La victime d’une tentative d’enlèvement était une affabulatrice

PAPEETE, lundi 4 mars 2013. L’adolescente qui avait affirmé devant les gendarmes avoir été victime d’une tentative d’enlèvement sur la route d’accès au lotissement Miri de Punaauia, le 23 février dernier, a fini par revenir sur ses déclarations. Dès le départ, les enquêteurs avaient quelques doutes sur les déclarations de la jeune fille, notamment parce que la plainte pour ces faits particulièrement graves, n’avait été effectuée que 48 heures plus tard. Mais face à une affaire sensible et en dépit de leurs doutes, les gendarmes ont mis les bouchées doubles. Tout a été exploité et décortiqué, des relevés effectués sur place, et pas moins de 12 véhicules ont été vérifiés. Après quelques jours d’intense pression, la jeune fille a fini par admettre qu’elle avait menti à ses parents puis aux gendarmes pour dissimuler un accrochage avec des résidents du lotissement, alors qu’elle faisait du skate-board sur une pente de la route d’accès. Des faits qui ont été révélés dès vendredi après-midi, le 1er mars, par l'état major de la gendarmerie à deux médias de la place.

Plus de peur que de mal, donc, mais cette affaire de faux enlèvement, mise en scène par l'imagination d'une adolescente met en lumière les dangers des relais des réseaux sociaux dont les phénomènes d’amplification échappent ensuite à ceux qui en sont à l’origine. Les gendarmes en profitent également pour rappeler que les personnes victimes doivent en priorité déposer leurs plaintes au 17 avant de s’épancher sur les réseaux sociaux, d’autant que lorsqu'une affaire est vraie, l’amplification des messages via Internet, risque de brouiller sérieusement les pistes. Bref, dans la mesure du possible : laisser faire les enquêteurs est la meilleure des choses. La jeune fille sera poursuivie symboliquement pour dénonciation de faits imaginaires.