Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du Développement rural
PAPEETE, le 13 mars 2017 - Ca pourrait être le nom d'un bon film, mais c'est le nom d'un virus qui pourrait décimer tous les bananiers de l'île. Le Banana Bunchy Top Virus, aussi appelé BBTV, est une maladie qui attaque les plantes locales. Détectée en Polynésie pour la première fois en décembre dernier sur les 'ōpuhi, c’est une maladie qui peut s’attaquer à la banane, au gingembre et au taro et qui peut provoquer des taux de mortalité allant jusqu’à 90 %. Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du Développement rural répond à nos questions
Qu’est ce que le Banana Bunchy Top Virus ?
Le Banana Bunchy Top Virus (BBTV), également appelé la maladie du Bunchy Top des bananiers, est une maladie virale qui touche les 'ōpuhi en Polynésie française et qui peut se propager à d’autres plantes. Ce virus se propage via des pucerons, il est un des plus dommageable pour les bananiers notamment, pouvant entrainer une disparition de près de 80 % d’une espèce sur un territoire.
Comment ce virus est-il arrivé en Polynésie ?
Ce virus est forcément arrivé par une plante introduite frauduleusement sur le territoire par voie d’air ou de mer. Il suffit d’une fleur infectée pour implanter une maladie sur place et décimer toute une espèce. Il faut que les gens se responsabilisent. Ça suffit. Pour l’instant, le BBTV présent sur le territoire n’a été détecté que sur les 'ōpuhi, mais ce n’est qu’une question de temps pour qu’il s’attaque aux bananes.
D’où est-il arrivé ?
C’est une maladie présente à Hawaii, en Nouvelle-Calédonie aux Fidji ou encore dans certaines provinces d’Australie. La Polynésie en était exempte et du fait de l’irresponsabilité d’un voyageur, nous voici infectés à notre tour.
Quand a été détectée la maladie ?
La maladie a été détectée pour la première fois sur le territoire en décembre 2016 sur des 'ōpuhi, pour l’instant nous ne l’avons pas vue sur des bananiers, mais ce n’est qu’une question de temps avant que cela n’arrive. Les conséquences peuvent être dramatiques parce que les bananes et fe'i font partie intégrante de l’alimentation de base locale. Les voyageurs ne réalisent pas qu’une simple plante apportée frauduleusement sur une île comme la nôtre peut, si elle est infectée par une maladie grave, rayer de la carte la flore endémique. Si nous avons une réglementation aussi sévère aux frontières, ce n’est pas pour rien, mais pour préserver notre écosystème encore exempt de certaines maladies.
Qu’est ce que le Banana Bunchy Top Virus ?
Le Banana Bunchy Top Virus (BBTV), également appelé la maladie du Bunchy Top des bananiers, est une maladie virale qui touche les 'ōpuhi en Polynésie française et qui peut se propager à d’autres plantes. Ce virus se propage via des pucerons, il est un des plus dommageable pour les bananiers notamment, pouvant entrainer une disparition de près de 80 % d’une espèce sur un territoire.
Comment ce virus est-il arrivé en Polynésie ?
Ce virus est forcément arrivé par une plante introduite frauduleusement sur le territoire par voie d’air ou de mer. Il suffit d’une fleur infectée pour implanter une maladie sur place et décimer toute une espèce. Il faut que les gens se responsabilisent. Ça suffit. Pour l’instant, le BBTV présent sur le territoire n’a été détecté que sur les 'ōpuhi, mais ce n’est qu’une question de temps pour qu’il s’attaque aux bananes.
D’où est-il arrivé ?
C’est une maladie présente à Hawaii, en Nouvelle-Calédonie aux Fidji ou encore dans certaines provinces d’Australie. La Polynésie en était exempte et du fait de l’irresponsabilité d’un voyageur, nous voici infectés à notre tour.
Quand a été détectée la maladie ?
La maladie a été détectée pour la première fois sur le territoire en décembre 2016 sur des 'ōpuhi, pour l’instant nous ne l’avons pas vue sur des bananiers, mais ce n’est qu’une question de temps avant que cela n’arrive. Les conséquences peuvent être dramatiques parce que les bananes et fe'i font partie intégrante de l’alimentation de base locale. Les voyageurs ne réalisent pas qu’une simple plante apportée frauduleusement sur une île comme la nôtre peut, si elle est infectée par une maladie grave, rayer de la carte la flore endémique. Si nous avons une réglementation aussi sévère aux frontières, ce n’est pas pour rien, mais pour préserver notre écosystème encore exempt de certaines maladies.
À quelles plantes s’attaque le BBTV ?
Le problème que nous rencontrons, c’est que ce virus est très difficile à endiguer et qu’il s’attaque à presque toutes les plantes endémiques, ou qui constituent l’alimentation de base de la population. En effet, ce virus s’attaque aux plantes des familles suivantes : les musacées (bananes, fe'i), les zingibéracées ('ōpuhi, torche, curcuma, gingembre…), les aracées (taro, 'ape, taruā…), les commelinacées (misère), les heliconia (oiseaux du paradis), les cannacées (canna). Il faut également noter que certaines plantes ne montrent pas de symptômes alors qu’elles sont infectées par le virus. Elles sont des porteurs sains, mais participent à la transmission de la maladie.
Ce virus peut-il avoir un impact économique ?
Tout à fait, il peut même être grave. Le BBTV a un impact économique important sur la production de 'ōpuhi en Polynésie avec des pertes pouvant atteindre 80 % et une forte dégradation de la qualité des fleurs. Ces dernières années, l’impact de la maladie sur l’industrie des bananes en Australie, en Inde, au Pakistan, au Sri Lanka… a été majeur. Le virus reste la contrainte principale sur la culture de bananes dans de nombreux pays. La production de bananes peut devenir insuffisante pour les besoins locaux. Il faut contenir cette maladie au plus vite avant qu’elle n’infecte nos bananiers et d’autres espèces.
Ce virus a-t-il été détecté ailleurs qu’à Tahiti ?
Nous n’avons pas eu le temps de nous intéresser aux autres îles pour l’instant. Aujourd’hui, nous sommes sûrs de la présence du BBTV à Tahiti sur les 'ōpuhi, nous devons faire des tests pour constater la présence ou l’absence du virus dans les autres îles.
Comment le virus se propage-t-il ?
Le BBTV se multiplie dans la sève et cause de graves problèmes de croissance et de production. En effet, les 'ōpuhi infectés sont rachitiques, mais surtout ils produisent de toutes petites fleurs. Les bananiers infectés sont de tous petits plants qui ne produisent pas de bananes. Ce virus est très contagieux et se transmet par le puceron du bananier, un insecte très présent surtout dans les climats tropicaux comme en Polynésie. Le puceron noir du bananier est l’unique vecteur du virus. Cet insecte vit sur de nombreuses espèces végétales et passe d’une plante à une autre en volant ou en étant transporté par les fourmis. Il transmet le virus en se nourrissant sur une plante malade puis en allant sur une nouvelle plante.
Comment contenir cette maladie ?
Il n’existe pas actuellement de variété résistante au BBTV et aucun traitement ne permet de guérir les plantes malades. La technique de lutte consiste à éviter d’introduire la maladie et, une fois introduite, elle consiste à tenter de limiter sa dissémination. Ainsi, il est fortement conseillé de ne pas déplacer de plantes d’une zone infectée à une zone saine, ne pas planter de plants malades, de réaliser des traitements pour lutter contre les pucerons et les fourmis, de dessoucher les plantes malades, de couper les tiges, de laisser sécher avant de brûler pour éliminer les foyers de contamination, d'enlever le ma'apape qui héberge les pucerons et les virus.
Le problème que nous rencontrons, c’est que ce virus est très difficile à endiguer et qu’il s’attaque à presque toutes les plantes endémiques, ou qui constituent l’alimentation de base de la population. En effet, ce virus s’attaque aux plantes des familles suivantes : les musacées (bananes, fe'i), les zingibéracées ('ōpuhi, torche, curcuma, gingembre…), les aracées (taro, 'ape, taruā…), les commelinacées (misère), les heliconia (oiseaux du paradis), les cannacées (canna). Il faut également noter que certaines plantes ne montrent pas de symptômes alors qu’elles sont infectées par le virus. Elles sont des porteurs sains, mais participent à la transmission de la maladie.
Ce virus peut-il avoir un impact économique ?
Tout à fait, il peut même être grave. Le BBTV a un impact économique important sur la production de 'ōpuhi en Polynésie avec des pertes pouvant atteindre 80 % et une forte dégradation de la qualité des fleurs. Ces dernières années, l’impact de la maladie sur l’industrie des bananes en Australie, en Inde, au Pakistan, au Sri Lanka… a été majeur. Le virus reste la contrainte principale sur la culture de bananes dans de nombreux pays. La production de bananes peut devenir insuffisante pour les besoins locaux. Il faut contenir cette maladie au plus vite avant qu’elle n’infecte nos bananiers et d’autres espèces.
Ce virus a-t-il été détecté ailleurs qu’à Tahiti ?
Nous n’avons pas eu le temps de nous intéresser aux autres îles pour l’instant. Aujourd’hui, nous sommes sûrs de la présence du BBTV à Tahiti sur les 'ōpuhi, nous devons faire des tests pour constater la présence ou l’absence du virus dans les autres îles.
Comment le virus se propage-t-il ?
Le BBTV se multiplie dans la sève et cause de graves problèmes de croissance et de production. En effet, les 'ōpuhi infectés sont rachitiques, mais surtout ils produisent de toutes petites fleurs. Les bananiers infectés sont de tous petits plants qui ne produisent pas de bananes. Ce virus est très contagieux et se transmet par le puceron du bananier, un insecte très présent surtout dans les climats tropicaux comme en Polynésie. Le puceron noir du bananier est l’unique vecteur du virus. Cet insecte vit sur de nombreuses espèces végétales et passe d’une plante à une autre en volant ou en étant transporté par les fourmis. Il transmet le virus en se nourrissant sur une plante malade puis en allant sur une nouvelle plante.
Comment contenir cette maladie ?
Il n’existe pas actuellement de variété résistante au BBTV et aucun traitement ne permet de guérir les plantes malades. La technique de lutte consiste à éviter d’introduire la maladie et, une fois introduite, elle consiste à tenter de limiter sa dissémination. Ainsi, il est fortement conseillé de ne pas déplacer de plantes d’une zone infectée à une zone saine, ne pas planter de plants malades, de réaliser des traitements pour lutter contre les pucerons et les fourmis, de dessoucher les plantes malades, de couper les tiges, de laisser sécher avant de brûler pour éliminer les foyers de contamination, d'enlever le ma'apape qui héberge les pucerons et les virus.
'Ōpuhi malade au premier plan, avec les feuilles jaunes. Les 'ōpuhi sains sont visibles au second plan, en rouge - DR MAurice Wong
Quels sont les symptômes sur les bananiers ?
Même si, localement, la maladie n’a pas encore atteint les bananiers, nous recommandons de les surveiller de près, au cas où. Si votre bananier présente des feuilles qui deviennent progressivement plus courtes et redressées, donnant l’aspect d’un sommet touffu avec un aspect de plantes naines, il a de grandes chances d’être malade. En vieillissant, les plantes présentent des bordures jaunes ou brunissent en se recourbant vers le haut. Le limbe a des colorations jaunes en stries avec une alternance de vert foncé au niveau des nervures.
Quelles précautions la population doit-elle prendre ?
Cet appel à la surveillance de ses plantes n’est pas anodin, et il concerne tout le monde. C’est un acte citoyen pour sauver nos produits de consommation quotidiens. Les bananes, le gingembre et le taro sont des aliments à la base de l’alimentation de nombreux Polynésiens, si nous venions à ne plus en produire assez, ce serait dramatique. Cette maladie atteint tout le monde, pas que les producteurs, mais aussi les jardins privés. Par ailleurs, cela ne s’arrête pas là, il y a des bananiers et des 'ōpuhi partout en Polynésie, s’ils venaient à disparaître, cela impacterait fortement nos paysages. Ce virus concerne tout le monde. C’est par la population qu’il est entré sur le territoire, c’est à la population de se responsabiliser et de surveiller à ce qu’il n’arrive pas chez eux ou à ce qu’il arrête de se propager.
Comment reconnaître un 'ōpuhi malade ?
Les ōpuhi malades sont atteints de nanisme avec des tiges courtes de 40 à 70 cm de hauteur et des fleurs de petite taille. Les fleurs présentent des liserés jaunes au niveau des nervures alternées avec des stries de couleur vert foncé.
Même si, localement, la maladie n’a pas encore atteint les bananiers, nous recommandons de les surveiller de près, au cas où. Si votre bananier présente des feuilles qui deviennent progressivement plus courtes et redressées, donnant l’aspect d’un sommet touffu avec un aspect de plantes naines, il a de grandes chances d’être malade. En vieillissant, les plantes présentent des bordures jaunes ou brunissent en se recourbant vers le haut. Le limbe a des colorations jaunes en stries avec une alternance de vert foncé au niveau des nervures.
Quelles précautions la population doit-elle prendre ?
Cet appel à la surveillance de ses plantes n’est pas anodin, et il concerne tout le monde. C’est un acte citoyen pour sauver nos produits de consommation quotidiens. Les bananes, le gingembre et le taro sont des aliments à la base de l’alimentation de nombreux Polynésiens, si nous venions à ne plus en produire assez, ce serait dramatique. Cette maladie atteint tout le monde, pas que les producteurs, mais aussi les jardins privés. Par ailleurs, cela ne s’arrête pas là, il y a des bananiers et des 'ōpuhi partout en Polynésie, s’ils venaient à disparaître, cela impacterait fortement nos paysages. Ce virus concerne tout le monde. C’est par la population qu’il est entré sur le territoire, c’est à la population de se responsabiliser et de surveiller à ce qu’il n’arrive pas chez eux ou à ce qu’il arrête de se propager.
Comment reconnaître un 'ōpuhi malade ?
Les ōpuhi malades sont atteints de nanisme avec des tiges courtes de 40 à 70 cm de hauteur et des fleurs de petite taille. Les fleurs présentent des liserés jaunes au niveau des nervures alternées avec des stries de couleur vert foncé.