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La police recrute au fenua, pour le fenua


Tahiti, le 3 août 2022 - Les inscriptions pour le concours de gardien de la paix du corps d'État pour l'administration de la Polynésie française, annoncé en juillet par le haut-commissariat, s'ouvriront le 8 août. Au terme d'une formation de deux ans en métropole puis à Tahiti, les lauréats seront définitivement affectés au fenua. Le responsable du centre régional de formation de la police, Luc Roattino, rappelle que ce concours s'adresse à des gens titulaires du baccalauréat mais aussi à des étudiants qui pourront ainsi accéder à une profession qui a “beaucoup évolué”.
 
Annoncé en juillet dernier par le haut-commissaire dans le but de favoriser l'emploi local et alors que cette thématique a été l'un des sujets centraux lors des dernières élections législatives, le concours local de gardien de la paix du corps d'État pour l'administration de la Polynésie française va débuter le 8 août, date à laquelle les inscriptions seront ouvertes. Jusqu'au 7 septembre, les volontaires pourront donc candidater en téléchargeant les formulaires sur le site du haut-commissariat. S'ils sont retenus, ils effectueront 12 mois de formation dans une école de police métropolitaine et 12 mois de formation à Tahiti. Si leur parcours est satisfaisant, ils seront titularisés.
 
Tel que l'explique le responsable du centre régional de formation (CRF) de la police, Luc Roattino, ce concours revêt un caractère particulier : “Ce concours n'a pas eu lieu depuis 2009. C'est donc exceptionnel en termes de recrutement. Tous les ans, il y a des concours de gardiens de la paix sauf que là, les candidats vont partir se former en métropole et à l'issue de leur scolarité, ils seront définitivement affectés en Polynésie française. Il est donc très intéressant et attractif pour la jeunesse polynésienne de candidater sur ce concours.”
 

Imaginaire collectif

Le responsable du centre régional de formation (CRF) de la police, Luc Roattino.
Le responsable du centre régional de formation (CRF) de la police, Luc Roattino.
L'organisation de ce concours vise aussi à mettre en lumière les missions du métier de gardien de la paix : “Nous souhaitons contrer l'idée selon laquelle le métier de gardien de la paix consiste uniquement à mettre des contraventions. Nous voulons rectifier cette idée ancrée dans l'imaginaire collectif pour attirer de potentiels candidats étant, par exemple, titulaires d'une licence en droit. Ce sont des gens qui ont le profil pour devenir gardien de la paix. Nous invitons vraiment les étudiants à tenter ce concours car c'est un concours niveau bac mais nous ouvrons les bras aux universitaires car ce concours est aussi fait pour eux.”
 
Car, depuis la réforme de 1995 des corps et carrières, “le métier de gardien de la paix a beaucoup évolué” explique le responsable du CRF : “Avant 1995, il y avait les gardiens de la paix et les officiers de paix en uniforme d'un côté et les inspecteurs de police de l'autre qui faisaient les enquêtes. La réforme a permis la création de corps uniques à la fois pour la tenue et pour les investigations. Les métiers des uns et des autres ont beaucoup changé. Pour faire simple, les gardiens de la paix d'aujourd'hui, pour une grande partie, ont des missions que les inspecteurs de police pouvaient réaliser par le passé. On va recruter des gardiens de la paix qui pourront être affectés dans des services d'investigations pour faire des enquêtes, placer des gens en garde à vue, faire des perquisitions ou des écoutes téléphoniques.”
 
Enfin, Luc Roattino tient également à rappeler que le concours de gardien de la paix fait office de véritable ascenseur social : “Lorsque l'on est gardien de la paix, l'évolution peut être importante puisqu'il y a plusieurs grades : gardien de la paix, brigadier, brigadier-chef et major de police. En interne, il est également possible de passer le concours d'officier de police. Cette année, nous avons une Polynésienne qui était major de police et qui a passé le recrutement pour devenir officier de police. Elle sera donc lieutenant de police.”

Modalités :
 
  • Sept places sont ouvertes pour ce concours dont quatre pour les gens externes qui ne viennent pas du tout de la fonction publique, deux places pour des personnes exerçant déjà la profession de policiers adjoints et –c'est une nouveauté– une place pour des personnes qui sont déjà fonctionnaires. Ce concours s'adresse à “toute personne ayant ses intérêts en Polynésie”, c'est la philosophie de cette sélection qui s'adresse à des gens ayant un casier judiciaire vierge.
 
Épreuves :
 
  • Trois cas pratiques présentés aux candidats concernant des missions de police associés à un fonds documentaire.
  • Epreuve de langue étrangère.
  • Epreuve sportive très sélective car en métropole, quasiment 50% des candidats sont éliminés lors de cette épreuve au cours de laquelle on teste notamment la rapidité, l'agilité et l'aisance du candidat.
  • Grand oral devant un jury de policiers.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 3 Août 2022 à 16:20 | Lu 5346 fois