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Le CMA présente ses talents


Esrom Turina
Esrom Turina
TAHITI, le 29 juin 2021 - Quatorze jeunes diplômés exposent actuellement au Centre des métiers d’art. Ils dévoilent leurs travaux dans les domaines qu’ils affectionnent : sculpture, bijouterie, tableaux… Deux robes ont même été présentées, une première.

Tous les ans, c’est le même rituel. Les élèves diplômés du Centre des métiers d’art (CMA) exposent au sein de l’établissement. Pour le public c’est l’occasion de découvrir les travaux de l’année, les réflexions d’un apprentissage. Les œuvres sont vendues au mois de février l’année suivante, au cours d’un autre rendez-vous attendu.

Ils sont 14 à exposer un nombre divers d’œuvres. Ils ont le médium, l’art et le thème qu’ils souhaitaient. Ces élèves exposants attendent les résultats des examens nationaux qu’ils ont passés. En attendant, ils sont douze à avoir obtenu la reconnaissance du CMA.

Esrom Turina a "beaucoup appris"

Parmi les élèves sortant, se trouve Esrom Turina. Avant d’entrer au CMA il y a cinq ans, il tatouait chez lui. Il pratiquait un peu cet art. "Des amis m’ont parlé du centre que je ne connaissais pas du tout. J’ai passé le concours, obtenu une place. Et me voici." Il présente ses œuvres : cinq sculptures en pierre ainsi que trois tableaux. Il s’est petit à petit orienté vers la sculpture qu’il apprécie plus aujourd’hui que le tatouage. "La pierre est une matière que j’aime, j’ai plus de sentiments à la travailler que la peau."

Ses œuvres sont le résultat d’une réflexion sur le thème de la statuaire polynésienne, et donc sur le ti’i. Il a approché ce thème "de façon géométrique". Au spectateur de se faire une idée ensuite. "Il peut ou non imaginer un ti’i, car l’image n’est pas finie et parce que chacun a sa perception de la culture." Aussi, en passant, le public peut-il y voir des moai ou bien des statuts égyptiennes. Les tableaux installés en arrière plan sont là pour guider l’imagination. "J’y ai fait des moitiés de visage ainsi que de petites mains épurés au maximum."

Tout au long de son parcours, Esrom Turina a "beaucoup appris". Il dit que le centre lui a ouvert l’esprit, lui a apporté de nombreuses connaissances culturelles, mais aussi des connaissances en lien avec le patrimoine. Il précise qu’avant ce parcours il ne faisait que "survoler" tout cela. Il pensait se lancer à l’issue de ses années passées au CMA en tant que tatoueur. Finalement, il va enseigner la sculpture et approfondir sa réflexion. Il aimerait aller plus loin puis, pourquoi pas, rassembler toute la matière dans un livre pour la fixer dans le temps.

"On est dans le design"

Pour Viri Taimana, le directeur du CMA, les travaux des élèves sont "de plus en plus intéressants au fil des ans". Il y a par exemple cette année deux robes. Elles ont été portées lors de l’inauguration de l’exposition vendredi dernier et seront présentées sous peu dans la salle d’exposition. "Jusqu’alors, nous n’avions eu que des plastrons", précise le directeur. Il se réjouit aussi de voir les sculpteurs prendre toujours plus de liberté. "On part dans le conceptuel", analyse Viri Taimoana. "Ils ont les outils et techniques et ils commencent maintenant à expérimenter". Il donne l’exemple d’une cuillère inspirée d’une toiture traditionnelle, ou bien encore d’un siège. "On est dans le design."

Jeudi et vendredi auront lieu les examens d’entrée pour l’année scolaire 2021/2022. Sur la cinquantaine de candidates à se présenter, 20 seulement seront retenus.


Pratique

Jusqu’au 10 juillet au Centre des métiers d’art à Papeete.


Contacts

FB : Centre des Métiers d’Art de la Polynésie française
Site internet du Centre des métiers d'art
[email protected]

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 29 Juin 2021 à 17:12 | Lu 902 fois