Paris, France | AFP | vendredi 17/06/2016 - Le Centre Pompidou, qui possède l'une des plus importantes collections d'art contemporain au monde, a plus que jamais les yeux tournés vers l'international, et tout spécialement l'Asie où il projette de s'implanter dans les mégalopoles de Séoul et Shanghai.
"La coopération avec ces grands pays peut prendre plusieurs aspects, de l'organisation d'expositions en commun à la création d'un +Centre Pompidou provisoire+", a indiqué le président du Centre, Serge Lasvignes, venu à Tokyo pour l'inauguration de l'exposition "Chefs d'oeuvre du Centre Pompidou 1906 - 1977" au Tokyo Metropolitan Museum of Art.
Le concept de "Centre Pompidou provisoire" est testé depuis mars 2015 à Malaga. Cette première implantation à l'étranger pour une durée de cinq ans a accueilli 220.000 visiteurs depuis son ouverture. L'objectif est de la décliner en Asie.
"Le projet le plus avancé est celui de Séoul", a confié Serge Lasvignes. Le partenaire sud-coréen est une entreprise privée spécialisée dans l'organisation d'expositions. La partie française souhaiterait la présence d'un troisième associé.
En Chine, le Centre est en négociation avec un groupe parapublic.
Une implantation provisoire représente une source de revenus comparable à celle d'une grande exposition itinérante, mais elle "offre beaucoup plus de prévisibilité et de sécurité financière", fait valoir Serge Lasvignes.
Ainsi pour Malaga, dont le budget atteint 4 millions d'euros par an, la ville verse 1,5 million d'euros de redevance annuelle à la "maison mère". L'équation financière de Séoul devrait être de cet ordre là. A titre de comparaison, une exposition hors les murs consacrée à Matisse peut rapporter un million d'euros.
- Franchir l'Atlantique -
Pour autant, un Centre Pompidou provisoire "n'est pas seulement une machine à cash et présente un bouquet d'avantages", explique son patron. Il permet de valoriser la collection et, en même temps, de "l'enrichir en étant présent dans le pays" en achetant des œuvres.
"On ne fait pas de clés en mains, une implantation provisoire permet d'avoir plus de relations avec la scène locale, plus de diversité dans les choix", note-t-il.
Cette coopération à l'international peut prendre d'autres formes. Un spécialiste de l'art chinois, Yung Ma, vient ainsi d’être nommé pour trois ans au poste de conservateur de la collection de création contemporaine et prospective du Centre Pompidou à Paris.
Entièrement financée par la fondation K11 Art, une organisation à but non lucratif chinoise, la mission de Yung Ma vise notamment "à identifier les jeunes artistes chinois les plus prometteurs".
A Singapour, la collaboration s'est exprimée en juin 2015 par une exposition conçue avec la National Gallery. Deux commissaires de chaque institution ont fait dialoguer une centaine d'oeuvres du Centre Pompidou avec la collection du musée singapourien.
Quant au Japon, pas de montée en puissance ou d'implantation prévue pour l'instant, même si de grands projets culturels sont annoncés dans la perspective des Jeux Olympiques de 2020.
Le Centre Pompidou, qui jouit d'un grand prestige dans l'archipel, veut poursuivre sa collaboration de longue date avec le quotidien Asahi Shimbun, qui soutient financièrement l'exposition "Chefs d’œuvre".
Ouverte au public jusqu'au 22 septembre, elle a été concoctée par l'actuel président du Musée Picasso, Laurent Le Bon, et par la conservatrice Claire Garnier. Ils se sont imposés deux contraintes: une oeuvre par année et une oeuvre par artiste travaillant en France sur la période 1906-1977, date de l'inauguration du Centre Pompidou.
"Chefs d'oeuvre" doit ensuite être présentée à Shanghai.
Si l'Asie est au cœur de la stratégie de Serge Lasvignes, il s'intéresse aussi au continent africain. Le Centre collabore déjà avec une fondation sud-africaine. Mais aller plus loin n'est pas simple: "Il faut voir où on peut se poser, et puis il y a le problème des moyens financiers", pointe Serge Lasvignes.
Le Centre Pompidou souhaiterait aussi franchir l'Atlantique. Une collaboration est en cours avec une université de Chicago et l'effervescence de la scène colombienne est suivie de près par ses dirigeants.
"La coopération avec ces grands pays peut prendre plusieurs aspects, de l'organisation d'expositions en commun à la création d'un +Centre Pompidou provisoire+", a indiqué le président du Centre, Serge Lasvignes, venu à Tokyo pour l'inauguration de l'exposition "Chefs d'oeuvre du Centre Pompidou 1906 - 1977" au Tokyo Metropolitan Museum of Art.
Le concept de "Centre Pompidou provisoire" est testé depuis mars 2015 à Malaga. Cette première implantation à l'étranger pour une durée de cinq ans a accueilli 220.000 visiteurs depuis son ouverture. L'objectif est de la décliner en Asie.
"Le projet le plus avancé est celui de Séoul", a confié Serge Lasvignes. Le partenaire sud-coréen est une entreprise privée spécialisée dans l'organisation d'expositions. La partie française souhaiterait la présence d'un troisième associé.
En Chine, le Centre est en négociation avec un groupe parapublic.
Une implantation provisoire représente une source de revenus comparable à celle d'une grande exposition itinérante, mais elle "offre beaucoup plus de prévisibilité et de sécurité financière", fait valoir Serge Lasvignes.
Ainsi pour Malaga, dont le budget atteint 4 millions d'euros par an, la ville verse 1,5 million d'euros de redevance annuelle à la "maison mère". L'équation financière de Séoul devrait être de cet ordre là. A titre de comparaison, une exposition hors les murs consacrée à Matisse peut rapporter un million d'euros.
- Franchir l'Atlantique -
Pour autant, un Centre Pompidou provisoire "n'est pas seulement une machine à cash et présente un bouquet d'avantages", explique son patron. Il permet de valoriser la collection et, en même temps, de "l'enrichir en étant présent dans le pays" en achetant des œuvres.
"On ne fait pas de clés en mains, une implantation provisoire permet d'avoir plus de relations avec la scène locale, plus de diversité dans les choix", note-t-il.
Cette coopération à l'international peut prendre d'autres formes. Un spécialiste de l'art chinois, Yung Ma, vient ainsi d’être nommé pour trois ans au poste de conservateur de la collection de création contemporaine et prospective du Centre Pompidou à Paris.
Entièrement financée par la fondation K11 Art, une organisation à but non lucratif chinoise, la mission de Yung Ma vise notamment "à identifier les jeunes artistes chinois les plus prometteurs".
A Singapour, la collaboration s'est exprimée en juin 2015 par une exposition conçue avec la National Gallery. Deux commissaires de chaque institution ont fait dialoguer une centaine d'oeuvres du Centre Pompidou avec la collection du musée singapourien.
Quant au Japon, pas de montée en puissance ou d'implantation prévue pour l'instant, même si de grands projets culturels sont annoncés dans la perspective des Jeux Olympiques de 2020.
Le Centre Pompidou, qui jouit d'un grand prestige dans l'archipel, veut poursuivre sa collaboration de longue date avec le quotidien Asahi Shimbun, qui soutient financièrement l'exposition "Chefs d’œuvre".
Ouverte au public jusqu'au 22 septembre, elle a été concoctée par l'actuel président du Musée Picasso, Laurent Le Bon, et par la conservatrice Claire Garnier. Ils se sont imposés deux contraintes: une oeuvre par année et une oeuvre par artiste travaillant en France sur la période 1906-1977, date de l'inauguration du Centre Pompidou.
"Chefs d'oeuvre" doit ensuite être présentée à Shanghai.
Si l'Asie est au cœur de la stratégie de Serge Lasvignes, il s'intéresse aussi au continent africain. Le Centre collabore déjà avec une fondation sud-africaine. Mais aller plus loin n'est pas simple: "Il faut voir où on peut se poser, et puis il y a le problème des moyens financiers", pointe Serge Lasvignes.
Le Centre Pompidou souhaiterait aussi franchir l'Atlantique. Une collaboration est en cours avec une université de Chicago et l'effervescence de la scène colombienne est suivie de près par ses dirigeants.