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La rixe mortelle de Papara jugée aux assises


Quatre affaires seront jugées pour cette dernière session de l'année de la cour d'assises. L'une d'entre elles est programmée sur 5 jours. (Archives)
Quatre affaires seront jugées pour cette dernière session de l'année de la cour d'assises. L'une d'entre elles est programmée sur 5 jours. (Archives)
PAPEETE, le 4 septembre 2017 - La dernière session annuelle des assises débutera demain mardi et devrait durer deux semaines. La cour sera confrontée à quatre affaires dont celle du sauvage règlement de compte de juillet 2014 qui avait coûté la vie à Moearii, jeune papa de 22 ans, lynché à Papara pour une histoire d'enceintes volées. Le procès s'étalera sur cinq jours, il y a six accusés.


La troisième session des assises de l'année 2017 débutera certainement par un huis-clos, demain mardi. Un homme de 33 ans est, en effet, poursuivi pour des faits de viol sur mineur de moins de quinze ans. L'accusé aurait violé la fille de sa femme sur laquelle il exerçait l'autorité parentale. Les faits auraient commencé au moins un an avant le début de la procédure entamée en 2015. Le signalement avait été fait par l'établissement dans lequel était scolarisée la victime. La mère de cette dernière est également poursuivie pour ne pas avoir dénoncé ou tenté d'empêcher des faits dont elle avait connaissance. Elle encourt une peine de cinq ans de prison. L'accusé, quant à lui, pourrait être condamné à une peine maximale de 20 ans de prison ferme.

Le mystère du puit de Raroia

La deuxième affaire sera jugée jeudi et vendredi. Le 19 octobre 2014, à Raroia dans l'archipel des Tuamotu, la police municipale découvre le corps sans vie d'une femme âgée de 24 ans. La victime est retrouvée dans un puit d'environ trois mètres qui se trouve à proximité de son domicile. Son concubin, alors âgé de 29 ans, explique aux mutoi que sa compagne a dû se suicider ou avoir un accident. Mais la famille de la jeune femme ne croit pas à cette thèse et le corps de cette dernière est exhumé afin de pratiquer une autopsie.

Le pied de la victime porte la trace d'une corde avec laquelle elle aurait été attachée et l'examen post mortem révèle que la jeune femme est décédée, noyée, dans 60 centimètres d'eau. Parallèlement, une enquête judiciaire est ouverte est les gendarmes prennent l'avion pour se rendre à Raroia. Face aux enquêteurs, le compagnon de la jeune femme, qui a, entretemps, brûlé leur maison commune pour "faire table rase du passé", donne des versions diverses et variées mais il semble que l'une des versions des faits soit que l'homme, voulant faire avouer à la victime qu'elle était infidèle, l'aurait mise dans le puits en la tenant par une corde attachée à son pied. Le procès d'assises permettra certainement d'éclaircir les faits sur cette funeste journée.

L'accusé, en détention provisoire depuis le 24 octobre 2014, encourt jusqu'à 20 ans de prison.

Equipée sauvage

Le troisième dossier soumis aux jurés sera jugés sur cinq jours, de lundi à vendredi prochain. Le 19 juillet 2014, à Papara, une jeune femme se fait voler son enceinte de la marque Bose. Décidée à récupérer son bien, elle fait alors appel à un ami et à un ex beau-frère. Les jeunes gens se rendent dans une servitude où ils tombent sur plus d'une dizaine de jeunes désireux de se battre. Comme l'indique une source proche du dossier, c'est "l'instinct de territoire" qui pousse cette palanquée d'individus à provoquer une bagarre générale.

Mais, face à plus de dix personnes, les deux hommes, initialement venus pour récupérer l'enceinte de leur amie, se retrouvent submergés. Roué de coups, l'un des deux, âgé de 22 ans, succombe et perd la vie. Devant la cour d'assises, six accusés seront jugés pour des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec, pour circonstance aggravante, que les faits se sont déroulés en réunion. Ils encourent 15 ans de prison ferme.

Alcool et violences conjugales

La dernière affaire de cette session sera jugée du lundi 18 au mardi 19 septembre. Le 27 avril 2014, à Fangatau dans les Tuamotu, une femme de 38 ans décède sous les coups de son compagnon, âgé de 31 ans. Le couple est connu pour se battre fréquemment. L'enquête démontrera que cette sinistre fin résulte d'une journée d'alcoolisation massive. Ce jour-là, à midi, le couple décide de faire un tour du village en scooter. Un voisin les invite à prendre un verre. Le verre se transforme en un litre de komo par personne, il reste alors cinq litres de ce puissant alcool dans une glacière.

La nièce de la victime est présente et ne tarde pas à entrer en conflit avec sa tante. Le concubin de cette dernière tente de se mêler à la dispute mais sa femme lui assène un coup de poing. En riposte, l'homme la frappe. Commence alors un après-midi de violences qui s'achèvera lorsque la femme, chutant sur le bitume après avoir été repoussé par son compagnon, fera un arrêt cardiaque. L'accusé, actuellement sous contrôle judiciaire, risque jusqu'à vingt ans de prison.


Rédigé par Garance Colbert le Lundi 4 Septembre 2017 à 04:00 | Lu 1286 fois