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La tour des juges tire sa révérence


Une équipe supervisée par NSI s’est attelée au démontage de la structure, ce lundi (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Une équipe supervisée par NSI s’est attelée au démontage de la structure, ce lundi (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 23 septembre 2024 – Chiffré à 16 millions de francs au total, le démontage de la tour des juges se poursuit depuis ce lundi, à Teahupo’o, avec le coup d'envoi du volet structurel. Les pièces qui composent les trois étages seront stockées dans des containers, en attendant la prochaine compétition. S’agissant de la Tahiti Pro, les négociations entre le Pays, la WSL et la Fédération tahitienne de surf seraient toujours en cours. 
 
Finalisée fin mars dans le lagon de Teahupo’o, elle fait partie du paysage depuis six mois. Inaugurée lors de la Shiseido Tahiti Pro, en mai, la tour des juges a été pleinement opérationnelle durant les épreuves olympiques de surf de Paris 2024, de fin juillet à début août.
 
En cette fin du mois de septembre, l’heure est enfin au démontage de la structure en aluminium. Au préalable, les équipes de Cegelec et POS sont intervenues pour procéder au retrait des câbles et à l’immersion d’un caisson de protection de la jonction, afin d’éviter qu’un poteau ne subsiste au-dessus du niveau de la mer.
 
Un délai supplémentaire d’une semaine s’est avéré nécessaire pour procéder au rebalisage du chenal, selon des points GPS préalablement établis, afin que la barge de transport puisse circuler en évitant les coraux. La fin contractuelle du démantèlement a donc été repoussée au 18 octobre.
 

Anticiper le prochain montage


Sur place, lundi après-midi, une équipe de cinq personnes supervisée par NSI était à l’œuvre. La structure paraissait encore intacte, mais des coups métalliques résonnaient par intermittence entre les séries de vagues. “Aujourd’hui, ils se sont attaqués aux cloisons, bâches et stores de protection. Ils vont rapidement enchaîner avec le démontage de la toiture et descendre les étages au fur et à mesure”, explique Paul Chastroux, chargé d’opérations à l’Institut de la jeunesse et des sports (IJSPF). Comme pour le montage, toutes les manipulations se font à la force des bras.
 
Et il ne s’agit pas de stocker les pièces aléatoirement. “Ils vont ranger le matériel dans un ordre bien défini pour que ce soit facile à remonter ensuite. Chaque pièce est numérotée avec des codes et la commande faite à l’entreprise stipule que les containers nous soient livrés avec une notice de montage claire”, précise l’ingénieur. Deux ou trois containers seront nécessaires. Actuellement entreposés à l’embarcadère Paofai, ils devraient ensuite être positionnés à la marina de Teahupo’o pour des raisons d’accessibilité, tout en sachant que le projet de fare va’a suggéré par la municipalité semble se confirmer.
 
Le directeur de l’IJSPF, James Cowan, s’est dit “confiant”, hors conditions météorologiques extrêmes, au sujet de l’exécution de cette dernière phase du chantier, après l’expérience d’un premier montage-démontage à terre.
 
Le démontage de la tour se chiffrerait autour de 16 millions de francs, tandis que le coût du montage serait légèrement supérieur. Au total, la facture pour cette nouvelle tour des juges s’élève à 550 millions de francs, cofinancés par le Pays et l’État. L’enjeu est donc désormais de rentabiliser cet investissement en s’assurant que l’édifice puisse être exploité au moins une fois par an, en commençant par l’étape polynésienne du championnat du monde de la World Surf League (WSL).
 

James Cowan, directeur de l’IJSPF : “Les négociations sont toujours en cours”

Concernant l’avenir de la tour, où en sont les négociations avec la WSL ?
“On a une réunion avec la Fédération tahitienne de surf, vendredi après-midi. La convention de mise à disposition de la tour est prête et je pense qu’elle pourra être signée au terme de cette réunion. La tour est la propriété de l’IJSPF, donc s’il y a des réparations à faire, on le fera, mais on laissera la fédération gérer son montage et son démontage, en sachant que chaque année, la fédération bénéficie d’une subvention. Les négociations entre la WSL, la présidence, le ministère des Sports et la fédération sont toujours en cours.”
 
Au vu des surcoûts liés au montage et démontage, certaines personnes s’interrogent sur la possibilité de laisser la tour en place. Qu’en pensez-vous ?
“C’est une volonté de la population, qui s’est prononcée sur le sujet et voulait qu’on la démonte. Les mentalités vont peut-être évoluer. Si on ne veut pas qu’elle s’abîme, il faudrait l’alléger en retirant certains panneaux hors compétition, pour limiter la prise au vent, par exemple, mais ce n’est pas d’actualité.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Lundi 23 Septembre 2024 à 17:32 | Lu 3344 fois