Tahiti le 08 janvier 2025. Le centre Viginum, service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères, a publié en fin d’année un rapport technique sur l’activité numérique des amis du Tavini, le Groupe d’Initiative de Bakou. Propagande de l’Azerbaïdjan, faux abonnés, fake news et utilisation de ‘‘bots’’ pour gonfler de façon fictive leur présence sur le net pullulent.
Entre les mois de juillet 2023 et d’octobre 2024, Viginum, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères, a analysé l’activité numérique d’une organisation située en Azerbaïdjan et nommée Baku Initiative Group (BIG) ainsi que celle d’un cluster de comptes X qui lui est associé. Diffusant des contenus à la ligne éditoriale résolument hostile à la France, ces acteurs ont délibérément cherché à exploiter la situation politique et économique dans les départements, régions et collectivités d'outre-mer (DROM-COM) et en Corse ainsi qu’à instrumentaliser l’histoire de la présence française sur le continent africain pour des finalités malveillantes.
Malgré ses tentatives répétées et grossières de s’implanter dans le débat public numérique francophone, le BIG n’a pas réussi à obtenir la visibilité probablement escomptée auprès des populations ciblées par ses manœuvres.
Se déroulant en deux séquences distinctes, cette campagne numérique de manipulation de l’information a pour objectif de remettre en cause l’intégrité territoriale de la France dans ses territoires ultramarins, en instrumentalisant notamment les mouvements et idées indépendantistes.
Compte tenu de l’activisme déployé par l’organisation azerbaïdjanaise pour gagner en visibilité, sans succès, le dispositif a été baptisé “UN-notorious BIG”, un jeu de mot maladroit qui renvoie au rappeur The Notorious B.I.G., mort assassiné en 1997.
Entre les mois de juillet 2023 et d’octobre 2024, Viginum, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères, a analysé l’activité numérique d’une organisation située en Azerbaïdjan et nommée Baku Initiative Group (BIG) ainsi que celle d’un cluster de comptes X qui lui est associé. Diffusant des contenus à la ligne éditoriale résolument hostile à la France, ces acteurs ont délibérément cherché à exploiter la situation politique et économique dans les départements, régions et collectivités d'outre-mer (DROM-COM) et en Corse ainsi qu’à instrumentaliser l’histoire de la présence française sur le continent africain pour des finalités malveillantes.
Malgré ses tentatives répétées et grossières de s’implanter dans le débat public numérique francophone, le BIG n’a pas réussi à obtenir la visibilité probablement escomptée auprès des populations ciblées par ses manœuvres.
Se déroulant en deux séquences distinctes, cette campagne numérique de manipulation de l’information a pour objectif de remettre en cause l’intégrité territoriale de la France dans ses territoires ultramarins, en instrumentalisant notamment les mouvements et idées indépendantistes.
Compte tenu de l’activisme déployé par l’organisation azerbaïdjanaise pour gagner en visibilité, sans succès, le dispositif a été baptisé “UN-notorious BIG”, un jeu de mot maladroit qui renvoie au rappeur The Notorious B.I.G., mort assassiné en 1997.
Magouille en ligne
Le rapport pointe du doigt les magouilles informatiques afin de faire paraître la grenouille bien plus grosse que le bœuf. “Dans un premier temps, entre juillet 2023 et février 2024, un premier réseau de comptes au comportement inauthentique a tenté d’amplifier, à au moins cinq reprises, la visibilité des différentes conférences et déclarations publiques du BIG”, explique le gendarme de l’internet. “Par la suite, au début des émeutes en Nouvelle-Calédonie les 15 et 16 mai 2024, une grande majorité de ces comptes a directement participé à la manœuvre informationnelle de diffusion de contenus manifestement inexacts ou trompeurs – des montages photo ou vidéo – accusant les forces de l’ordre de tuer des manifestants indépendantistes.”
“Dans un second temps”, poursuit le rapport, “de fin mai à mi-octobre 2024, la posture de communication du BIG a évolué en promouvant la signature de mémorandums avec des partis indépendantistes, tout en renforçant ses liens avec les sphères panafricanistes. En effet, probablement en réaction à la suppression par la plateforme X d’une majorité de ses comptes relais, le BIG a cherché à tirer profit des communautés d’abonnés dont certains influenceurs autoproclamés panafricanistes disposent pour assurer une meilleure promotion de ses activités, et tenter de renforcer, sans réel succès, la diffusion de ses narratifs à l’encontre de la France.”
Dans plusieurs cas, Viginum a été en mesure de remonter jusqu’à des individus proches du pouvoir politique azerbaïdjanais. En outre, les recherches effectuées sur les structures numériques utilisées par le BIG, et plus particulièrement sur son site internet, ont permis de caractériser un lien direct avec l’État azerbaïdjanais.
La conclusion est sans appel pour cette pseudo ONG avec laquelle le Tavini est allé s’acoquiner dans une quête désespérée de soutien à son combat indépendantiste à l’échelle internationale. “Il apparait que le BIG peut être considéré comme une officine de propagande d’État contre la France, dont la stratégie consiste à instrumentaliser le débat public dans les Outre-mer pour servir les objectifs de politique étrangère de l’Azerbaïdjan.” Si le BIG en avait eu quelque chose à faire de la Polynésie, cela se saurait. Plusieurs fois relancés par Tahiti Infos, ses dirigeants n’ont d’ailleurs jamais eu le courage de répondre à la presse indépendante.
“Dans un second temps”, poursuit le rapport, “de fin mai à mi-octobre 2024, la posture de communication du BIG a évolué en promouvant la signature de mémorandums avec des partis indépendantistes, tout en renforçant ses liens avec les sphères panafricanistes. En effet, probablement en réaction à la suppression par la plateforme X d’une majorité de ses comptes relais, le BIG a cherché à tirer profit des communautés d’abonnés dont certains influenceurs autoproclamés panafricanistes disposent pour assurer une meilleure promotion de ses activités, et tenter de renforcer, sans réel succès, la diffusion de ses narratifs à l’encontre de la France.”
Dans plusieurs cas, Viginum a été en mesure de remonter jusqu’à des individus proches du pouvoir politique azerbaïdjanais. En outre, les recherches effectuées sur les structures numériques utilisées par le BIG, et plus particulièrement sur son site internet, ont permis de caractériser un lien direct avec l’État azerbaïdjanais.
La conclusion est sans appel pour cette pseudo ONG avec laquelle le Tavini est allé s’acoquiner dans une quête désespérée de soutien à son combat indépendantiste à l’échelle internationale. “Il apparait que le BIG peut être considéré comme une officine de propagande d’État contre la France, dont la stratégie consiste à instrumentaliser le débat public dans les Outre-mer pour servir les objectifs de politique étrangère de l’Azerbaïdjan.” Si le BIG en avait eu quelque chose à faire de la Polynésie, cela se saurait. Plusieurs fois relancés par Tahiti Infos, ses dirigeants n’ont d’ailleurs jamais eu le courage de répondre à la presse indépendante.
Le BIG, un monde de bots
“La première manœuvre observée par Viginum est intervenue très rapidement après le lancement du BIG, dès le 6 juillet 2023”, note le rapport. “En effet, entre les 6 et 8 juillet 2023, la combinaison des trois hashtags sur la plateforme X ‘ #NonAlignedMovement #France #Colonialism’ a été utilisée dans près de 8 000 publications, dont 7 305 sur la seule journée du 6 juillet par 895 utilisateurs. Ces derniers ont agi de manière coordonnée, avec plus de 1 000 publications en l’espace de dix minutes, caractéristique d’un comportement automatisé. Parmi ces comptes, certains ont utilisé plusieurs fois l’ensemble des trois hashtags, à l’instar de @sona35072550, qui est à l’origine 73 publications le 6 juillet.”
En résumé, afin de faire gonfler ses audiences, faire croire à une croissance exponentielle de l’intérêt du monde pour le combat du BIG, des bots (logiciels qui exécutent des tâches automatisées, répétitives et prédéfinies) ont été lancés sur le net. Abracadabra, le Groupe d’Initiative de Bakou devenait presque une ‘‘trend’’ en ligne. Le même procédé a été utilisé le 22 septembre 2023, suite à la conférence “Decolonization : Peaceful Revolution” organisée par le BIG au siège des Nations unies à New York, puis le 20 octobre 2023 lors la conférence du BIG à Bakou intitulée “Neocolonialism : Violation of Human Rights and Injustice” pour faire croire que le monde s’intéressait au combat du BIG qui était pourtant inodore et sans saveur.
Lors de cette dernière conférence, Heinui Le Caill, représentant Tavini et président du conseil d’administration de la chaîne TNTV, aurait déclaré, selon la chaîne du gouvernement azerbaïdjanais, Trend : “Cette politique a été menée avec les armes, les guerres et en tuant notre peuple. La France essaie de tout franciser, jusqu'à notre pensée. Ils ont essayé de nous inculquer le modèle de société français et ont utilisé la religion comme outil de colonisation”.
Vito Maamaatuaiahutapu, secrétaire général du Tavini Huiraatira, les représentants Maurea Maamaatuaiahutapu, Tevaipaea Hoiore ou encore Cliff Loussan faisaient aussi partie de la croisière.
Ces mêmes manœuvres orchestrées par des robots ont été utilisées le 21 novembre 2023, en février 2024 et enfin en avril 2024, au moment de la signature de mémorandum avec le Tavini et bien entendu en mai 2024 pour alimenter la machine à désinformation pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Dernière supercherie en date, celle produite en octobre dernier lors d’une manifestation devant le siège des Nations unies à Genève. Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini étaient alors photographiés avec des tee-shirts du BIG en compagnie de Abbas Abbasov, président du BIG. La publication était alors largement instrumentalisée par le gouvernement et les médias azerbaïdjanais.
À noter aussi les passages de Carlyle Corbin, spécialiste international en gouvernance et autodétermination auprès de l’ONU, et habitué des réunions avec les élus Tavini dans la très secrète commission spéciale de décolonisation de l’assemblée.
En résumé, afin de faire gonfler ses audiences, faire croire à une croissance exponentielle de l’intérêt du monde pour le combat du BIG, des bots (logiciels qui exécutent des tâches automatisées, répétitives et prédéfinies) ont été lancés sur le net. Abracadabra, le Groupe d’Initiative de Bakou devenait presque une ‘‘trend’’ en ligne. Le même procédé a été utilisé le 22 septembre 2023, suite à la conférence “Decolonization : Peaceful Revolution” organisée par le BIG au siège des Nations unies à New York, puis le 20 octobre 2023 lors la conférence du BIG à Bakou intitulée “Neocolonialism : Violation of Human Rights and Injustice” pour faire croire que le monde s’intéressait au combat du BIG qui était pourtant inodore et sans saveur.
Lors de cette dernière conférence, Heinui Le Caill, représentant Tavini et président du conseil d’administration de la chaîne TNTV, aurait déclaré, selon la chaîne du gouvernement azerbaïdjanais, Trend : “Cette politique a été menée avec les armes, les guerres et en tuant notre peuple. La France essaie de tout franciser, jusqu'à notre pensée. Ils ont essayé de nous inculquer le modèle de société français et ont utilisé la religion comme outil de colonisation”.
Vito Maamaatuaiahutapu, secrétaire général du Tavini Huiraatira, les représentants Maurea Maamaatuaiahutapu, Tevaipaea Hoiore ou encore Cliff Loussan faisaient aussi partie de la croisière.
Ces mêmes manœuvres orchestrées par des robots ont été utilisées le 21 novembre 2023, en février 2024 et enfin en avril 2024, au moment de la signature de mémorandum avec le Tavini et bien entendu en mai 2024 pour alimenter la machine à désinformation pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Dernière supercherie en date, celle produite en octobre dernier lors d’une manifestation devant le siège des Nations unies à Genève. Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini étaient alors photographiés avec des tee-shirts du BIG en compagnie de Abbas Abbasov, président du BIG. La publication était alors largement instrumentalisée par le gouvernement et les médias azerbaïdjanais.
À noter aussi les passages de Carlyle Corbin, spécialiste international en gouvernance et autodétermination auprès de l’ONU, et habitué des réunions avec les élus Tavini dans la très secrète commission spéciale de décolonisation de l’assemblée.
Le BIG dénonce les manipulations de la France
Dans une conférence de presse organisée mardi, Abbas Abbassov, directeur exécutif du Groupe d'Initiative de Bakou, a rejeté ces “allégations sans fondement contre le BIG”.
“Les activités du Groupe d’Initiative de Bakou ne sont pas dirigées contre l’intégrité territoriale d’un quelconque État. Guidé par les principes du droit international, notre groupe s’oppose au colonialisme et exige les droits fondamentaux des peuples vivant sous l’oppression des politiques coloniales. La revendication principale de notre organisation s’aligne sur la résolution 1514 de l’ONU, adoptée en 1960. L’autodétermination est le droit des peuples vivant sous le régime colonial, et nous respectons leur lutte pour la liberté, contrairement au gouvernement français”, a-t-il conclu.
“Les activités du Groupe d’Initiative de Bakou ne sont pas dirigées contre l’intégrité territoriale d’un quelconque État. Guidé par les principes du droit international, notre groupe s’oppose au colonialisme et exige les droits fondamentaux des peuples vivant sous l’oppression des politiques coloniales. La revendication principale de notre organisation s’aligne sur la résolution 1514 de l’ONU, adoptée en 1960. L’autodétermination est le droit des peuples vivant sous le régime colonial, et nous respectons leur lutte pour la liberté, contrairement au gouvernement français”, a-t-il conclu.