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Le No Oe E Te Nunaa réagit à propos de la caisse chômage


Le No Oe E Te Nunaa réagit à propos de la caisse chômage
Le No Oe Te Nunaa a souhaité s'exprimer sur la problématique de la caisse d'allocation chômage, un projet mené par le ministre de l'Economie Pierre Frébault, et qui suscite de nombreuses réactions. Pour le parti, compte tenu de la situation difficile dans laquelle les personnes qui ont perdu leur emploi se trouvent, c'est un sujet qui mérite d'être réfléchi de manière approfondi, et pour lequel il appelle a trouver des solutions:

Le Communiqué de TNOETN:

Assurance chômage : justice sociale et régulation économique

Depuis l'annonce du projet de création d’une caisse d'allocation chômage par le ministre de l'économie de la Polynésie française, les commentaires vont bon train dans la presse écrite et parlée, la plupart étant radicalement opposés à une "caisse de chômage".

La situation économique difficile que connaît notre Fenua depuis quelques années ne permet pas d'éluder cette grave question par un "pour" ou un "contre" de "mini sondage", même assorti d'explications dans un forum de presse. C'est un sujet de société qu'il faut traiter avec toute l'attention qu'il mérite.


Réparer les dégâts sociaux

Force est de constater l'incapacité de nos gouvernants à lancer des chantiers publics programmés alors que des financements sont disponibles, au moins du côté de l'Etat.
Accordons donc à ce gouvernement, qui partage avec ses prédécesseurs la responsabilité du marasme actuel, le crédit de tourner enfin son regard vers ses premières victimes, ceux qui ont perdu leur emploi, ou les salariés qui ne trouvent du travail que par intermittence.

Il ne s'agit pas de créer un nouvel effet d’aubaine en versant de l'argent public à des inactifs qui seraient alors tentés de profiter de la situation comme en Métropole et dans les DOM, mais de réparer cette injustice sociale que constitue le fait de priver de son travail une personne qui ne demande qu'à le conserver et à qui l'on ne peut reprocher aucune faute.

Il n'est donc pas question de créer une "caisse" qui indemniserait les chômeurs avec de l'argent public, mais de réfléchir à la possibilité de mettre en place une "assurance", dont ne pourraient bénéficier que les travailleurs qui y auraient cotisé.


Assurance signifie responsabilité

Rappelons qu'en Polynésie comme ailleurs, les travailleurs peuvent déjà contracter auprès d'un assureur un contrat leur assurant le versement d'un revenu pendant une durée déterminée. Une assurance "perte d'emploi" est d'ailleurs exigée par les banques qui accordent un prêt pour l'achat d'une automobile, d'un logement ou tout autre investissement important.

La notion d'assurance implique la prise de responsabilité par celui qui cotise. Tout le monde y trouve son compte, l'assuré ou sa famille en cas d'accident grave, le prêteur qui est certain de récupérer sa mise, et bien entendu l'assureur.


Un effet régulateur sur l'économie du Pays

Il faut aussi penser qu'une "caisse d'assurance chômage" couvrant systématiquement l'ensemble des travailleurs est bénéfique à l'économie du Pays, car ce dispositif a un effet régulateur sur la consommation, les familles touchées par une perte d'emploi inopinée continuant à vivre normalement pour ce qui concerne les dépenses courantes.

Cet outil de régulation des revenus apparaît particulièrement souhaitable dans le secteur du bâtiment et des travaux publics où les entreprises sont touchées par de nombreuses périodes d'interruption de leur activité.

Reste à en déterminer le fonctionnement. Le gouvernement propose un financement tripartite, salariés – employeurs – Pays. Le débat a le mérite d'être ouvert et No Oe e te Nunaa est prêt à y participer car nous l'estimons nécessaire et salutaire.


Laisser toute sa place au dialogue social

Force est aussi de constater, encore plus aujourd’hui, que les employeurs en général refusent cette charge supplémentaire, et beaucoup de salariés ne veulent pas non plus cotiser, considérant que leur emploi n'est pas menacé (sur quoi nous leur souhaitons d'avoir raison).

Il y a sûrement des solutions sages et équilibrées à trouver dans le dialogue social et de faire en sorte que la dignité de tous soit respectée, que notre Pays bénéficie d'une activité économique régulière et d'une situation sociale apaisée.

Rédigé par TNOETN le Vendredi 17 Février 2012 à 05:07 | Lu 2199 fois