A sa "grande surprise", Hinamoeura Morgant-Cross a vu sa proposition de résolution sur le nucléaire retirée en commission des institutions ce mardi. Commission qu'elle ne préside d'ailleurs plus depuis avril dernier après avoir trop souvent dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas dans son propre camp. Crédit photo APF
Tahiti, le 2 juillet 2024 – Décidément, les relations sont compliquées entre le Tavini et Hinamoeura Morgant-Cross. Elle est même “la punaise dans la savate de Géros”, dit-elle. Nouveau rebondissement ce mardi en commission de l'assemblée. C'est en effet bien son propre camp qui a reporté aux calendes grecques l'examen de sa proposition de résolution visant à redéfinir le fait nucléaire dans notre loi organique alors que l'opposition y était favorable.
Ce n'est pas la première fois. Hinamoeura Morgant-Cross n'est pas le caillou dans la chaussure du Tavini mais plutôt “la punaise dans la savate de Géros” comme elle nous l'a dit elle-même. En effet, c'était bis repetita ce mardi après-midi en commission des institutions de l'assemblée qui a décidé de retirer sa proposition de résolution visant à redéfinir le fait nucléaire en modifiant la loi organique. Rappelons en effet que c'est la seconde fois que son propre camp lui fait le coup. Le Tavini n'avait en effet déjà guère apprécié la première proposition de résolution de Hinamoeura Morgant-Cross visant à limiter le nombre de mandats, alors même que c'était une promesse de campagne. Résultat, ce texte avait lui aussi été mis de côté et l'élue Tavini avait été sanctionnée en perdant la présidence de cette commission des institutions en avril dernier au profit d'Allen Salmon.
Même scénario ce mardi en commission à Tarahoi. Cette proposition de résolution demandant à l'État “une reconnaissance globale et entière des conséquences de la mise à contribution de la Polynésie française pour la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et de la défense de la nation” a tout simplement été retirée à la demande de la majorité. Ce qui peut paraître curieux dans le sens où s'il y a bien un sujet qui cimente la majorité au-delà de ses clivages et guerres intestines, c'est bien celui du nucléaire. Mais il faut croire que cela ne suffit pas.
“Le texte inscrit a finalement été retiré à la demande, ou plutôt suggestion d'Antony Géros, bien sûr validée par le président de la commission Allen Salmon, et soutenue par d'autres membres du Tavini tels qu'Oscar Temaru”, a ainsi regretté Hinamoeura Morgant-Cross ce mardi après-midi, qui déplore surtout que celui qui lui a succédé à la tête de la commission des institutions (Allen Salmon), et qui la soutenait selon elle, “se range finalement derrière tout le monde, alors qu'être président de commission, c'est avoir le courage de défendre ses convictions”. La jeune élue bleue est d'autant plus déçue et en colère que l'opposition était plutôt d'accord avec elle et qu'elle aurait souhaité un “vote unanime” sur ce texte.
Oscar Temaru a fait valoir le fait que le Tavini n'avait jamais été en accord avec la loi organique et que cette proposition de résolution qui vise justement à la modifier “allait à l'encontre des valeurs du parti”. Ça se tient. Et c'est un argument que comprend la jeune élue du Tavini qui lui a néanmoins rétorqué qu'il fallait “jouer avec les cartes que l'on a en main”.
“Ce n'est pas faute d'avoir essayé de m'intégrer au groupe”
Pour le président d l'assemblée, même argument que la première fois. En substance, Tony Géros reproche à Hinamoeura Morgant-Cross d'avoir travaillé seule de son côté sans en parler avant en comité de majorité. “Ce n'est pas faute d'avoir essayé de m'intégrer au groupe”, rétorque Hinamoeura Morgant-Cross qui affirme que c'est ce même Antony Géros qui considère qu'elle ne fait plus partie du Tavini. “Il l'a dit en comité de majorité. Alors c'est bien beau aujourd'hui de dire que je n'ai pas concerté alors que je ne suis clairement pas la bienvenue dans son comité de majorité”, s'est-elle agacée.
C'est en tout cas un crime de lèse-majesté pour le patron de Tarahoi et vice-président du parti qui justifie selon lui le report de l'examen de cette proposition de résolution à quand ? Mystère. Aux calendes grecques si l'on se réfère à la première proposition qui n'avait pas réussi à passer la case commission et qui est toujours dans les cartons de Tarahoi en train de prendre la poussière...
L'élue du Tavini s'apprête par ailleurs à co-signer une autre proposition de résolution... avec l'opposition Tapura et A here ia Porinetia. Évoquée plusieurs fois, elle est enfin rédigée. Il s'agit de celle portée par Nuihau Laurey sur la modification de la loi organique pour modifier le mode de scrutin des territoriales en réduisant le seuil pour le second tour et en revoyant la prime majoritaire. Là encore, Hinamoeura Morgant-Cross risque de s'attirer les foudres de son propre parti.
“Je ne signerai pas au nom du Tavini mais en mon nom propre”, nous a-t-elle précisé. Ce manque de confiance réciproque n'est-il pas le terreau d'une séparation entre le parti indépendantiste et sa brebis galeuse ? “Bien sûr que c'est difficile de vivre tout ça. Mais je n'ai pas à partir. Si j'ai été élue, c'est sur cette liste ! Après, c'est peut-être ce qu'essaie de faire Antony Géros. Mais j'ai envie de lui dire que je serai sa punaise dans sa savate et je serai incisive”. En revanche, elle se défend d'être “la voix modérée de Moetai Brotherson” à l'assemblée, et affirme être droite dans ses bottes et “en phase avec le programme présenté aux territoriales”.
Ce n'est pas la première fois. Hinamoeura Morgant-Cross n'est pas le caillou dans la chaussure du Tavini mais plutôt “la punaise dans la savate de Géros” comme elle nous l'a dit elle-même. En effet, c'était bis repetita ce mardi après-midi en commission des institutions de l'assemblée qui a décidé de retirer sa proposition de résolution visant à redéfinir le fait nucléaire en modifiant la loi organique. Rappelons en effet que c'est la seconde fois que son propre camp lui fait le coup. Le Tavini n'avait en effet déjà guère apprécié la première proposition de résolution de Hinamoeura Morgant-Cross visant à limiter le nombre de mandats, alors même que c'était une promesse de campagne. Résultat, ce texte avait lui aussi été mis de côté et l'élue Tavini avait été sanctionnée en perdant la présidence de cette commission des institutions en avril dernier au profit d'Allen Salmon.
Même scénario ce mardi en commission à Tarahoi. Cette proposition de résolution demandant à l'État “une reconnaissance globale et entière des conséquences de la mise à contribution de la Polynésie française pour la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et de la défense de la nation” a tout simplement été retirée à la demande de la majorité. Ce qui peut paraître curieux dans le sens où s'il y a bien un sujet qui cimente la majorité au-delà de ses clivages et guerres intestines, c'est bien celui du nucléaire. Mais il faut croire que cela ne suffit pas.
“Le texte inscrit a finalement été retiré à la demande, ou plutôt suggestion d'Antony Géros, bien sûr validée par le président de la commission Allen Salmon, et soutenue par d'autres membres du Tavini tels qu'Oscar Temaru”, a ainsi regretté Hinamoeura Morgant-Cross ce mardi après-midi, qui déplore surtout que celui qui lui a succédé à la tête de la commission des institutions (Allen Salmon), et qui la soutenait selon elle, “se range finalement derrière tout le monde, alors qu'être président de commission, c'est avoir le courage de défendre ses convictions”. La jeune élue bleue est d'autant plus déçue et en colère que l'opposition était plutôt d'accord avec elle et qu'elle aurait souhaité un “vote unanime” sur ce texte.
Oscar Temaru a fait valoir le fait que le Tavini n'avait jamais été en accord avec la loi organique et que cette proposition de résolution qui vise justement à la modifier “allait à l'encontre des valeurs du parti”. Ça se tient. Et c'est un argument que comprend la jeune élue du Tavini qui lui a néanmoins rétorqué qu'il fallait “jouer avec les cartes que l'on a en main”.
“Ce n'est pas faute d'avoir essayé de m'intégrer au groupe”
Pour le président d l'assemblée, même argument que la première fois. En substance, Tony Géros reproche à Hinamoeura Morgant-Cross d'avoir travaillé seule de son côté sans en parler avant en comité de majorité. “Ce n'est pas faute d'avoir essayé de m'intégrer au groupe”, rétorque Hinamoeura Morgant-Cross qui affirme que c'est ce même Antony Géros qui considère qu'elle ne fait plus partie du Tavini. “Il l'a dit en comité de majorité. Alors c'est bien beau aujourd'hui de dire que je n'ai pas concerté alors que je ne suis clairement pas la bienvenue dans son comité de majorité”, s'est-elle agacée.
C'est en tout cas un crime de lèse-majesté pour le patron de Tarahoi et vice-président du parti qui justifie selon lui le report de l'examen de cette proposition de résolution à quand ? Mystère. Aux calendes grecques si l'on se réfère à la première proposition qui n'avait pas réussi à passer la case commission et qui est toujours dans les cartons de Tarahoi en train de prendre la poussière...
L'élue du Tavini s'apprête par ailleurs à co-signer une autre proposition de résolution... avec l'opposition Tapura et A here ia Porinetia. Évoquée plusieurs fois, elle est enfin rédigée. Il s'agit de celle portée par Nuihau Laurey sur la modification de la loi organique pour modifier le mode de scrutin des territoriales en réduisant le seuil pour le second tour et en revoyant la prime majoritaire. Là encore, Hinamoeura Morgant-Cross risque de s'attirer les foudres de son propre parti.
“Je ne signerai pas au nom du Tavini mais en mon nom propre”, nous a-t-elle précisé. Ce manque de confiance réciproque n'est-il pas le terreau d'une séparation entre le parti indépendantiste et sa brebis galeuse ? “Bien sûr que c'est difficile de vivre tout ça. Mais je n'ai pas à partir. Si j'ai été élue, c'est sur cette liste ! Après, c'est peut-être ce qu'essaie de faire Antony Géros. Mais j'ai envie de lui dire que je serai sa punaise dans sa savate et je serai incisive”. En revanche, elle se défend d'être “la voix modérée de Moetai Brotherson” à l'assemblée, et affirme être droite dans ses bottes et “en phase avec le programme présenté aux territoriales”.