TAHITI, le 23 septembre 2020 - Louis-José Barbançon, docteur en histoire, compile en deux volumes d'un peu plus de 1 000 pages ses travaux de recherches. Ceux-ci durent depuis 50 ans. Ils l’ont conduit à s’intéresser aux témoignages de vie qui font l’histoire du bagne et, à travers elle, celle de la Nouvelle-Calédonie.
Il a consacré sa vie de chercheur au bagne de Nouvelle-Calédonie. Louis-José Barbançon, docteur en histoire, "Océanien d’origine européenne" comme il l’indique, est lui-même descendant de bagnard.
Il vit sur le caillou où il est né en 1950. Il a donné sa première conférence sur le bagne à l’âge de 22 ans. Depuis, il étudie, compile, interroge et rassemble de la matière en lien avec son sujet.
Il a tout juste interrompu son investigation lorsqu’il s’est engagé en politique auprès de Jean-Marie Tjibaou. "Je parle de lui car il est important dans ce projet d’édition. Quelques jours avant de tomber, il m’avait dit :’Il faut que les Calédoniens s’occupent d’eux. Occupez-vous de vous !’"
Aussi, lorsque Louis-José Barbançon, harassé, vivait des moments difficiles, quand il ne parvenait pas à "voir le bout de mon projet", il repensait à ces mots.
L’ouvrage est là. Il compte deux volumes de mille pages. L’un parle de la terre et l’autre des chaînes. Le Mémorial du bagne calédonien entre les chaînes et la terre paraît grâce à Au Vent des îles, Témoignage d’un passé et Le Centre national du livre.
50 ans de bagne
"Longtemps, la terre de Nouvelle-Calédonie a retenti du bruit des chaînes…" D’un point de vue juridique, le bagne a existé entre 1863 et 1931. En réalité, les premiers bagnards sont arrivés en 1864. L’établissement a été progressivement fermé entre 1924 et 1928.
De cette période, Louis-José Barbançon retient les mots des hommes. "Je suis parti des illustrations, photographies, peintures, gravures, documents historiques que j’ai explicités de textes documentaires." L’auteur a donné la parole aux témoins, surveillants, médecins… mais aussi bien sûr, forçats.
Il a abordé tous les thèmes en lien avec le bagne, tous les thèmes pour lesquels il a retrouvé des illustrations. Par exemple, les travaux, les hommes-marchandises, les gens-d’en-face, les personnels (médical, religieux)… Il a montré le bagne autrement.
"Par exemple qu’il était un entrepreneur de travaux publics, il a permis la construction de ponts, de routes, de centaines d’immeubles et maisons qui sont toujours occupés !"
L’ouvrage raconte un bagne cosmopolite qui abritait des Italiens, des Espagnols, Suisses, des Belges mais aussi des Algériens, des Polynésiens, des Chinois condamnés en Polynésie ! Il montre aussi que ce bagne appartient à l’histoire de tous.
"La police indigène a repris des évadés blancs, même s’il y a eu peu d’évasion. Des tribus ont accueillis des évadés", résume l’auteur qui, en introduction, cite le grand chef Nidoish Naisseline : "La culture kanak, c’est aussi le patrimoine des Caldoches. Cela détermine aussi leur relation au monde. De la même manière, pour les Kanak ; le bagne fait partie intégrante de notre histoire. Nous serions différents s’il n’y avait pas eu ce système pénitentiaire qui a marqué le pays et les hommes. Jusqu’à quand allons-nous fermer les yeux sur tout cela et faire semblant de vivre les uns à côté des autres, sans relations ?"
À la veille du référendum en Nouvelle-Calédonie, cette parution, les illustrations et les textes qu’elle partage prennent tout leur sens.
Il a consacré sa vie de chercheur au bagne de Nouvelle-Calédonie. Louis-José Barbançon, docteur en histoire, "Océanien d’origine européenne" comme il l’indique, est lui-même descendant de bagnard.
Il vit sur le caillou où il est né en 1950. Il a donné sa première conférence sur le bagne à l’âge de 22 ans. Depuis, il étudie, compile, interroge et rassemble de la matière en lien avec son sujet.
Il a tout juste interrompu son investigation lorsqu’il s’est engagé en politique auprès de Jean-Marie Tjibaou. "Je parle de lui car il est important dans ce projet d’édition. Quelques jours avant de tomber, il m’avait dit :’Il faut que les Calédoniens s’occupent d’eux. Occupez-vous de vous !’"
Aussi, lorsque Louis-José Barbançon, harassé, vivait des moments difficiles, quand il ne parvenait pas à "voir le bout de mon projet", il repensait à ces mots.
L’ouvrage est là. Il compte deux volumes de mille pages. L’un parle de la terre et l’autre des chaînes. Le Mémorial du bagne calédonien entre les chaînes et la terre paraît grâce à Au Vent des îles, Témoignage d’un passé et Le Centre national du livre.
50 ans de bagne
"Longtemps, la terre de Nouvelle-Calédonie a retenti du bruit des chaînes…" D’un point de vue juridique, le bagne a existé entre 1863 et 1931. En réalité, les premiers bagnards sont arrivés en 1864. L’établissement a été progressivement fermé entre 1924 et 1928.
De cette période, Louis-José Barbançon retient les mots des hommes. "Je suis parti des illustrations, photographies, peintures, gravures, documents historiques que j’ai explicités de textes documentaires." L’auteur a donné la parole aux témoins, surveillants, médecins… mais aussi bien sûr, forçats.
Il a abordé tous les thèmes en lien avec le bagne, tous les thèmes pour lesquels il a retrouvé des illustrations. Par exemple, les travaux, les hommes-marchandises, les gens-d’en-face, les personnels (médical, religieux)… Il a montré le bagne autrement.
"Par exemple qu’il était un entrepreneur de travaux publics, il a permis la construction de ponts, de routes, de centaines d’immeubles et maisons qui sont toujours occupés !"
L’ouvrage raconte un bagne cosmopolite qui abritait des Italiens, des Espagnols, Suisses, des Belges mais aussi des Algériens, des Polynésiens, des Chinois condamnés en Polynésie ! Il montre aussi que ce bagne appartient à l’histoire de tous.
"La police indigène a repris des évadés blancs, même s’il y a eu peu d’évasion. Des tribus ont accueillis des évadés", résume l’auteur qui, en introduction, cite le grand chef Nidoish Naisseline : "La culture kanak, c’est aussi le patrimoine des Caldoches. Cela détermine aussi leur relation au monde. De la même manière, pour les Kanak ; le bagne fait partie intégrante de notre histoire. Nous serions différents s’il n’y avait pas eu ce système pénitentiaire qui a marqué le pays et les hommes. Jusqu’à quand allons-nous fermer les yeux sur tout cela et faire semblant de vivre les uns à côté des autres, sans relations ?"
À la veille du référendum en Nouvelle-Calédonie, cette parution, les illustrations et les textes qu’elle partage prennent tout leur sens.