Le jeune producteur HRH utilise le logiciel Fruity Loops (FLStudio) pour composer. Il apprend également à utiliser une table de DJ pour faire des animations, seule source de revenu des DJ locaux.
PAPEETE, le 2 aout 2018 - Le jeune DJ de Faa'a surnommé HRH a créé un morceau qui fait un buzz monumental avec plus de 10 millions de vues sur YouTube. Seul problème : ce n'est pas lui qui en profite mais des anonymes opportunistes qui ont "volé" son morceau pour le partager en leur propre nom...
Si vous cherchez "Alan Walker vs. Hasley - Ghost (Mashup)" sur le site de partage de vidéos YouTube, vous tomberez sur deux vidéos différentes (la deuxième vidéo) avec le même morceau électro. En tout, cette chanson a été écoutée plus de 10 millions de fois. Ce qui vous surprendra peut-être c'est d'apprendre que ce morceau a été créé par un jeune producteur de Faa'a nommé Hoani Haerehoe, de son nom de scène HRH. Nous l'avons rencontré dans un petit appartement de Pirae, au milieu de son groupe d'amis, des jeunes DJ de Tahiti.
Le jeune artiste nous raconte la genèse de ce tube : "Ce qui a fait le succès de ma musique sur YouTube c'est que celui qui l'a repris pour la première fois a mis dans le nom de sa vidéo "Alan Walker Style". Alan Walker est un DJ célèbre, donc les gens ont écouté, ils ont cru que c'était lui, ils ont aimé et partagé. Dans la première vidéo, qui a fait 3 millions de vues, il avait donc mis "inspiré de Alan Walker" dans le titre mais il avait mis mon nom dans la description. Après, quelqu'un d'autre a encore repris le son pour le mettre dans une autre vidéo qui a fait plus de 7 millions de vues, mais sans mettre mon nom cette fois."
HRH N'A PAS TOUCHÉ UN FRANC SUR CES MILLIONS DE VUES
Hoani a 19 ans, et la production de musique électronique est une passion brulante pour ce jeune artiste. Pour le moment il est sans emploi et a donc du temps à consacrer à la création. Il partage tous ses morceaux sur un petit compte SoundCloud (un site de partage de musiques amateurs). Le plus surprenant est que son morceau Ghost n'est même plus disponible son le compte original... "Il faut comprendre que cette chanson qui a marché, je l'avais enlevée de mon Soundcloud, pour libérer de la place. Tous les anciens morceaux on les enlève, on est obligés pour en mettre des nouveaux, le site limite l'espace disponible gratuitement. C'est quelqu'un d'autre qui l'a repris et qui l'a mise sur YouTube. Il ne m'a rien demandé, quand j'ai vu la vidéo elle était déjà à un million de vues !"
Un tel vol de musique peut être appelé du piratage ou de la contrefaçon... Mais le jeune artiste ne semble pas très affecté par l'abus de sa propriété intellectuelle : "celui qui a partagé ça sur un compte YouTube très populaire m'a un peu rendu service, mais c'est vrai qu'il ne m'a rien demandé. Et bien sûr les vidéos ne me rapportent rien du tout. Mais quand je vois qu'il y a des millions de vues, je me dis qu'il faut peut-être continuer parce que les gens aiment ce que je fais. Si je continue je peux peut-être aller loin... Bien sûr ce succès est un coup de chance, mais je suis quand même fier qu'autant de gens aiment mon travail."
On voit que ce succès d'estime est donc finalement largement de quoi satisfaire HRH. Ca l'encourage à se consacrer toujours plus à sa passion, même s'il doute de pouvoir en faire son métier : "Il faut vraiment percer pour pouvoir vivre de ça. Mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre, c'est toujours quand je crée de la musique que je peux travailler pendant des heures et des heures !"
Si vous cherchez "Alan Walker vs. Hasley - Ghost (Mashup)" sur le site de partage de vidéos YouTube, vous tomberez sur deux vidéos différentes (la deuxième vidéo) avec le même morceau électro. En tout, cette chanson a été écoutée plus de 10 millions de fois. Ce qui vous surprendra peut-être c'est d'apprendre que ce morceau a été créé par un jeune producteur de Faa'a nommé Hoani Haerehoe, de son nom de scène HRH. Nous l'avons rencontré dans un petit appartement de Pirae, au milieu de son groupe d'amis, des jeunes DJ de Tahiti.
Le jeune artiste nous raconte la genèse de ce tube : "Ce qui a fait le succès de ma musique sur YouTube c'est que celui qui l'a repris pour la première fois a mis dans le nom de sa vidéo "Alan Walker Style". Alan Walker est un DJ célèbre, donc les gens ont écouté, ils ont cru que c'était lui, ils ont aimé et partagé. Dans la première vidéo, qui a fait 3 millions de vues, il avait donc mis "inspiré de Alan Walker" dans le titre mais il avait mis mon nom dans la description. Après, quelqu'un d'autre a encore repris le son pour le mettre dans une autre vidéo qui a fait plus de 7 millions de vues, mais sans mettre mon nom cette fois."
HRH N'A PAS TOUCHÉ UN FRANC SUR CES MILLIONS DE VUES
Hoani a 19 ans, et la production de musique électronique est une passion brulante pour ce jeune artiste. Pour le moment il est sans emploi et a donc du temps à consacrer à la création. Il partage tous ses morceaux sur un petit compte SoundCloud (un site de partage de musiques amateurs). Le plus surprenant est que son morceau Ghost n'est même plus disponible son le compte original... "Il faut comprendre que cette chanson qui a marché, je l'avais enlevée de mon Soundcloud, pour libérer de la place. Tous les anciens morceaux on les enlève, on est obligés pour en mettre des nouveaux, le site limite l'espace disponible gratuitement. C'est quelqu'un d'autre qui l'a repris et qui l'a mise sur YouTube. Il ne m'a rien demandé, quand j'ai vu la vidéo elle était déjà à un million de vues !"
Un tel vol de musique peut être appelé du piratage ou de la contrefaçon... Mais le jeune artiste ne semble pas très affecté par l'abus de sa propriété intellectuelle : "celui qui a partagé ça sur un compte YouTube très populaire m'a un peu rendu service, mais c'est vrai qu'il ne m'a rien demandé. Et bien sûr les vidéos ne me rapportent rien du tout. Mais quand je vois qu'il y a des millions de vues, je me dis qu'il faut peut-être continuer parce que les gens aiment ce que je fais. Si je continue je peux peut-être aller loin... Bien sûr ce succès est un coup de chance, mais je suis quand même fier qu'autant de gens aiment mon travail."
On voit que ce succès d'estime est donc finalement largement de quoi satisfaire HRH. Ca l'encourage à se consacrer toujours plus à sa passion, même s'il doute de pouvoir en faire son métier : "Il faut vraiment percer pour pouvoir vivre de ça. Mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre, c'est toujours quand je crée de la musique que je peux travailler pendant des heures et des heures !"
Hoani Haerehoe, producteur de musique électronique HRH
"Quand j'ai de l'inspiration je me mets à composer et j'y reste des heures"
Comment es-tu entré dans ce monde ?
Au début j'aimais bien voir mon papi faire de la musique, il joue du local. Ca m'a passionné, j'avais 10 ans et j'ai commencé à apprendre la musique avec lui. Je joue du djembé, du ukulele et de la guitare. Mais ensuite j'ai arrêté pendant un long moment, jusqu'à il y a trois ans quand j'ai repris la musique électronique avec FLStudio. J'avais un collègue dans ma classe qui utilisait déjà ce logiciel, donc quand je l'ai rencontré j'ai voulu en faire avec lui. Il a un style différent du mien, mais on composait à l'école pendant les pauses, et ça m'a remis dans la musique. J'ai vite eu les bases, mais quand on travaillait ensemble j'avais plus d'idées, j'ai pu avancer dans mon style à moi, et lui dans son style.
Tu passes combien de temps à composer ? Quel est ton matériel ?
Quand j'ai commencé c'était tous les jours mais aujourd'hui, comme je sais bien utiliser le logiciel, ce n'est que quand j'ai de l'inspiration que je me mets à composer et j'y reste des heures. J'utilise le logiciel FLStudio, rien d'autre. La table de DJ qui est là est au collègue, c'est plus fait pour animer les soirées. Je suis en train d'apprendre avec eux, mais c'est vraiment eux les boss.
Où peut-on écouter tes morceaux ?
Je poste tout sur Soundcloud, comme la plupart des producteurs locaux, même si certains postent leurs musiques sur YouTube.
Comment trouver les sons de tous ces jeunes DJ locaux ?
Nous on s'échange nos morceaux par internet ou clés USB, mais il n'y a pas de page où tout est réuni. Certains ont une page sur SoundCloud ou sur YouTube. Pourtant on est plein, au moins 60 DJ.
Vous avez tous appris ensemble ? Vous vous influencez les uns les autres ?
Chacun a appris dans son coin, mais on sent bien que tout le monde s'influence. Il y a des sons que, d'un seul coup, tout le monde utilise. C'est comme une mode. On échange nos sons, mais ils ne sont pas gratuits, il faut payer... généralement en l'échangeant contre un autre son. Et du coup c'est vrai que ça fait un style. Quand on entend une musique d'ici, on sait que c'est quelqu'un d'ici qui l'a faite. C'est un style qui s'appelle le Tropical Dem, le style d'ici. Mais moi je ne suis pas dans ce style, je suis plus dans un style international.
Comment es-tu entré dans ce monde ?
Au début j'aimais bien voir mon papi faire de la musique, il joue du local. Ca m'a passionné, j'avais 10 ans et j'ai commencé à apprendre la musique avec lui. Je joue du djembé, du ukulele et de la guitare. Mais ensuite j'ai arrêté pendant un long moment, jusqu'à il y a trois ans quand j'ai repris la musique électronique avec FLStudio. J'avais un collègue dans ma classe qui utilisait déjà ce logiciel, donc quand je l'ai rencontré j'ai voulu en faire avec lui. Il a un style différent du mien, mais on composait à l'école pendant les pauses, et ça m'a remis dans la musique. J'ai vite eu les bases, mais quand on travaillait ensemble j'avais plus d'idées, j'ai pu avancer dans mon style à moi, et lui dans son style.
Tu passes combien de temps à composer ? Quel est ton matériel ?
Quand j'ai commencé c'était tous les jours mais aujourd'hui, comme je sais bien utiliser le logiciel, ce n'est que quand j'ai de l'inspiration que je me mets à composer et j'y reste des heures. J'utilise le logiciel FLStudio, rien d'autre. La table de DJ qui est là est au collègue, c'est plus fait pour animer les soirées. Je suis en train d'apprendre avec eux, mais c'est vraiment eux les boss.
Où peut-on écouter tes morceaux ?
Je poste tout sur Soundcloud, comme la plupart des producteurs locaux, même si certains postent leurs musiques sur YouTube.
Comment trouver les sons de tous ces jeunes DJ locaux ?
Nous on s'échange nos morceaux par internet ou clés USB, mais il n'y a pas de page où tout est réuni. Certains ont une page sur SoundCloud ou sur YouTube. Pourtant on est plein, au moins 60 DJ.
Vous avez tous appris ensemble ? Vous vous influencez les uns les autres ?
Chacun a appris dans son coin, mais on sent bien que tout le monde s'influence. Il y a des sons que, d'un seul coup, tout le monde utilise. C'est comme une mode. On échange nos sons, mais ils ne sont pas gratuits, il faut payer... généralement en l'échangeant contre un autre son. Et du coup c'est vrai que ça fait un style. Quand on entend une musique d'ici, on sait que c'est quelqu'un d'ici qui l'a faite. C'est un style qui s'appelle le Tropical Dem, le style d'ici. Mais moi je ne suis pas dans ce style, je suis plus dans un style international.
Où écouter les jeunes DJ locaux ?
HRH : soundcloud.com/hoani_hrh
Mackøm : soundcloud.com/mackom-tahiti
KZER : soundcloud.com/manukzer
Desckom : soundcloud.com/westream-official
Mackøm : soundcloud.com/mackom-tahiti
KZER : soundcloud.com/manukzer
Desckom : soundcloud.com/westream-official