Le manque de pluie de ces derniers mois pourrait engendrer de fortes précipitations pendant la saison chaude.
Papeete, le 27 novembre 2018 - La Polynésie française connaît depuis sept mois une pluviométrie en dessous des normales saisonnières. La saison chaude, qui pointe actuellement le bout de son nez, pourrait être très pluvieuse. Le manque de pluie de ces derniers mois pourrait en effet être condensé sur les quelques mois d'été.
Un taux de pluviométrie de -70% en novembre à Faa'a et même de -96% pour le mois d'octobre à Faa'a. Les chiffres sont impressionnants et ne se cantonnent pas à la commune de Faa'a mais touchent toute la Polynésie française. Sur les cinq archipels formant la Polynésie, quatre sont en situation de sécheresse, les Marquises et les Tuamotu nord (lire encadré) sont les plus touchés. L'archipel de la Société s'en sortant un peu mieux grâce à trois mois très pluvieux.
Un taux de pluviométrie de -70% en novembre à Faa'a et même de -96% pour le mois d'octobre à Faa'a. Les chiffres sont impressionnants et ne se cantonnent pas à la commune de Faa'a mais touchent toute la Polynésie française. Sur les cinq archipels formant la Polynésie, quatre sont en situation de sécheresse, les Marquises et les Tuamotu nord (lire encadré) sont les plus touchés. L'archipel de la Société s'en sortant un peu mieux grâce à trois mois très pluvieux.
LES ALIZÉS TRÈS SOUTENUS NE FAVORISENT PAS LE DÉVELOPPEMENT DES NUAGES
"Pour l'archipel de la Société, le début de l'année 2018 a été très pluvieux, surtout les mois de janvier et février, ce qui fait que le cumul des pluies sur un an est légèrement au-dessus des moyennes, mais depuis le mois de mai, on est clairement en dessous des normales saisonnières. La saison sèche a été très sèche. On aborde la saison humide, déficitaire", explique Victoire Laurent, météorologue à Météo-France.
Le vent des alizés serait l'une des principales causes de ce manque de pluviométrie. " Les alizés ont été très soutenus, ils ne favorisent pas le développement des nuages. Il n'y a pas eu de conditions favorables à la convection", explique la météorologue. A cela, on peut également ajouter le refroidissement habituel des océans pendant la période hivernale.
Le vent des alizés serait l'une des principales causes de ce manque de pluviométrie. " Les alizés ont été très soutenus, ils ne favorisent pas le développement des nuages. Il n'y a pas eu de conditions favorables à la convection", explique la météorologue. A cela, on peut également ajouter le refroidissement habituel des océans pendant la période hivernale.
UN RISQUE DE COMPENSATION
Ce déficit mensuel de pluie depuis le mois de mai pourrait avoir des conséquences sur la saison des pluies qui arrive actuellement avec un léger retard. Les prévisions de Météo-France prévoient pour la période allant de novembre à janvier un cumul de précipitations qui devrait être proche des valeurs normalement observées. Et c'est là où le bât blesse… Car pour retrouver des valeurs saisonnières normales, le risque de "compensation" existe donc. On peut donc s'attendre dans les mois à venir à une pluviométrie très importante avec le lot de désagréments et de dangers que cela peut engendrer sur des terres qui n'ont pas été humidifiées comme elles auraient dû l'être tout au long de ces derniers mois.
"Les sols secs n'absorbent pas bien les fortes quantités d'eau, l'eau ruisselle fort. Il est préférable d'avoir des pluies douces et de façon régulière, plutôt que des grosses pluies d'un coup", insiste Victoire Laurent.
"Les sols secs n'absorbent pas bien les fortes quantités d'eau, l'eau ruisselle fort. Il est préférable d'avoir des pluies douces et de façon régulière, plutôt que des grosses pluies d'un coup", insiste Victoire Laurent.
ANTICIPER LES FORTES PLUIES
Face à ce risque de fortes précipitations pour la saison des pluies, la météorologue insiste sur la vigilance et l'anticipation. "Il faut favoriser les écoulements d'eau, nettoyer les caniveaux, les gouttières, ne pas jeter de troncs d'arbres dans les rivières...".
Vous trouvez qu'il fait plus chaud ces derniers jours ? C'est l'indice d'inconfort !
Vous trouvez qu'il fait plus chaud ces derniers jours alors que pourtant il fait sensiblement la même température que l'an dernier à la même période. En réalité, vous êtes "victime" de l'indice d'inconfort. C'est l'effet combiné de l'humidité et de la température. On ressent d'autant plus la chaleur lorsque l'humidité dans l'air est élevée.
Vous trouvez qu'il fait plus chaud ces derniers jours alors que pourtant il fait sensiblement la même température que l'an dernier à la même période. En réalité, vous êtes "victime" de l'indice d'inconfort. C'est l'effet combiné de l'humidité et de la température. On ressent d'autant plus la chaleur lorsque l'humidité dans l'air est élevée.
Crédit graphique : Météo-France En rouge, les normales saisonnières. En bleu, (RR) hauteurs de précipitation
La sécheresse, une situation très critique aux Marquises et aux Tuamotu nord
Toutes les îles de l'archipel des Marquises et les atolls situés au nord des Tuamotu connaissent actuellement une sécheresse inédite depuis plus de dix ans avec des taux de pluviométrie deux fois moins élevés que les normales saisonnières.
La saison des pluies, qui se situe plus tard pendant les mois de mars et avril, a été catastrophique en 2018. A titre d'exemple, Atuona, à Hiva Oa aux Marquises n'a reçu au mois d'avril pratiquement aucune goutte de pluie, alors que c'est habituellement le deuxième mois le plus pluvieux de l'année.
Et cette situation ne risque pas de s'arranger, car selon les prévisions de Météo-France, "le cumul de précipitation aux Marquises devrait être inférieur aux valeurs normalement observées et la moyenne des températures devrait être proche des normales saisonnières. L’indice de confiance de la prévision est élevé pour les précipitations et pour les températures". La distribution d'eau risque être particulièrement surveillée.
Toutes les îles de l'archipel des Marquises et les atolls situés au nord des Tuamotu connaissent actuellement une sécheresse inédite depuis plus de dix ans avec des taux de pluviométrie deux fois moins élevés que les normales saisonnières.
La saison des pluies, qui se situe plus tard pendant les mois de mars et avril, a été catastrophique en 2018. A titre d'exemple, Atuona, à Hiva Oa aux Marquises n'a reçu au mois d'avril pratiquement aucune goutte de pluie, alors que c'est habituellement le deuxième mois le plus pluvieux de l'année.
Et cette situation ne risque pas de s'arranger, car selon les prévisions de Météo-France, "le cumul de précipitation aux Marquises devrait être inférieur aux valeurs normalement observées et la moyenne des températures devrait être proche des normales saisonnières. L’indice de confiance de la prévision est élevé pour les précipitations et pour les températures". La distribution d'eau risque être particulièrement surveillée.