Moscou, Russie | AFP | vendredi 25/08/2023 - Le Kremlin a démenti vendredi avoir ordonné l'assassinat du chef du groupe Wagner Evguéni Prigojine et affiché sa volonté de faire rentrer dans le rang les paramilitaires, sommés de prêter serment à la Russie et que le Bélarus a dit vouloir garder sur son sol.
"C'est un mensonge absolu, il faut aborder cette problématique en se fondant sur des faits", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, interrogé sur les insinuations de dirigeants occidentaux selon lesquelles le Kremlin a orchestré le crash de l'avion qui transportait M. Prigojine mercredi.
"Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment d'Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quelle direction on spécule en Occident", a-t-il aussi dit.
Nombre des détracteurs du régime russe ou de ses ex-partisans tombés en disgrâce ont été tués ou ciblés par des tentatives d'assassinat. Le Kremlin a toujours démenti toute implication.
"Travail brutal et amateur"
Son plus proche allié, le président du Bélarus Alexandre Loukachenko, a tout de suite volé à son secours en affirmant "ne pas pouvoir imaginer" Vladimir Poutine donnant un ordre pareil.
"Je connais Poutine", a déclaré M. Loukachenko, cité par l'agence de presse d'Etat Belta. "C'est un homme réfléchi, très calme" et le crash était "un travail trop brutal et amateur", disant "ne pas pouvoir dire" qui en était le responsable.
Selon le porte-parole du Kremlin, l'enquête sur les causes de la chute de l'avion suit son cours. Il a relevé que M. Poutine avait lui-même dit jeudi en "attendre les résultats".
Et Moscou n'a pas attendu pour recadrer les milliers de paramilitaires, obligés par un décret présidentiel depuis vendredi de prêter serment comme le font les soldats de l'armée régulière.
Ils devront notamment jurer "fidélité" et "loyauté" à la Russie, "suivre strictement les ordres des commandants et des supérieurs" et "respecter de manière sacrée la Constitution" russe.
De son côté, le Bélarus a dit vouloir garder "le noyau" dur de Wagner selon un schéma "bâti" avec Evgueni Prigojine avant sa mort présumée.
"Wagner a vécu, Wagner est vivant et Wagner vivra au Bélarus", a-t-il martelé, sans préciser pour quelle mission et pour combien de temps ces mercenaires serviraient au Bélarus.
Vladimir Poutine avait qualifié Evguéni Prigojine, qu'il côtoyait depuis les années 1990, de traître en raison de sa rébellion armée des 23 et 24 juin.
Il a évoqué jeudi soir, après 24 heures de silence, un homme "talentueux" qui avait commis des "erreurs", et aussi loué le rôle joué par Wagner sur le front en Ukraine.
Prigojine avait renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil avec ses hommes au Bélarus et l'abandon des poursuites.
Pourtant, il a continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin en juin. Le mois suivant, il était à Saint-Pétersbourg en marge du sommet Russie-Afrique, continent sur lequel Wagner est particulièrement actif.
Dmitri Peskov a néanmoins nié vendredi toute rencontre récente entre MM. Poutine et Prigojine.
"Un ami, un frère"
L'agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé qu'Evguéni Prigojine se trouvait à bord du jet privé Embraer Legacy qui effectuait un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
Des expertises génétiques sont en cours pour identifier les corps des sept passagers et des trois membres de l'équipage.
On compte parmi les victimes présumées le bras droit de Prigojine, Dmitri Outkine, ex-officier d'une unité spéciale du renseignement militaire et commandant opérationnel de Wagner.
Jeudi, des habitants de Saint-Pétersbourg, où le groupe était basé, ont défilé pour déposer des fleurs sur un mémorial improvisé, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains, qui appréciaient son nationalisme et son franc-parler critique des élites russes.
"Pour nous, c'était un ami, un frère. Je pense que pour tous les soldats c'est un moment très important", a dit Natalia, 31 ans, allée à vélo mettre son bouquet à l'ombre du bâtiment de verre où Wagner a établi son QG.
Les enquêteurs quant à eux n'ont rien dit des pistes examinées, n'évoquant ni la thèse de l'accident, ni celle d'une bombe, ni celle d'un missile sol-air. Le crash a eu lieu deux mois jour pour jour après le coup de force avorté de Prigojine.
Evoquant l'enquête, Vladimir Poutine a promis qu'elle serait menée "dans son intégralité" et qu'elle aboutirait à une conclusion.
A Washington, Paris, Berlin ou Kiev, de hauts responsables ont sous-entendu que leurs soupçons se portaient sur le Kremlin.
Le Pentagone a pour sa part dit n'avoir "aucune information indiquant qu'un missile sol-air" avait été tiré contre l'appareil, alors que des groupes sur Telegram proches de Wagner mentionnent cette piste.
"C'est un mensonge absolu, il faut aborder cette problématique en se fondant sur des faits", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, interrogé sur les insinuations de dirigeants occidentaux selon lesquelles le Kremlin a orchestré le crash de l'avion qui transportait M. Prigojine mercredi.
"Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment d'Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quelle direction on spécule en Occident", a-t-il aussi dit.
Nombre des détracteurs du régime russe ou de ses ex-partisans tombés en disgrâce ont été tués ou ciblés par des tentatives d'assassinat. Le Kremlin a toujours démenti toute implication.
"Travail brutal et amateur"
Son plus proche allié, le président du Bélarus Alexandre Loukachenko, a tout de suite volé à son secours en affirmant "ne pas pouvoir imaginer" Vladimir Poutine donnant un ordre pareil.
"Je connais Poutine", a déclaré M. Loukachenko, cité par l'agence de presse d'Etat Belta. "C'est un homme réfléchi, très calme" et le crash était "un travail trop brutal et amateur", disant "ne pas pouvoir dire" qui en était le responsable.
Selon le porte-parole du Kremlin, l'enquête sur les causes de la chute de l'avion suit son cours. Il a relevé que M. Poutine avait lui-même dit jeudi en "attendre les résultats".
Et Moscou n'a pas attendu pour recadrer les milliers de paramilitaires, obligés par un décret présidentiel depuis vendredi de prêter serment comme le font les soldats de l'armée régulière.
Ils devront notamment jurer "fidélité" et "loyauté" à la Russie, "suivre strictement les ordres des commandants et des supérieurs" et "respecter de manière sacrée la Constitution" russe.
De son côté, le Bélarus a dit vouloir garder "le noyau" dur de Wagner selon un schéma "bâti" avec Evgueni Prigojine avant sa mort présumée.
"Wagner a vécu, Wagner est vivant et Wagner vivra au Bélarus", a-t-il martelé, sans préciser pour quelle mission et pour combien de temps ces mercenaires serviraient au Bélarus.
Vladimir Poutine avait qualifié Evguéni Prigojine, qu'il côtoyait depuis les années 1990, de traître en raison de sa rébellion armée des 23 et 24 juin.
Il a évoqué jeudi soir, après 24 heures de silence, un homme "talentueux" qui avait commis des "erreurs", et aussi loué le rôle joué par Wagner sur le front en Ukraine.
Prigojine avait renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil avec ses hommes au Bélarus et l'abandon des poursuites.
Pourtant, il a continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin en juin. Le mois suivant, il était à Saint-Pétersbourg en marge du sommet Russie-Afrique, continent sur lequel Wagner est particulièrement actif.
Dmitri Peskov a néanmoins nié vendredi toute rencontre récente entre MM. Poutine et Prigojine.
"Un ami, un frère"
L'agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé qu'Evguéni Prigojine se trouvait à bord du jet privé Embraer Legacy qui effectuait un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
Des expertises génétiques sont en cours pour identifier les corps des sept passagers et des trois membres de l'équipage.
On compte parmi les victimes présumées le bras droit de Prigojine, Dmitri Outkine, ex-officier d'une unité spéciale du renseignement militaire et commandant opérationnel de Wagner.
Jeudi, des habitants de Saint-Pétersbourg, où le groupe était basé, ont défilé pour déposer des fleurs sur un mémorial improvisé, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains, qui appréciaient son nationalisme et son franc-parler critique des élites russes.
"Pour nous, c'était un ami, un frère. Je pense que pour tous les soldats c'est un moment très important", a dit Natalia, 31 ans, allée à vélo mettre son bouquet à l'ombre du bâtiment de verre où Wagner a établi son QG.
Les enquêteurs quant à eux n'ont rien dit des pistes examinées, n'évoquant ni la thèse de l'accident, ni celle d'une bombe, ni celle d'un missile sol-air. Le crash a eu lieu deux mois jour pour jour après le coup de force avorté de Prigojine.
Evoquant l'enquête, Vladimir Poutine a promis qu'elle serait menée "dans son intégralité" et qu'elle aboutirait à une conclusion.
A Washington, Paris, Berlin ou Kiev, de hauts responsables ont sous-entendu que leurs soupçons se portaient sur le Kremlin.
Le Pentagone a pour sa part dit n'avoir "aucune information indiquant qu'un missile sol-air" avait été tiré contre l'appareil, alors que des groupes sur Telegram proches de Wagner mentionnent cette piste.