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La réforme de la protection sociale généralisée ne peut souffrir "d’effets d’annonce"


Béatrice Chansin, ministre de la santé, chargée de la réforme de la PSG.
Béatrice Chansin, ministre de la santé, chargée de la réforme de la PSG.
PAPETE, lundi 10 juin 2013. La solidarité est l’un des maroquins ministériels dont le président du Pays a la charge, mais son financement incombe à Béatrice Chansin qui est la ministre de la protection sociale généralisée (PSG). Ainsi, lors des réunions du Comité de gestion du RSPF, les deux «ministres» sont présents. «Moi je suis chargée de la réforme de la PSG » précise Béatrice Chansin. Sa feuille de route est toute tracée. La ministre a commencé à rencontrer les professionnels de la santé, tous «frustrés de la manière dont les négociations se sont passées avec la CPS (Caisse de prévoyance sociale)». A la fin de l’année 2012, la très grande majorité des professions de santé s’est vue appliquer un rabotage des tarifs de prestations : «ces mesures ont été imposées. Je ne sais pas encore si elles étaient justifiées ou non. La difficulté du Pays est que le gouvernement ne peut pas agir directement sur la CPS qui est un organisme paritaire dont la gestion est assurée par les représentants des employeurs et des employés. De plus, le régime des salariés décide de l’ensemble des autres régimes de la caisse. Il faudrait revenir à un mode de gestion plus représentatif des trois régimes de la caisse» précise la ministre.

En clair, le gouvernement souhaiterait reprendre un peu la main sur cet organisme social dont la gestion lui échappe, alors qu’il est au cœur de la mécanique de la solidarité territoriale. Mais la ministre avance prudemment : «Nous ferons des propositions. Je remettrai en place les rencontres tripartites employeurs/employés/Pays d’ici la fin du mois d’août. Nous prendrons le temps d’avancer» détaille-t-elle. Son portefeuille va nécessiter de «travailler les dossiers» avant de mettre les propositions de réformes au grand jour. «Sur la PSG on ne peut pas faire d’effets d’annonce» lâche la ministre. Discrète, Béatrice Chansin l’est presque par obligation sur des sujets aussi épineux que la PSG. D’autres ministres avec le même portefeuille ont essayé avant elle de s’attaquer au mode de gouvernance et de gestion de la CPS mais s’y sont cassé les dents. La réforme de la PSG serait ainsi une Arlésienne en Polynésie, tout comme la réforme de l’assurance maladie l’est en métropole avec les mêmes causes et les mêmes effets. Des dépenses sociales et de santé accrues avec des recettes en baisse, produisant des déficits récurrents. En France, les réformes se succèdent depuis dix ans sans effets durables. En Polynésie, cette réforme est inévitable, mais quelles en seront les mesures ?

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 10 Juin 2013 à 17:38 | Lu 1388 fois