Le MMA polynésien vient de poser ses fondations. La fédération polynésienne de lutte, arts martiaux mixtes, jiu-jitsu brésilien et disciplines associée (FPLALDA), délégataire de service depuis le début de l'année pour encadrer la pratique du mixed martial art (MMA) au fenua, a organisé ce week-end à Tahiti ses premières formations de coaching et d'arbitrage. Des formations nécessaires pour un développement serein de la discipline, qui a longtemps été catalogué comme un sport dangereux et dont la légalisation au fenua est officielle seulement depuis janvier dernier.
Pour ces premières sessions de formations, la FPLALDA, présidée par Hiro Lemaire, a eu droit à deux pointures du MMA français et international. Bertrand Amoussou, vice-président de l'IMMAF, la fédération international de MMA, a assuré la formation de coach. Et Ahmed Korchi (lire encadré), arbitre international et seul Français a officié à l'UFC, a de son côté animé la formation des juges arbitres.
MMA éducatif
Près d'une trentaine de personnes ont participé à ces formations qui se sont tenues samedi et dimanche au dojo de Mahina pour la formation de coach. Parmi les stagiaires on retrouvait quelques personnalités locale des arts martiaux, comme les incontournables Raihere Dudes, Henri Burns ou encore des instructeurs de jiu-jitsu brésilien et de judo à l'image de Marere Coquil et de Cyril Gaudemer.
Pour la formation coaching, les stagiaires ont animé chacun à leur tour des petits ateliers de pieds/poings, de clinch et de travaille au sol, sous le regard avisé de Bertrand Amoussou. "Ce sont déjà tous des coachs. Mais je voulais voir comment il animait et expliquait les mouvements qu'ils seront amenés à apprendre à leurs futures élèves", a expliqué le vice-président de l'IMMAF. "Il faut savoir que le MMA à commencer avec de la compétition, mais aujourd'hui on a quasiment 95 voire 98% de gens qui vont rechercher un club ou une salle qui propose du MMA mais qui ne veulent pas faire des compétitions derrières. L'objectif de cette formation est de les sensibiliser à tout type de public. Ils peuvent avoir des enfants, des ados, des personnes plus âgées. Il faut quand même permettre à ces personnes de pouvoir s'entrainer et pratiquer en toute sécurité grâce à un coach bien avisé. C'est un ce qu'on appelle le MMA éducatif."
Comme son nom l'indique, le mixed martial art ou arts martiaux mixtes en français rassemble plusieurs disciplines martiales très différentes des unes des autres. Le combattant doit en effet être aussi à l'aise en striking (frappe pied/poing) qu'en grappling (pour les phases de lutte au sol). Ce qui rend son apprentissage très compliqué.
"On est encore dans une génération où les gens viennent au MMA avec un certain background déjà. Soit avant ils ont fait de la lutte, de la boxe, du jiu-jitsu brésilien, du grappling, kick-boxing", a indiqué Bertrand Amoussou. "Mais les choses commencent à évoluer. J'enseigne en France et en Suisse et les jeunes à qui je fais cours n'ont pas pratiqué un autre sport de combat. Pour eux le sport de combat c'est le MMA. On arrive dans une génération ou je pense que d'ici 5 à 10 ans plus personne ne passera avant pas une discipline de combat, et les gens iront faire du MMA directement. C'est un élément à prendre compte dans la formation." D'autres formations suivront dans le courant de l'année prochaine, avant la tenue des premiers combats amateurs.
"Pour garantir la meilleure sécurité aux athlètes il faut avoir les meilleurs arbitres"
Autre point à prendre en compte pour le juge-arbitre en MMA : la multiplicité des arts martiaux qui peuvent être utilisés au cours d'un combat. "C'est une discipline qui est en effet très complexe, ce qui fait qu'on en peut pas arbitrer par hasard. A l'IMMAF pour les formations d'arbitres on s'appui sur l'expérience de plusieurs pays qui ont développé depuis des années le MMA chez eux. Être arbitre de MMA cela demande une certaine méthodologie", a ajouté Ahmed Korchi.