Tokyo, Japon | AFP | samedi 22/09/2017 - Dans l'univers du jeu vidéo, elle est Lady Beast, une dure qui manipule habilement son monstre vert Blanka dans un vertigineux combat de rue, face à d'autres joueurs professionnels.
Dans la vie réelle, elle s'appelle Yuko Momochi, une jeune femme japonaise élancée de 31 ans, aux cheveux courts teints en brun clair, qui espère entraîner d'autres filles dans le monde du jeu vidéo professionnel, dominé par les hommes.
Celle qui travaillait dans une concession d'automobiles a lâché son poste pour s'engager pleinement dans le combat virtuel en 2011, après avoir triomphé contre un personnage réputé invincible dans une partie de la célèbre saga de combat de rue Street Fighter. Elle décrocha alors une offre de parrainage d'une équipe américaine.
Et c'est ainsi qu'elle est devenue la première joueuse professionnelle féminine du Japon et passe maintenant aussi son temps à organiser des événements et à chercher des talents féminins qui pourraient marcher dans son sillage.
"Mes parents voulaient que je devienne fonctionnaire, et voilà ce que je suis devenue", sourit-elle lors d'un entretien avec l'AFP en marge du Tokyo Game Show, le plus grand salon du divertissement numérique d'Asie, qui se tient jusqu'à dimanche dans la banlieue de la capitale.
Sur les 250.000 visiteurs attendus pour cet événement, les femmes ne sont pas légion.
Il est vrai que le monde parfois violent des jeux en réseau a tendance à davantage attirer la gent masculine, déplore Mme Momochi. "Quand j'ai commencé à fréquenter les bornes d'arcade, je choisissais des jeux de combat, et je n'étais donc entourée que d'hommes", se souvient-elle.
Mais justement parce qu'elles sont peu nombreuses, les joueuses se distinguent et attirent l'attention, hélas pas toujours dans le bon sens. "On vous lance souvent des noms d'oiseau, ça passe si vous vous en moquez, mais en réalité c'est blessant".
- Elles aiment le combat -
Yuko Momochi a commencé tôt à jouer, d'abord à Donkey Kong et à d'autres grands classiques avec son jeune frère, au grand dam de sa mère qui débranchait le matériel au bout de quelques heures. Ses parents voient d'un mauvais oeil sa carrière, même si leur point de vue a un peu évolué ces derniers temps.
La trentenaire s'est néanmoins imposée dans ce milieu hostile, remportant la deuxième place lors d'une compétition de Singapour en 2011 et entrant dans les huit premiers lors d'un événement de Tokyo Game Show en 2013.
A présent, elle se consacre à son "Project Gaming Girls" ou P2G, pour attirer les filles, professionnelles ou amateurs.
"Je veux partager la joie que procurent les jeux, pas seulement pendant les parties, mais aussi dans la relation intéressante que l'on crée avec l'adversaire après le combat", explique-t-elle.
Une des femmes du groupe P2G, une infirmière du centre du Japon, surnommée Harumy, parcourt des centaines de kilomètres pour participer à des combats.
Elle a certes perdu sa bataille "Street Fighter V" sur la grande scène du Tokyo Game Show mais promet de persévérer.
"J'aime les jeux de combat depuis l'âge de cinq ans. Impressionnée dès le départ, je n'ai jamais cessé d'y jouer", dit-elle.
Mika Sawae, directrice artistique d'une firme de Tokyo, a quant à elle pris jeudi un jour de congé pour rejoindre quelque 40 autres joueurs - dont quelques femmes - dans une bagarre virtuelle au Tokyo Game Show.
Selon elle, de plus en plus de filles participent à ce genre d'événements. "Je pense que c'est parce que l'industrie est plus ouverte aux femmes que par le passé", estime-telle.
Une autre, Yuka Sugiyama, acquiesce: "ce qui était mal vu est maintenant accepté ... J'ai grandi en m'entendant sans cesse dire de ne pas être agressive, mais désormais, j'aime jouer à des jeux de combat".
mis-kap/juf
© Agence France-Presse
Dans la vie réelle, elle s'appelle Yuko Momochi, une jeune femme japonaise élancée de 31 ans, aux cheveux courts teints en brun clair, qui espère entraîner d'autres filles dans le monde du jeu vidéo professionnel, dominé par les hommes.
Celle qui travaillait dans une concession d'automobiles a lâché son poste pour s'engager pleinement dans le combat virtuel en 2011, après avoir triomphé contre un personnage réputé invincible dans une partie de la célèbre saga de combat de rue Street Fighter. Elle décrocha alors une offre de parrainage d'une équipe américaine.
Et c'est ainsi qu'elle est devenue la première joueuse professionnelle féminine du Japon et passe maintenant aussi son temps à organiser des événements et à chercher des talents féminins qui pourraient marcher dans son sillage.
"Mes parents voulaient que je devienne fonctionnaire, et voilà ce que je suis devenue", sourit-elle lors d'un entretien avec l'AFP en marge du Tokyo Game Show, le plus grand salon du divertissement numérique d'Asie, qui se tient jusqu'à dimanche dans la banlieue de la capitale.
Sur les 250.000 visiteurs attendus pour cet événement, les femmes ne sont pas légion.
Il est vrai que le monde parfois violent des jeux en réseau a tendance à davantage attirer la gent masculine, déplore Mme Momochi. "Quand j'ai commencé à fréquenter les bornes d'arcade, je choisissais des jeux de combat, et je n'étais donc entourée que d'hommes", se souvient-elle.
Mais justement parce qu'elles sont peu nombreuses, les joueuses se distinguent et attirent l'attention, hélas pas toujours dans le bon sens. "On vous lance souvent des noms d'oiseau, ça passe si vous vous en moquez, mais en réalité c'est blessant".
- Elles aiment le combat -
Yuko Momochi a commencé tôt à jouer, d'abord à Donkey Kong et à d'autres grands classiques avec son jeune frère, au grand dam de sa mère qui débranchait le matériel au bout de quelques heures. Ses parents voient d'un mauvais oeil sa carrière, même si leur point de vue a un peu évolué ces derniers temps.
La trentenaire s'est néanmoins imposée dans ce milieu hostile, remportant la deuxième place lors d'une compétition de Singapour en 2011 et entrant dans les huit premiers lors d'un événement de Tokyo Game Show en 2013.
A présent, elle se consacre à son "Project Gaming Girls" ou P2G, pour attirer les filles, professionnelles ou amateurs.
"Je veux partager la joie que procurent les jeux, pas seulement pendant les parties, mais aussi dans la relation intéressante que l'on crée avec l'adversaire après le combat", explique-t-elle.
Une des femmes du groupe P2G, une infirmière du centre du Japon, surnommée Harumy, parcourt des centaines de kilomètres pour participer à des combats.
Elle a certes perdu sa bataille "Street Fighter V" sur la grande scène du Tokyo Game Show mais promet de persévérer.
"J'aime les jeux de combat depuis l'âge de cinq ans. Impressionnée dès le départ, je n'ai jamais cessé d'y jouer", dit-elle.
Mika Sawae, directrice artistique d'une firme de Tokyo, a quant à elle pris jeudi un jour de congé pour rejoindre quelque 40 autres joueurs - dont quelques femmes - dans une bagarre virtuelle au Tokyo Game Show.
Selon elle, de plus en plus de filles participent à ce genre d'événements. "Je pense que c'est parce que l'industrie est plus ouverte aux femmes que par le passé", estime-telle.
Une autre, Yuka Sugiyama, acquiesce: "ce qui était mal vu est maintenant accepté ... J'ai grandi en m'entendant sans cesse dire de ne pas être agressive, mais désormais, j'aime jouer à des jeux de combat".
mis-kap/juf
© Agence France-Presse