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La victime, un futur jeune papa, avait été éjectée de la voiture


Pour la défense du prévenu, l'issue dramatique de cet accident tient surtout au fait que la victime n'avait pas mis sa ceinture de sécurité. (Illustration)
Pour la défense du prévenu, l'issue dramatique de cet accident tient surtout au fait que la victime n'avait pas mis sa ceinture de sécurité. (Illustration)
PAPEETE, le 8 novembre 2016 - L'automobiliste de 26 ans à l'origine de cet accident mortel, complètement ivre le matin du drame en décembre 2014 à Tipaerui, était jugé ce matin devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.

Deux ans de prison dont un an ferme. C'est la peine requise par le parquet et prononcée ce mardi par le tribunal contre un automobiliste de 26 ans, responsable d'un drame de la route qui avait endeuillé toute une famille à quelques jours de Noël, en décembre 2014 à la sortie de Papeete. Après avoir passé la nuit à faire la tournée des bars de nuit de la capitale, le prévenu était complètement ivre le matin des faits, un dimanche vers 5 h 30.

Alors qu'il roulait sur la file de gauche "pour éviter les dos d'âne", explique-t-il, du côté de Tipaerui vers le stade Willy Bambridge, le fêtard s'était rabattu sans voir, assure-t-il encore, un véhicule qui avait entrepris de le doubler à vive allure par la droite. Percuté par l'arrière, le 4x4 allait partir dans une série de tonneaux dont le conducteur n'allait pas ressortir vivant, éjecté de l'habitacle à une dizaine de mètres de la carcasse. Conduit à l'hôpital, il devait décéder dans les heures suivantes des suites de multiples traumatismes. Le malheureux, âgé de 27 ans, devait devenir papa sept mois plus tard.

Torts partagés ?

Jamais condamné, mis à part une fois à une peine d'amende pour une alcoolémie contraventionnelle, c'est un jeune homme manifestement toujours touché deux ans après la tragédie qui a tenu à se retourner vers les proches des victimes, présents dans la salle d'audience du palais de justice, pour leur demander pardon : "Je voulais m'excuser auprès de vous, aller vous voir, mais je ne pouvais pas à cause de l'enquête. Je vais régulièrement à la messe pour prier". Son avocat confirme, brandit les analyses médicales de son client au tribunal prouvant qu'il est devenu sobre. Il a signé à la Croix-Bleue et il s'y tient.

"Tu ne peux pas t'excuser, mon fils il est mort, cela ne peut le ramener à la vie" lui répond sèchement la mère du malheureux. "Je sais…" murmure le jeune homme, réconforté par ses proches d'avoir ainsi pris la parole : "Tu as bien fait, tu as bien fait…".

Reste la question plus terre à terre des dommages et intérêts pour les parties civiles, des assurances. Si le montant de l'indemnisation sera tranché plus tard, lors d'une prochaine audience, la défense du prévenu laisse entendre que les torts pourraient être partagés dans ce drame, persuadée que la victime roulait à une vitesse excessive et ne portait pas sa ceinture de sécurité. Le passager de la victime qui, lui, était attaché, s'en était sorti indemne.


Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 8 Novembre 2016 à 15:28 | Lu 16751 fois