PARIS, 10 mai 2011 (AFP) - La pêche en eau profonde concerne moins de 300 bateaux dans le monde mais a "une empreinte écologique gigantesque", notamment en abîmant les fonds marins, au regard de son importance commerciale et des emplois générés, selon un rapport présenté mardi par des ONG internationales.
"La pêche en profondeur, en dépit d'une valeur économique relativement faible, a un fort impact sur l'environnement, avec le déclin rapide de certaines espèces et des effets sur les fonds marins en raison notamment des chaluts", résume le professeur Phil Weaver, spécialiste des fonds marins.
La pêche en eau profonde, au-delà de 500m, cible notamment empereurs, grenadiers de roche et sabres noirs. Elle s'est développée au tournant des années 80, les chalutiers allant pêcher toujours plus loin et plus profondément en raison de l'appauvrissement des ressources sur les côtes.
Cette activité, avec une flotte mondiale évaluée à 285 navires seulement, pour dix pays principalement concernés dont la Nouvelle-Zélande, la Russie et l'Islande, reste modeste au regard de la pêche globale. Elle se chiffre à 450 millions d'euros, contre 80 à 85 milliards de dollars (55 à 60 milliards d'euros) pour l'activité pêche au niveau mondial, selon le Pr Weaver.
Mais son impact sur le fond des océans est sans rapport avec ce poids économique, ont souligné lundi plusieurs scientifiques et des ONG réunis pour la sortie d'un rapport sur "le profil socio-économique de la pêche profonde" élaboré par l'association Bloom.
Les chaluts, en raclant les fonds marins, détruisent des espèces fragiles et des coraux qui mettent très longtemps à se reconstituer, ont-ils rappelé, pointant aussi les risques de surpêche visant les espèces cibles mais aussi bien d'autres remontées accidentellement dans les filets.
"La pêche en eau profonde pourrait connaître les mêmes problèmes de surexploitation que la pêche côtière", rappelle Matthew Gianni, conseiller politique de Deep Sea Conservation Coalition qui réunit une soixantaine d'organisations internationales.
Cette activité constitue, de très loin, l'impact humain le plus important sur les fonds dans l'Atlantique Nord-Est, largement devant les activités pétrolières, la pose de câbles sous-marins ou les activités scientifiques, selon une étude présentée par le Pr Weaver.
"C'est bien que l'industrie pétrolière soit contrôlée, mais nous avons besoin du même niveau de contrôle pour la pêche", estime-t-il.
Une pêche durable est possible, estiment les ONG, mais à certaines conditions comme l'abandon du chalutage profond et le prélèvement en petite proportion des espèces ciblées.
Au regard de cet effet "dévastateur" sur le milieu marin, l'association Bloom, qui a épluché les comptes des trois principales entreprises françaises concernées, Dhellemmes, Euronor et Scapêche, regrette que ces sociétés "non rentables" continuent à bénéficier de subventions publiques.
"Ces subventions sont venues à un moment où pourtant il avait été clairement et scientifiquement établi que l'objectif était de réduire la pression de pêche", note Claire Nouvian, présidente de Bloom, précisant que le rapport ne traite pas de la pêche française de la légine en Antarctique, activité quant à elle rentable et réalisée dans des conditions jugées satisfaisantes.
En Atantique du Nord-Est, une dizaine de bateaux français réalise 80 à 90% de la pêche profonde française, souligne-t-elle, pointant notamment la "vulnérabilité structurelle" des entreprises par rapport au coût du carburant, qui peut représenter "près de la moitié de leur chiffre d'affaires".
alu/bp/bg
"La pêche en profondeur, en dépit d'une valeur économique relativement faible, a un fort impact sur l'environnement, avec le déclin rapide de certaines espèces et des effets sur les fonds marins en raison notamment des chaluts", résume le professeur Phil Weaver, spécialiste des fonds marins.
La pêche en eau profonde, au-delà de 500m, cible notamment empereurs, grenadiers de roche et sabres noirs. Elle s'est développée au tournant des années 80, les chalutiers allant pêcher toujours plus loin et plus profondément en raison de l'appauvrissement des ressources sur les côtes.
Cette activité, avec une flotte mondiale évaluée à 285 navires seulement, pour dix pays principalement concernés dont la Nouvelle-Zélande, la Russie et l'Islande, reste modeste au regard de la pêche globale. Elle se chiffre à 450 millions d'euros, contre 80 à 85 milliards de dollars (55 à 60 milliards d'euros) pour l'activité pêche au niveau mondial, selon le Pr Weaver.
Mais son impact sur le fond des océans est sans rapport avec ce poids économique, ont souligné lundi plusieurs scientifiques et des ONG réunis pour la sortie d'un rapport sur "le profil socio-économique de la pêche profonde" élaboré par l'association Bloom.
Les chaluts, en raclant les fonds marins, détruisent des espèces fragiles et des coraux qui mettent très longtemps à se reconstituer, ont-ils rappelé, pointant aussi les risques de surpêche visant les espèces cibles mais aussi bien d'autres remontées accidentellement dans les filets.
"La pêche en eau profonde pourrait connaître les mêmes problèmes de surexploitation que la pêche côtière", rappelle Matthew Gianni, conseiller politique de Deep Sea Conservation Coalition qui réunit une soixantaine d'organisations internationales.
Cette activité constitue, de très loin, l'impact humain le plus important sur les fonds dans l'Atlantique Nord-Est, largement devant les activités pétrolières, la pose de câbles sous-marins ou les activités scientifiques, selon une étude présentée par le Pr Weaver.
"C'est bien que l'industrie pétrolière soit contrôlée, mais nous avons besoin du même niveau de contrôle pour la pêche", estime-t-il.
Une pêche durable est possible, estiment les ONG, mais à certaines conditions comme l'abandon du chalutage profond et le prélèvement en petite proportion des espèces ciblées.
Au regard de cet effet "dévastateur" sur le milieu marin, l'association Bloom, qui a épluché les comptes des trois principales entreprises françaises concernées, Dhellemmes, Euronor et Scapêche, regrette que ces sociétés "non rentables" continuent à bénéficier de subventions publiques.
"Ces subventions sont venues à un moment où pourtant il avait été clairement et scientifiquement établi que l'objectif était de réduire la pression de pêche", note Claire Nouvian, présidente de Bloom, précisant que le rapport ne traite pas de la pêche française de la légine en Antarctique, activité quant à elle rentable et réalisée dans des conditions jugées satisfaisantes.
En Atantique du Nord-Est, une dizaine de bateaux français réalise 80 à 90% de la pêche profonde française, souligne-t-elle, pointant notamment la "vulnérabilité structurelle" des entreprises par rapport au coût du carburant, qui peut représenter "près de la moitié de leur chiffre d'affaires".
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