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Le Fonds de développement du tourisme de croisière fait débat


Le Saphire Princess en escale à Papeete en novembre dernier (Photo TCC).
Le Saphire Princess en escale à Papeete en novembre dernier (Photo TCC).
PAPEETE, vendredi 12 juillet 2013. Les représentants de l’assemblée de Polynésie ont débattu ce vendredi matin du Fonds de développement du tourisme de croisière. Le financement de ce fonds, créé en novembre 2010, s’appuie sur la taxe pour le développement de la croisière. Il s’agissait pour le fonds d’aménager des zones d’accueil et des sites d’intérêt touristique qui font l’objet de visites des croisiéristes et de favoriser l’accueil, l’animation et toutes manifestations organisées à l’attention des croisiéristes à chaque escale dans nos îles. Dans le débat qui a eu lieu ce vendredi à l’assemblée les élus du Tahoeraa se sont néanmoins interrogés sur les travaux qui ont été financés l’an dernier par ce fonds. En effet la taxe perçue et reversée au fonds de développement du tourisme de croisière a été d’un montant total de 79 millions de Fcfp. Or sur cette somme, pas moins de 63 millions de Fcfp n’ont pas été dépensés. En clair les trois quarts des recettes dévolues à ce fonds n’ont pas été utilisées au cours de l’année dernière et se retrouvent ainsi reportées pour l’année 2013 en cours.

Les 16 millions de Fcfp dépensés l’ont été pour la réhabilitation des grottes de Mara’a pour 2 millions de Fcfp, la convention Créocéan pour 3 millions de Fcfp, le déplacement du Tahiti Cruise Club à Miami pour 2 millions de Fcfp et le reste pour la réalisation et l’entretien de sanitaires à la Pointe Vénus et à Vaipahi à hauteur de près de 11 millions de Fcfp. Un résultat bien insatisfaisant pour le groupe Tahoeraa. Aussi Vaiata Friedman déclarait à l’assemblée : «les chiffres parlent d’eux-mêmes et je ne m’attarderais pas sur la flagrante incompétence mainte fois prouvée et démontrée de l’UPLD à investir notamment dans le secteur de la croisière de luxe quand bien même M. Oscar Temaru voyageait au frais du Pays au moins une fois par mois à New-York sans jamais prospecter les tour-opérateurs new yorkais car obnubilé par son activisme onusien». L’élue Tahoeraa a ainsi prié le ministre du tourisme, Geffry Salmon «d’élaborer un schéma directeur afin d’utiliser et d’investir comme il faut ces 63 millions de Fcfp».

Réaction similaire dans les rangs d’A Ti’a Porinetia. Nicole Bouteau déclarait : «Nous pouvons aujourd’hui regretter que 3 ans après sa mise en place les réalisations n’aient pas suivies car nous constatons tous que peu de crédits ont été consommés. Le fonds est intervenu pour des travaux de sécurisation des grottes de Maraa, site dont la destination n’est pas uniquement réservée aux croisiéristes. Une étude portant sur le diagnostic et les potentialités d’aménagement des sites d’escale a été réalisée. Merci au Tahiti Tourism Authority d’avoir bien voulu nous la communiquer. Et enfin, une subvention a été versée au Tahiti Cruise Club pour sa 4ème participation au Salon International de la Croisière qui se déroule chaque année à Miami. Il s’agissait uniquement de dépenses de fonctionnement. Les dépenses d’investissement réalisées seront comptabilisées sur l’exercice 2013. Les aménagements concernent le site des 3 cascades et celui de Vaipahi toujours sans lien direct avec la croisière».

L’élue d’A Ti’a Porinetia poursuivait en indiquant que selon l’ISPF (institut de la statistique de Polynésie française) la croisière a assuré en 2011 à la Polynésie des retombées économiques évaluées à 7,7 milliards de Fcfp dont 3 milliards de Fcfp sont dépensés à terre, «nous disposons d’atouts considérables mais il nous reste beaucoup à faire » déclarait encore Nicole Bouteau indiquant qu’A Ti’a Porinetia «milite comme les acteurs polynésiens de la croisière pour une autorisation ciblée quant à lʼouverture des casinos et des boutiques à bord lors des escales à quai ou au mouillage, sur un créneau de 18h à 6h du matin, évitant ainsi toute concurrence et manque à gagner avec les commerces à terre». En Polynésie le tourisme de croisière s’appuie en moyenne chaque année sur 45 000 personnes et offre un flux de passagers évalué à plus de 230 000 personnes (le flux passager étant l’équivalent des nuitées hôtelières). Il y a trois ans, la création du Tahiti Cruise Club, a permis aux professionnels de la croisière de Polynésie française de travailler en synergie. Depuis décembre 2012 un site Internet permet aux professionnels adhérents de connaître en amont les programmations des escales des bateaux de croisières pour mieux anticiper leurs actions. Ce site Internet est consultable sur www.tahiticruiseclub.com


Pour lire l'intervention de Vaiata Friedman, cliquer ici
Pour lire l'intervention de Nicole Bouteau, cliquer ici
Pour lire l'intervention de Jacqui Drollet cliquer ici

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 12 Juillet 2013 à 14:08 | Lu 1538 fois