Tahiti, le 20 septembre 2021 – L'interpellation houleuse de l'ancien médecin de santé publique, le Dr Jean-Paul Théron, lundi matin au centre médicalisé de Paea déchaîne les passions sur les réseaux sociaux. Une arrestation pourtant sans lien avec l'activité du médecin dans le centre communal, ni avec les prescriptions de traitements expérimentaux du médecin contre le Covid.
Au centre de l'attention médiatique –réseaux sociaux en tête– depuis plusieurs jours, le Dr Jean-Paul Théron a été interpellé lundi matin par les gendarmes au centre médicalisé communal Manu iti de Paea. Une interpellation très agitée entre les militaires et les partisans du praticien, dont les images diffusées sur les réseaux ont suscité de vives réactions et messages de soutien. Pour autant, si la plupart des commentaires faisaient le lien entre l'interpellation et les prescriptions de traitements expérimentaux du Dr Théron dans le cadre de la crise Covid, les deux choses ne sont pas directement liées. Et en tout état de cause, l'arrestation du médecin n'a pas de rapport avec l'activité du centre médicalisé de Paea.
Une plainte de 2020
A l'origine de toute cette affaire, il y a une plainte déposée par le Pays en fin d'année 2020 contre plusieurs agissements de l'ancien médecin de santé publique en charge de la circonscription des Tuamotu-Gambier, le Dr Jean-Paul Théron. Retraité de la direction de la santé publique, le Dr Théron avait également exercé dans plusieurs cabinets ministériels, notamment comme conseiller et directeur de cabinet des ministres de la Santé et de l'Agriculture, Charles Tetaria et Kalani Texeira, ou encore comme directeur par intérim de l'établissement public de formation professionnelle agricole. Depuis le début de la crise Covid, le Dr Théron s'est illustré par sa défense du recours à des traitements expérimentaux d'abord avec la chloroquine, puis plus récemment avec l'ivermectine.
Fin 2020, la plainte du Pays dénonçait d'une part des menaces de l'ancien médecin envers le ministre de la Santé, Jacques Raynal, après la décision du gouvernement de restreindre les prescriptions de chloroquine au fenua. D'autre part, elle dénonçait le fait que le praticien se livre à des traitements expérimentaux sans cadre réglementaire et pouvant mettre en danger la vie de ses patients. Depuis ces derniers mois, la plainte a été instruite par un magistrat placé auprès de la chambre disciplinaire du conseil de l'ordre des médecins. Et c'est à l'issue de cette instruction que la chambre disciplinaire a transmis, jeudi dernier par voie d'huissier, une notification de poursuites au Dr Théron à son domicile.
Violences et menaces
Et c'est là que les choses se sont envenimées… Jeudi dernier, le clerc d'huissier qui apportait le courrier au domicile du Dr Théron a été reçu par des jets de projectiles du médecin. Atteint par un “objet métallique lourd”, le clerc d'huissier a été blessé et s'est vu prescrire huit jours d'ITT. Il a donc porté plainte auprès de la gendarmerie et samedi matin des enquêteurs se sont rendus au domicile du Dr Théron pour lui signifier, cette fois-ci, une convocation pour une audition à la brigade de gendarmerie. Des gendarmes qui ont été reçus par des menaces et insultes, proférées notamment à l'encontre du procureur. Même si le parquet de Papeete a indiqué lundi ne pas avoir retenu ces derniers faits d'outrage dans la procédure contre le Dr Théron.
Avisé de la situation, le parquet a demandé à la gendarmerie l'interpellation du Dr Théron pour répondre des faits de violences volontaires sur le clerc d'huissier et des violences verbales sur les gendarmes. Et s'il n'a été procédé à aucune garde à vue du praticien ce week-end, les gendarmes se sont en revanche rendus dimanche soir au domicile du médecin pour l'interpeller. Mais sans l'y trouver.
Folle journée
Lundi matin, ces mêmes gendarmes se sont rendus au centre Manu iti de Paea où se trouvait cette fois-ci le Dr Théron. Ce dernier a été interpellé en opposant une résistance passive et en refusant de suivre les militaires, jusqu'à se laisser traîner au sol. La scène, filmée et publiée sur les réseaux sociaux, a été largement diffusée sans que l'on sache précisément à cet instant ce qui était exactement reproché au médecin. Le Dr Théron a ensuite été conduit au centre hospitalier de Taaone pour une visite médicale de compatibilité avec une mesure de garde à vue.
Le Tavini a immédiatement manifesté son soutien au médecin, estimant que ce dernier devait être relâché pour poursuivre le suivi de ses patients au centre médicalisé de Paea et à son domicile. Le président du parti et maire de Faa'a, Oscar Temaru, a organisé une conférence de presse pour dénoncer “la méfiance, la désunion, l'antagonisme et la lâcheté” suscités par cette interpellation en pleine crise sanitaire. “J’ai demandé par téléphone au haut-commissaire de faire cesser immédiatement toutes les entraves aux activités du Dr Théron”, a annoncé le président du Tavini.
Dans la foulée, le procureur a tenu un point presse pour confirmer que le médecin était placé en garde à vue “pour des faits de droit commun” liés à l'enquête sur les “violences physiques et verbales” à l'encontre du clerc d'huissier et des gendarmes. “Absolument pas pour des faits en rapport avec son activité de médecin”, a martelé le procureur. Lundi soir, le praticien était toujours entendu sous le régime de la garde à vue.
Au centre de l'attention médiatique –réseaux sociaux en tête– depuis plusieurs jours, le Dr Jean-Paul Théron a été interpellé lundi matin par les gendarmes au centre médicalisé communal Manu iti de Paea. Une interpellation très agitée entre les militaires et les partisans du praticien, dont les images diffusées sur les réseaux ont suscité de vives réactions et messages de soutien. Pour autant, si la plupart des commentaires faisaient le lien entre l'interpellation et les prescriptions de traitements expérimentaux du Dr Théron dans le cadre de la crise Covid, les deux choses ne sont pas directement liées. Et en tout état de cause, l'arrestation du médecin n'a pas de rapport avec l'activité du centre médicalisé de Paea.
Une plainte de 2020
A l'origine de toute cette affaire, il y a une plainte déposée par le Pays en fin d'année 2020 contre plusieurs agissements de l'ancien médecin de santé publique en charge de la circonscription des Tuamotu-Gambier, le Dr Jean-Paul Théron. Retraité de la direction de la santé publique, le Dr Théron avait également exercé dans plusieurs cabinets ministériels, notamment comme conseiller et directeur de cabinet des ministres de la Santé et de l'Agriculture, Charles Tetaria et Kalani Texeira, ou encore comme directeur par intérim de l'établissement public de formation professionnelle agricole. Depuis le début de la crise Covid, le Dr Théron s'est illustré par sa défense du recours à des traitements expérimentaux d'abord avec la chloroquine, puis plus récemment avec l'ivermectine.
Fin 2020, la plainte du Pays dénonçait d'une part des menaces de l'ancien médecin envers le ministre de la Santé, Jacques Raynal, après la décision du gouvernement de restreindre les prescriptions de chloroquine au fenua. D'autre part, elle dénonçait le fait que le praticien se livre à des traitements expérimentaux sans cadre réglementaire et pouvant mettre en danger la vie de ses patients. Depuis ces derniers mois, la plainte a été instruite par un magistrat placé auprès de la chambre disciplinaire du conseil de l'ordre des médecins. Et c'est à l'issue de cette instruction que la chambre disciplinaire a transmis, jeudi dernier par voie d'huissier, une notification de poursuites au Dr Théron à son domicile.
Violences et menaces
Et c'est là que les choses se sont envenimées… Jeudi dernier, le clerc d'huissier qui apportait le courrier au domicile du Dr Théron a été reçu par des jets de projectiles du médecin. Atteint par un “objet métallique lourd”, le clerc d'huissier a été blessé et s'est vu prescrire huit jours d'ITT. Il a donc porté plainte auprès de la gendarmerie et samedi matin des enquêteurs se sont rendus au domicile du Dr Théron pour lui signifier, cette fois-ci, une convocation pour une audition à la brigade de gendarmerie. Des gendarmes qui ont été reçus par des menaces et insultes, proférées notamment à l'encontre du procureur. Même si le parquet de Papeete a indiqué lundi ne pas avoir retenu ces derniers faits d'outrage dans la procédure contre le Dr Théron.
Avisé de la situation, le parquet a demandé à la gendarmerie l'interpellation du Dr Théron pour répondre des faits de violences volontaires sur le clerc d'huissier et des violences verbales sur les gendarmes. Et s'il n'a été procédé à aucune garde à vue du praticien ce week-end, les gendarmes se sont en revanche rendus dimanche soir au domicile du médecin pour l'interpeller. Mais sans l'y trouver.
Folle journée
Lundi matin, ces mêmes gendarmes se sont rendus au centre Manu iti de Paea où se trouvait cette fois-ci le Dr Théron. Ce dernier a été interpellé en opposant une résistance passive et en refusant de suivre les militaires, jusqu'à se laisser traîner au sol. La scène, filmée et publiée sur les réseaux sociaux, a été largement diffusée sans que l'on sache précisément à cet instant ce qui était exactement reproché au médecin. Le Dr Théron a ensuite été conduit au centre hospitalier de Taaone pour une visite médicale de compatibilité avec une mesure de garde à vue.
Le Tavini a immédiatement manifesté son soutien au médecin, estimant que ce dernier devait être relâché pour poursuivre le suivi de ses patients au centre médicalisé de Paea et à son domicile. Le président du parti et maire de Faa'a, Oscar Temaru, a organisé une conférence de presse pour dénoncer “la méfiance, la désunion, l'antagonisme et la lâcheté” suscités par cette interpellation en pleine crise sanitaire. “J’ai demandé par téléphone au haut-commissaire de faire cesser immédiatement toutes les entraves aux activités du Dr Théron”, a annoncé le président du Tavini.
Dans la foulée, le procureur a tenu un point presse pour confirmer que le médecin était placé en garde à vue “pour des faits de droit commun” liés à l'enquête sur les “violences physiques et verbales” à l'encontre du clerc d'huissier et des gendarmes. “Absolument pas pour des faits en rapport avec son activité de médecin”, a martelé le procureur. Lundi soir, le praticien était toujours entendu sous le régime de la garde à vue.
Les soutiens du Dr Théron au rendez-vous
Toute la journée de lundi, quelques dizaines de sympathisants des différents collectifs ayant participé à la manifestation contre l'obligation vaccinale ce week-end ont suivi le Dr Théron de son arrestation à Paea jusqu'à la conférence de presse d'Oscar Temaru à Faa'a, en passant par le centre hospitalier où s'est retrouvé le médecin à la mi-journée. A l'origine des vidéos et photos de l'arrestation diffusées sur les réseaux sociaux, les membres des collectifs ont expliqué qu'ils s'étaient donné rendez-vous à Paea lundi matin après avoir vu passer les images de l'arrivée des gendarmes au domicile du médecin dimanche soir. “On était surpris que les gendarmes aient enlevé et menacé taote Théron. On a filmé. Et ça circule déjà sur les réseaux sociaux. C'était vraiment affreux et scandaleux”, explique une militante.
“Nous sommes là pour soutenir le Dr Théron dans ce qui lui arrive, de manière solidaire. Parce que c'est douloureux et décevant qu'il ait été arrêté de cette façon”, a indiqué Branda Atae-Hoffmann du collectif Te ora o te fenua, à l'origine de la mobilisation de samedi. “Je veux juste comprendre pourquoi, au niveau de toutes ses affaires judiciaires, ils ont attendu aujourd'hui pour venir le chercher ? Ça aurait pu se faire bien avant. Parce que les gens ne sont pas clairs dans leur tête à ce sujet. Ils croient que c'est à cause de notre manifestation, que c'est parce qu'il soigne correctement les patients qu'il a été aujourd'hui arrêté. Alors que non.” Et dans l'esprit de certains des soutiens du Dr Théron effectivement, le motif réel de l'interpellation –violences sur le clerc d'huissier, menaces sur la gendarme et outrage à magistrat– n'était pas connu lundi. “Vous m'apprenez ces nouvelles”, affirmait une militante qui avait suivi les évènements toute la journée durant, “moi je ne veux pas me positionner. On n'a pas vu. On n'était pas là. Pour le moment, ce sont des 'on dit’”.
“Nous sommes là pour soutenir le Dr Théron dans ce qui lui arrive, de manière solidaire. Parce que c'est douloureux et décevant qu'il ait été arrêté de cette façon”, a indiqué Branda Atae-Hoffmann du collectif Te ora o te fenua, à l'origine de la mobilisation de samedi. “Je veux juste comprendre pourquoi, au niveau de toutes ses affaires judiciaires, ils ont attendu aujourd'hui pour venir le chercher ? Ça aurait pu se faire bien avant. Parce que les gens ne sont pas clairs dans leur tête à ce sujet. Ils croient que c'est à cause de notre manifestation, que c'est parce qu'il soigne correctement les patients qu'il a été aujourd'hui arrêté. Alors que non.” Et dans l'esprit de certains des soutiens du Dr Théron effectivement, le motif réel de l'interpellation –violences sur le clerc d'huissier, menaces sur la gendarme et outrage à magistrat– n'était pas connu lundi. “Vous m'apprenez ces nouvelles”, affirmait une militante qui avait suivi les évènements toute la journée durant, “moi je ne veux pas me positionner. On n'a pas vu. On n'était pas là. Pour le moment, ce sont des 'on dit’”.