Dax, France | AFP | jeudi 09/02/2017 - Une peine de trois mois de prison avec sursis a été requise jeudi par le Parquet de Dax à l'encontre de Jean-Marc Dutouya, un chasseur jugé pour violences contre des membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et devenu, à son insu, "l'homme à la pelle et en slip", une photo qui avait fait le tour du monde.
Parlant de "violences graves", le Vice-Procureur, Laurent Bidault, a également requis une amende de 400 euros, le retrait de son permis de chasse pour de 6 à 12 mois et la "confiscation de la désormais célèbre pelle".
Pour son frère Patrick Dutouya, il a requis une peine de 4 à 5 mois avec sursis et une amende de 200 euros, ainsi qu'une amende de 80 à 100 euros pour Eric Dutouya, fils de Jean-Marc, pour des violences commises alors.
Le Tribunal correctionnel de Dax rendra sa décision le 13 avril.
Son président, Jérôme Carbonnell, a regretté de façon insistante l'absence au procès du président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, qui s'est constitué partie civile et était présent au moment des faits.
A la sortie, Jean-Marc Dutouya a confié avoir vécu "un choc " en voyant les images détournées de lui dans le monde entier et a indiqué avoir perdu 9 kg dans les jours qui ont suivi l'altercation.
Le 9 novembre 2015, une demi-douzaine de membres de la LPO ont pénétré dans un champ du village landais d'Audon pour détruire plusieurs matoles (pièges pour capturer de petits oiseaux vivants) afin de dénoncer le braconnage de pinsons, une espèce protégée. Ces militants et les journalistes les accompagnant ont alors été violemment pris à partie par les propriétaires, la famille Dutouya, certains prenant des coups de pelle tandis que la mère de Jean-Marc Dutouya, 86 ans, avait été bousculée.
Des pneus de véhicules ont aussi été crevés. L'altercation avait duré quelques minutes jusqu'à l'arrivée des gendarmes qui avaient restitué à un journaliste une caméra dérobée par Eric Dutouya. France Télévisions s'est d'ailleurs porté partie civile dans le procès.
Les images de Jean-Marc Dutouya, en slip, brandissant une pelle face aux militants LPO, avaient alors enflammé les réseaux sociaux par d’innombrables détournements de cette photo.
Avec sa famille, Jean-Marc Dutouya, qui affirme ne chasser que l'alouette des champs avec ses matoles, ce qui est légal, avait porté plainte pour violation de propriété privée et atteinte à l'image. Une plainte classée sans suite par le Parquet de Dax, selon l'avocat des chasseurs, Me Frédéric Dutin, qui a dénoncé "une enquête partiale" et "deux poids, deux mesures dans ce dossier".
Juste avant cette audience, le Tribunal de Dax s'est penché sur le cas de 13 autres chasseurs dont une femme, âgés de 50 à 85 ans, jugés pour détention d'espèces animales protégées (ortolan et pinson) en 2015. Parmi eux, le président de la Chambre d'agriculture des Landes et de Nouvelle-Aquitaine, Dominique Graciet.
Le débat s'est focalisé sur la tolérance longtemps accordée par les autorités à ces chasses traditionnelles interdites. Le Vice-Procureur, pour qui "la tolérance ne constitue pas une excuse absolutoire", a requis des amendes de 1.000 euros dont 650 à 700 avec sursis, et une rétention du permis de chasse de trois mois. Ils seront également fixés sur leur sort le 13 avril.
En soutien aux chasseurs poursuivis, quelque 150 personnes s'étaient rassemblées devant le Tribunal de Dax, sous la banderole "Union landaise des chasses traditionnelles".
jud/ale/pfe/jcc
Parlant de "violences graves", le Vice-Procureur, Laurent Bidault, a également requis une amende de 400 euros, le retrait de son permis de chasse pour de 6 à 12 mois et la "confiscation de la désormais célèbre pelle".
Pour son frère Patrick Dutouya, il a requis une peine de 4 à 5 mois avec sursis et une amende de 200 euros, ainsi qu'une amende de 80 à 100 euros pour Eric Dutouya, fils de Jean-Marc, pour des violences commises alors.
Le Tribunal correctionnel de Dax rendra sa décision le 13 avril.
Son président, Jérôme Carbonnell, a regretté de façon insistante l'absence au procès du président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, qui s'est constitué partie civile et était présent au moment des faits.
A la sortie, Jean-Marc Dutouya a confié avoir vécu "un choc " en voyant les images détournées de lui dans le monde entier et a indiqué avoir perdu 9 kg dans les jours qui ont suivi l'altercation.
Le 9 novembre 2015, une demi-douzaine de membres de la LPO ont pénétré dans un champ du village landais d'Audon pour détruire plusieurs matoles (pièges pour capturer de petits oiseaux vivants) afin de dénoncer le braconnage de pinsons, une espèce protégée. Ces militants et les journalistes les accompagnant ont alors été violemment pris à partie par les propriétaires, la famille Dutouya, certains prenant des coups de pelle tandis que la mère de Jean-Marc Dutouya, 86 ans, avait été bousculée.
Des pneus de véhicules ont aussi été crevés. L'altercation avait duré quelques minutes jusqu'à l'arrivée des gendarmes qui avaient restitué à un journaliste une caméra dérobée par Eric Dutouya. France Télévisions s'est d'ailleurs porté partie civile dans le procès.
Les images de Jean-Marc Dutouya, en slip, brandissant une pelle face aux militants LPO, avaient alors enflammé les réseaux sociaux par d’innombrables détournements de cette photo.
Avec sa famille, Jean-Marc Dutouya, qui affirme ne chasser que l'alouette des champs avec ses matoles, ce qui est légal, avait porté plainte pour violation de propriété privée et atteinte à l'image. Une plainte classée sans suite par le Parquet de Dax, selon l'avocat des chasseurs, Me Frédéric Dutin, qui a dénoncé "une enquête partiale" et "deux poids, deux mesures dans ce dossier".
Juste avant cette audience, le Tribunal de Dax s'est penché sur le cas de 13 autres chasseurs dont une femme, âgés de 50 à 85 ans, jugés pour détention d'espèces animales protégées (ortolan et pinson) en 2015. Parmi eux, le président de la Chambre d'agriculture des Landes et de Nouvelle-Aquitaine, Dominique Graciet.
Le débat s'est focalisé sur la tolérance longtemps accordée par les autorités à ces chasses traditionnelles interdites. Le Vice-Procureur, pour qui "la tolérance ne constitue pas une excuse absolutoire", a requis des amendes de 1.000 euros dont 650 à 700 avec sursis, et une rétention du permis de chasse de trois mois. Ils seront également fixés sur leur sort le 13 avril.
En soutien aux chasseurs poursuivis, quelque 150 personnes s'étaient rassemblées devant le Tribunal de Dax, sous la banderole "Union landaise des chasses traditionnelles".
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