Beyrouth, Liban | AFP | jeudi 09/01/2025 -Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé qu'une "nouvelle ère" s'ouvrait après son élection à la tête du pays, qui a mis fin à une vacance de plus de deux ans ayant aggravé les crises économique et politique.
"Aujourd'hui commence une nouvelle ère dans l'histoire du Liban", a déclaré M. Aoun après avoir prêté serment au Parlement, sous les applaudissements des députés.
M. Aoun, qui aura 61 ans vendredi, s'est engagé à des consultations rapides pour nommer un Premier ministre afin de sortir le pays de la paralysie politique.
Il a promis de respecter l'accord de trêve avec Israël, après la guerre meurtrière qui a opposé l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien jusqu'à fin novembre, et assuré que l'Etat aurait désormais "le monopole des armes".
Paris a félicité M. Aoun et souhaité que le Liban se dote d'un "gouvernement fort", tandis que l'ambassade américaine au Liban s'est dite engagée à travailler "en étroite collaboration" avec le nouveau président.
La représentante de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a estimé que cette élection était "un premier pas tant attendu pour surmonter le vide politique et institutionnel du Liban".
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a émis l'espoir que l'élection de Joseph Aoun contribuerait à de "bonnes relations entre voisins".
Téhéran de son côté a salué l'élection du nouveau président, en espérant que les deux pays coopéreront pour servir leurs "intérêts communs", a indiqué l'ambassade de l'Iran au Liban sur le réseau social X.
- 99 voix-
Joseph Aoun a recueilli 99 voix sur 128 au Parlement lors d'une deuxième session dans l'après-midi. Il n'avait obtenu que 71 voix au premier tour de scrutin dans la matinée, les 30 députés du Hezbollah pro-iranien et de son allié, le mouvement chiite Amal, ayant voté blanc.
Mais une rencontre au Parlement entre des représentants des deux formations et le commandant en chef de l'armée entre les deux tours, a changé la donne, lui assurant la majorité nécessaire pour l'emporter.
Le président élu, en tenue civile, est entré dans l'hémicycle sous les applaudissements pour prêter serment.
La candidature de M. Aoun, qui a une réputation de probité et d'impartialité, était appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, poids lourd régional, selon des responsables politiques libanais.
Des ambassadeurs de plusieurs pays ainsi que l'émissaire français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, ont assisté à la session parlementaire.
Les pressions diplomatiques se sont intensifiées sur les parlementaires pour les pousser à choisir le commandant en chef de l'armée.
Le Hezbollah, acteur incontournable de la scène politique, est sorti affaibli après deux mois de guerre avec Israël et la chute début décembre du président syrien, Bachar al-Assad, son allié.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.
Le Liban était doté d'un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l'Etat ont été largement diminués par l'accord de Taef ayant mis fin à la guerre civile (1975-1990) au profit du Conseil des ministres présidé par un musulman sunnite.
- Rôle-clé -
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec le commandant en chef de l'armée), en octobre 2022, le Parlement n'est pas parvenu à élire un président.
Des analystes estiment que le rôle-clé de l'armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant pour l'ascension de Joseph Aoun vers la présidence.
Cette élection s'est tenue après un sérieux revers infligé par Israël au Hezbollah dans la guerre qui les a opposés, tuant notamment son chef, Hassan Nasrallah.
L'accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement de l'armée libanaise dans les zones frontalières au fur et à mesure du retrait de l'armée israélienne des zones qu'elle a occupées pendant le conflit.
Le Hezbollah doit retirer ses troupes et démanteler toute infrastructure militaire dans la région.
Les Etats-Unis, la France et l'ONU supervisent le mécanisme de mise en œuvre du cessez-le-feu.
- Liesse -
A Aïchiyé, village natal du commandant de l'armée dans le sud du Liban, les habitants ont laissé éclater leur joie, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des portraits du général Aoun ornaient les rues, accompagnés de slogans de soutien.
"Nous nous attendions à sa victoire aux élections, car ce que nous savons du général suffit pour œuvrer à la construction d'un État", a déclaré à l'AFP Anissa Aoun, depuis la place du village.
Le nouveau président a la lourde tâche de désigner un Premier ministre, à la tête d'un nouveau cabinet qui devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, pour relancer l'économie et reconstruire les zones dévastées dans le sud.
"Aujourd'hui commence une nouvelle ère dans l'histoire du Liban", a déclaré M. Aoun après avoir prêté serment au Parlement, sous les applaudissements des députés.
M. Aoun, qui aura 61 ans vendredi, s'est engagé à des consultations rapides pour nommer un Premier ministre afin de sortir le pays de la paralysie politique.
Il a promis de respecter l'accord de trêve avec Israël, après la guerre meurtrière qui a opposé l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien jusqu'à fin novembre, et assuré que l'Etat aurait désormais "le monopole des armes".
Paris a félicité M. Aoun et souhaité que le Liban se dote d'un "gouvernement fort", tandis que l'ambassade américaine au Liban s'est dite engagée à travailler "en étroite collaboration" avec le nouveau président.
La représentante de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a estimé que cette élection était "un premier pas tant attendu pour surmonter le vide politique et institutionnel du Liban".
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a émis l'espoir que l'élection de Joseph Aoun contribuerait à de "bonnes relations entre voisins".
Téhéran de son côté a salué l'élection du nouveau président, en espérant que les deux pays coopéreront pour servir leurs "intérêts communs", a indiqué l'ambassade de l'Iran au Liban sur le réseau social X.
- 99 voix-
Joseph Aoun a recueilli 99 voix sur 128 au Parlement lors d'une deuxième session dans l'après-midi. Il n'avait obtenu que 71 voix au premier tour de scrutin dans la matinée, les 30 députés du Hezbollah pro-iranien et de son allié, le mouvement chiite Amal, ayant voté blanc.
Mais une rencontre au Parlement entre des représentants des deux formations et le commandant en chef de l'armée entre les deux tours, a changé la donne, lui assurant la majorité nécessaire pour l'emporter.
Le président élu, en tenue civile, est entré dans l'hémicycle sous les applaudissements pour prêter serment.
La candidature de M. Aoun, qui a une réputation de probité et d'impartialité, était appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, poids lourd régional, selon des responsables politiques libanais.
Des ambassadeurs de plusieurs pays ainsi que l'émissaire français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, ont assisté à la session parlementaire.
Les pressions diplomatiques se sont intensifiées sur les parlementaires pour les pousser à choisir le commandant en chef de l'armée.
Le Hezbollah, acteur incontournable de la scène politique, est sorti affaibli après deux mois de guerre avec Israël et la chute début décembre du président syrien, Bachar al-Assad, son allié.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.
Le Liban était doté d'un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l'Etat ont été largement diminués par l'accord de Taef ayant mis fin à la guerre civile (1975-1990) au profit du Conseil des ministres présidé par un musulman sunnite.
- Rôle-clé -
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec le commandant en chef de l'armée), en octobre 2022, le Parlement n'est pas parvenu à élire un président.
Des analystes estiment que le rôle-clé de l'armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant pour l'ascension de Joseph Aoun vers la présidence.
Cette élection s'est tenue après un sérieux revers infligé par Israël au Hezbollah dans la guerre qui les a opposés, tuant notamment son chef, Hassan Nasrallah.
L'accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement de l'armée libanaise dans les zones frontalières au fur et à mesure du retrait de l'armée israélienne des zones qu'elle a occupées pendant le conflit.
Le Hezbollah doit retirer ses troupes et démanteler toute infrastructure militaire dans la région.
Les Etats-Unis, la France et l'ONU supervisent le mécanisme de mise en œuvre du cessez-le-feu.
- Liesse -
A Aïchiyé, village natal du commandant de l'armée dans le sud du Liban, les habitants ont laissé éclater leur joie, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des portraits du général Aoun ornaient les rues, accompagnés de slogans de soutien.
"Nous nous attendions à sa victoire aux élections, car ce que nous savons du général suffit pour œuvrer à la construction d'un État", a déclaré à l'AFP Anissa Aoun, depuis la place du village.
Le nouveau président a la lourde tâche de désigner un Premier ministre, à la tête d'un nouveau cabinet qui devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, pour relancer l'économie et reconstruire les zones dévastées dans le sud.