président de la banque centrale américaine (Fed) et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les banques et leurs sauvetages nécessaires durant les tempêtes financières.
Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d'Alfred Nobel, le prix d'économie "à la mémoire" de l'inventeur s'est ajouté bien plus tard aux cinq prix traditionnels, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel".
En 1968, à l'occasion de son tricentenaire, la banque centrale de Suède (Riksbank), la plus vieille du monde, institua un prix de sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, en mettant à la disposition de la Fondation Nobel une somme annuelle équivalente au montant des autres prix.