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Le DNB sans “nuisances olfactives”


La présidente de l'association des parents d'élèves Adeline Sabatier et le vice-président Thierry Blaise
La présidente de l'association des parents d'élèves Adeline Sabatier et le vice-président Thierry Blaise
Tahiti, le 5 juin 2024 – Le ministre de l’Agriculture va proposer au gérant du Biovator, situé à plus d’une centaine de mètres du collège Tinomana-Ebb, à Mataiea, et qui génère des nuisances olfactives, de “suspendre son activité” pendant la période d’examen du DNB pour ne pas rajouter “un stress complémentaire aux élèves (…), il en va de la sécurité de nos enfants et de leur bien-être”.

En avril dernier, lors d’un conseil des ministres délocalisé à Teva i Uta, le président du Pays avait promis à l’association des parents d’élèves (APE) du collège Tinomana-Ebb de “déplacer” le Biovator, qui transforme les déchets de poissons en compost, et que “cela devrait pouvoir se faire avant deux mois”. En effet, situé seulement à une centaine de mètres de l’établissement, il est source de nuisances olfactives.

Sauf qu’à quelques jours de l’échéance, les parents ne voient toujours rien arriver et s’inquiètent car ils voient de nouveaux aménagements sortir de terre, même s’ils reconnaissent que l’odeur nauséabonde a diminué. “Nous avons constaté depuis le 14 mai qu’il y a une nouvelle installation. Un petit tube en plus a été installé sur le site et d’autres choses se sont rajoutées. Face à ce constat, on se demande si ce monsieur est sur le départ et est-ce qu’on s’occupe de ce dossier. Quel est le planning ?”, s’interroge la présidente de l’APE, Adeline Sabatier. Elle et son vice-président Thierry Blaise regrettent d’ailleurs que leurs courriers soient restés lettre morte. “On a fait des courriers et des relances (…), on n’a eu aucune réponse.”

“Ce n’est pas une palette de bois”

Le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Taivini Teai, a rappelé à l’association que le Biovator est un dossier dont il a hérité de l’ancien gouvernement. Puis il leur a expliqué que l’appareil qui sert à broyer les déchets de poissons “pèse 5 tonnes à vide (…) ce n’est pas une palette de bois que l’on peut transporter du jour au lendemain”.

Il assure ne pas être resté les bras croisés ces dernières semaines. Il a dû “évaluer” plusieurs sites, tout comme Paihoro, puis le Port autonome et, au final, le plateau de Taravao. “C’est la piste la plus cohérente, c’est une zone dévolue au développement agricole. Il sera plus proche des agriculteurs.” Mais pour installer ce Biovator sur le plateau, “deux impératifs” doivent être réglés : l’eau et l’électricité.
Le ministre précise qu’à l’heure actuelle, il ne peut s’avancer sur “un calendrier clair mais pour la rentrée 2024-2025, le Biovateur ne sera plus sur cette zone”. Une nouvelle qui a plu aux parents. “Je suis ravie de savoir que vous ayez trouvé un site bon pour cette activité et plus à côté d’un établissement scolaire”, assure la présidente de l’APE qui craint que cela ne soit encore que “des annonces”.

Elle s’inquiète également des conditions dans lesquelles les élèves vont passer leur diplôme national du brevet (DNB) dans deux semaines. “Ce n’est pas quelque chose que vous avez appris il y a quelques mois (…). Peut-être qu’il faut mettre en pause cette activité au moins le temps que nos enfants puissent réviser correctement et passer leur examen normalement sans ces nuisances olfactives (…). Nous ne sommes plus à regarder en arrière, c’est construire pour nos enfants demain et on peut leur donner les conditions pour réussir.”

Le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Taivini Teai, assure que la société en question a fait en sorte de “limiter la propagation de ces odeurs” et que l’entrepreneur “se sent concerné par le bien-être des élèves” et qu’il ne serait pas contre “mettre en suspens son activité” pour éviter de rajouter “un stress supplémentaire aux élèves (…), il en va de la sécurité de nos enfants et de leur bien-être”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 6 Juin 2024 à 05:30 | Lu 2312 fois