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La présidente des Marshall survit à une motion de censure et accuse Pékin


Majuro, Iles Marshall | AFP | lundi 11/11/2018 - La présidente des Iles Marshall Hilda Heine a survécu de justesse lundi à une motion de censure orchestrée selon elle par des intérêts soutenus par Pékin et cherchant à porter atteinte à la souveraineté de cette nation du Pacifique.

La motion pour renverser la première présidente élue des Marshall a totalement divisé le Parlement. Le texte a recueilli 16 voix contre et 16 voix pour, soit une voix de moins que les 17 requises pour faire adopter le texte.
Mme Heine a âprement défendu son bilan, rejetant en particulier les accusations de l'opposition selon lesquelles elle avait terni la réputation internationale de l'archipel.
Dans les jours précédant le vote, elle avait qualifié les raisons avancées par l'opposition pour vouloir la renverser "d'écran de fumée". 
D'après elle, le texte était motivé par le refus du gouvernement de soutenir la création d'un paradis fiscal géré de manière indépendante sur un des atolls des Marshall. 
Le projet de "Région administrative spéciale de l'atoll Rongelap" (Rasar) est le bébé de Cary Yan, un homme d'affaires chinois et ressortissant des Iles Marshall. 
Ce projet, qu'il a présenté récemment à Hong Kong, prévoit la création d'un territoire autonome et totalement exempté d'impôts afin d'y attirer des entreprises high-tech.
Le gouvernement de Mme Heine dit que c'est la porte ouverte au blanchiment d'argent et aux escroqueries portant sur les passeports. La semaine dernière, elle a déclaré que Rasar pourrait être le cheval de Troie d'une Chine désireuse de s'emparer d'une partie de l'archipel.
La motion de censure "est une tentative de certains intérêts étrangers pour contrôler nos atolls et en faire un pays au sein de notre pays", a-t-elle déclaré à Radio New Zealand.
Pékin a investi des milliards de dollars pour courtiser les minuscules nations du Pacifique. 
Mme Heine s'est dite déterminée à protéger la souveraineté des Marshall. "Nous devons être prudents connaissant la situation géo-politique de la région Pacifique", a-t-elle dit. "Le gouvernement doit mener ses propres recherches et assurer la sécurité de la souveraineté du pays".

le Mardi 13 Novembre 2018 à 02:38 | Lu 1371 fois