Nuku Hiva, le 24 octobre 2024 – Des spécimens de sensitive géante, une peste végétale envahissante, viennent d’être observés pour la première fois à Nuku Hiva. Plusieurs habitants de l’île s’inquiètent de voir arriver d’autres pestes végétales aux Marquises si rien n’est mis en œuvre pour mieux contrôler et repérer l’arrivée de marchandises et autres matériels depuis Tahiti.
En juillet dernier, la sensitive géante (Mimosa diplotricha var. diplotricha), une peste végétale envahissante, déjà présente à Tahiti depuis plusieurs années, a été détectée pour la première fois sur l'île de Nuku Hiva par Nico Falchetto, un agent retraité du service de l’agriculture ex-service du développement rural (SDR). L’homme avait alors repéré un large massif sur le bord de la route qui mène à l’aéroport, au niveau du col de Toovii.
“Jusqu’à présent, cette sensitive géante n’avait jamais été vue aux Marquises, explique l’ancien agent du SDR. Il semble donc évident qu’elle a récemment été importée de Tahiti. Pour rappel, cette plante envahissante est la championne des nuisibles. Elle a des capacités de multiplication hors du commun grâce à un fort pouvoir germinatif des graines. Et puis le risque de dispersion est très problématique compte tenu de l’abondance d’animaux en divagation sur l’île de Nuku Hiva. J’aime mon île et ce que je souhaite avant tout c’est la protéger”, s’inquiète le retraité.
Un signalement a rapidement été fait auprès de la circonscription des îles Marquises. Les agents de la Direction de l’équipement sont intervenus sur place en arrachant et en brûlant la plante, puis un cordon de sécurité a été posé sur la zone.
Pour autant, l’association culturelle et environnementale Te Ao O Te Atakua, présidée par Norbert Tavaearii et dont fait partie Nico Falchetto, s’inquiète de l’arrivée de cette espèce invasive et du fait qu’elle n’ait pas été repérée plus tôt par les services compétents : “La plante que j’ai identifiée couvrait environ 10 m² et mesurait 1m de haut, précise Nico Falchetto. Il s’agissait d’une plante adulte portant des fleurs et des gousses de graines. Elle était située au bord de la chaussée, très visible. J’étais très étonné qu’aucun des agents du service de l’Agriculture, qui roulent souvent sur cette route, ne l’ait vue. Quant à l’agent de la biosécurité sur place, il ne connaissait pas vraiment cette plante et surtout il ne dispose pas de véhicule. Il est donc difficile pour lui de contrôler l’apparition éventuelle des nuisibles sur l’étendue de l’île. C’est ce qui me fait dire qu’il y a, à mon sens, un manque de moyens et aussi un manque de formation des agents.”
En juillet dernier, la sensitive géante (Mimosa diplotricha var. diplotricha), une peste végétale envahissante, déjà présente à Tahiti depuis plusieurs années, a été détectée pour la première fois sur l'île de Nuku Hiva par Nico Falchetto, un agent retraité du service de l’agriculture ex-service du développement rural (SDR). L’homme avait alors repéré un large massif sur le bord de la route qui mène à l’aéroport, au niveau du col de Toovii.
“Jusqu’à présent, cette sensitive géante n’avait jamais été vue aux Marquises, explique l’ancien agent du SDR. Il semble donc évident qu’elle a récemment été importée de Tahiti. Pour rappel, cette plante envahissante est la championne des nuisibles. Elle a des capacités de multiplication hors du commun grâce à un fort pouvoir germinatif des graines. Et puis le risque de dispersion est très problématique compte tenu de l’abondance d’animaux en divagation sur l’île de Nuku Hiva. J’aime mon île et ce que je souhaite avant tout c’est la protéger”, s’inquiète le retraité.
Un signalement a rapidement été fait auprès de la circonscription des îles Marquises. Les agents de la Direction de l’équipement sont intervenus sur place en arrachant et en brûlant la plante, puis un cordon de sécurité a été posé sur la zone.
Pour autant, l’association culturelle et environnementale Te Ao O Te Atakua, présidée par Norbert Tavaearii et dont fait partie Nico Falchetto, s’inquiète de l’arrivée de cette espèce invasive et du fait qu’elle n’ait pas été repérée plus tôt par les services compétents : “La plante que j’ai identifiée couvrait environ 10 m² et mesurait 1m de haut, précise Nico Falchetto. Il s’agissait d’une plante adulte portant des fleurs et des gousses de graines. Elle était située au bord de la chaussée, très visible. J’étais très étonné qu’aucun des agents du service de l’Agriculture, qui roulent souvent sur cette route, ne l’ait vue. Quant à l’agent de la biosécurité sur place, il ne connaissait pas vraiment cette plante et surtout il ne dispose pas de véhicule. Il est donc difficile pour lui de contrôler l’apparition éventuelle des nuisibles sur l’étendue de l’île. C’est ce qui me fait dire qu’il y a, à mon sens, un manque de moyens et aussi un manque de formation des agents.”
Des engins de chantiers contaminés
Les intervenants de l’association Te Ao O Te Atakua s’inquiètent par ailleurs de la modestie des moyens dont dispose l’archipel en matière de contrôle et de repérage des éventuelles pestes végétales en provenance de Tahiti : “Nous savons comment ces plantes envahissantes ou leurs graines arrivent chez nous, explique Moana Touatini, membre de l’association. Elles arrivent notamment sur les roues des engins de chantier qui viennent de Tahiti par cargo pour effectuer des travaux aux Marquises. Je suis moi-même conducteur d’engins et je dois dire que j’ai déjà vu des véhicules de chantier de Tahiti arriver chez nous pleins de boue. Pareil pour les affaires des entreprises qui arrivent en containers. On y trouve parfois des chaussures de chantier et tout un tas d’équipements non nettoyés. Ça pose un problème. Il faut vraiment que tout ce qui arrive de Tahiti soit propre au moment de débarquer dans nos îles si on veut les protéger. Nous sommes même prêts à faire nous-même la surveillance à l’arrivée au quai de Taiohae si on nous y autorise.”
Concernée par ce problème environnemental, la tāvana hau de l’archipel Myrna Vaiaanui a organisé plusieurs réunions interservices (communes, service de l’Équipement, service de l’Agriculture, agent de biosécurité, mūto’i, membres de l’association environnementale de Nuku Hiva), à la suite de quoi un rapport a été envoyé à la Direction de l’environnement (Diren).
Le maire de Nuku Hiva et président de la communauté de communes des îles Marquises, Benoit Kautai, déplore quant à lui que les autorités du Pays ne soient pas plus concernées par le sort des archipels : “Désormais la balle est dans le camp du Pays, a-t-il indiqué. Il y a eu un rapport de fait avec la tāvana hau et toutes les parties localement. Il y a besoin de plus de moyens matériels et humains pour pouvoir éviter la propagation de pestes végétales chez nous aux Marquises. Mais je ne peux que constater que les temps ont changé et que de manière générale le gouvernement actuel apporte peu de réponses à nos préoccupations de maires. Je le redis : la balle est dans le camp du Pays.”
Les membres de l’association Te Ao O Te Atakua espèrent eux aussi qu’un retour du ministère de l’Environnement sera rapidement d’actualité. Ils comptent bien par ailleurs continuer à tout mettre en œuvre pour protéger leur Henua Enata.
Concernée par ce problème environnemental, la tāvana hau de l’archipel Myrna Vaiaanui a organisé plusieurs réunions interservices (communes, service de l’Équipement, service de l’Agriculture, agent de biosécurité, mūto’i, membres de l’association environnementale de Nuku Hiva), à la suite de quoi un rapport a été envoyé à la Direction de l’environnement (Diren).
Le maire de Nuku Hiva et président de la communauté de communes des îles Marquises, Benoit Kautai, déplore quant à lui que les autorités du Pays ne soient pas plus concernées par le sort des archipels : “Désormais la balle est dans le camp du Pays, a-t-il indiqué. Il y a eu un rapport de fait avec la tāvana hau et toutes les parties localement. Il y a besoin de plus de moyens matériels et humains pour pouvoir éviter la propagation de pestes végétales chez nous aux Marquises. Mais je ne peux que constater que les temps ont changé et que de manière générale le gouvernement actuel apporte peu de réponses à nos préoccupations de maires. Je le redis : la balle est dans le camp du Pays.”
Les membres de l’association Te Ao O Te Atakua espèrent eux aussi qu’un retour du ministère de l’Environnement sera rapidement d’actualité. Ils comptent bien par ailleurs continuer à tout mettre en œuvre pour protéger leur Henua Enata.