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Le CESC souhaite donner une plus grande place au reo ma'ohi


Le CESC souhaite donner une plus grande place au reo ma'ohi
C'est un geste symbolique pour le conseil économique, social et culturel de Polynésie française : son règlement intérieur vient d'être traduit en langue tahitienne. Le CESC est la première institution du Pays à effectuer cette démarche. Pour la présidente, Raymonde Raoulx, il s'agit de "s'assurer de la parfaite compréhension du règlement intérieur par les membres du conseil ne maîtrisant pas la langue française". L'idée est aussi de remettre sur le devant de la scène la langue tahitienne, peu usitée au sein du CESC.

C'est un étudiant en 2ème année de licence de reo ma'ohi à l'université de Polynésie française, Emile Bonnefin, qui a effectué cette traduction en moins de 5 semaines de stage. Un travail important, puisqu'il s'agissait de trouver en langue tahitienne l'équivalent de termes techniques qui n'y existent pas, comme le mot "saisine".



Pas de moyens pour la traduction simultanée

De g.à d., Emile Bonnefin, John Doom et Raymonde Raoulx
De g.à d., Emile Bonnefin, John Doom et Raymonde Raoulx
Le travail de cet étudiant de 42 ans, qui a appris à parler le tahitien à "l'école du dimanche" depuis son plus jeune âge et souhaite devenir enseignant de reo, a été contrôlé par un membre de l'académie tahitienne. "J'ai fait peu de corrections, et je tire mon chapeau à Emile qui a fait un travail remarquable", l'a félicité John Doom.

Cette traduction est-elle une première étape vers un usage plus répandu du reo tahiti au sein de l'institution? "On veut que les gens s'expriment comme ils le veulent, dans la langue qu'ils maîtrisent le mieux" avance John Doom. C'est également l'opinion de Raymonde Raoulx, qui souhaite toutefois que les interventions en reo pendant les séances plénières soient traduites par leurs auteurs. La composition du Conseil, dont beaucoup de membres ne parlent pas le tahitien, contrairement à l'assemblée de Polynésie française (APF), l'impose en effet.

Le CESC aimerait avoir les moyens de l'APF, qui bénéficie désormais d'un système de traduction simultanée des échanges en reo tahiti. Mais les moyens de l'institution ne le permettent pas pour le moment.

le Mardi 20 Septembre 2011 à 09:59 | Lu 673 fois