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La page officielle de Sarkozy sur Facebook victime d'un "Google bombing"

PARIS, 6 septembre 2010 (AFP) - Nicolas Sarkozy est victime depuis ce week-end d'un "Google bombing", un référencement sauvage sur internet faisant apparaître sa page officielle sur Facebook en tête des résultats quand les internautes tapent le mot-clé "trou du cul" sur le numéro un des moteurs de recherche.


La page officielle de Sarkozy sur Facebook victime d'un "Google bombing"
Relevant plus de la mauvaise blague que du piratage, ce phénomène nécessite l'action conjuguée de sites internet et d'internautes : plus ils sont nombreux à associer le mot-clé et l'adresse choisis, et plus le système d'exploitation de Google fait remonter cette référence dans la hiérarchie de ses résultats.

"Parfois, en faisant appel à [cette] pratique appelée +Google bombing+, des farceurs peuvent générer des résultats étranges", a tenu à souligner Google lundi dans un communiqué.

"Dans ce cas précis, un certain nombre de webmestres ont utilisé l'expression en question pour pointer vers la page Facebook de Nicolas Sarkozy, la faisant ainsi remonter parmi les résultats de recherches liés à cette requête", a précisé le groupe.

"Nous ne soutenons pas cette pratique, ni aucune autre visant à altérer l'intégrité de nos résultats de recherche, mais en aucun cas cette pratique n'affecte la qualité générale de notre moteur de recherche dont l'impartialité reste, comme toujours, au centre de notre action", a souligné Google.

Le moteur de recherche indique que ses résultats "sont générés par un algorithme qui classe, entre autres, les pages web en tenant compte de la relative popularité des sites qui pointent vers ces pages".

En juillet 2009, Nicolas Sarkozy avait déjà été victime du phénomène, son ancien site de campagne présidentielle arrivant en tête des recherches Google avec le mot-clé "trou du cul du web".

De même, il y a quelques années, quand on tapait son nom sur le moteur de recherche, le premier résultat qui apparaissait était la comédie "Iznogoud" de Patrick Braoudé.

kd/cco/jpa

Le "Google Bombing" ou comment "dézinguer" le site d'une personnalité

La page officielle de Sarkozy sur Facebook victime d'un "Google bombing"
Le "Google Bombing" dont est victime Nicolas Sarkozy pour la deuxième fois, est une technique de "détournement" du net qui sert à "dézinguer" la page d'une personnalité, explique Olivier Ertzscheid, universitaire spécialiste de l'internet et maître de conférences à Nantes.

Depuis ce week-end, un référencement sauvage fait apparaître la page officielle du président de la République sur Facebook en tête des résultats quand les internautes tapent le mot-clé "trou du cul" sur le numéro un des moteurs de recherche.

Q: En quoi consiste le "Google Bombing", est-ce une nouvelle forme de piratage?

R: "Ce n'est absolument pas du piratage mais simplement une manière d'utiliser et de détourner le système d'exploitation du moteur de recherches. Quand on veut +dézinguer+ une page, l'objectif pour les auteurs est de produire un maximum de liens entrants dans Google qui associent un mot-clé et une adresse. Google évalue la valeur et la popularité des sites grâce à son système +PageRank+: donc plus ces sites ou ces pages ont un +ranking élevé+ et plus ils auront de poids et d'influence pour que leurs informations figurent en tête des résultats de recherche".

Q: Combien de sites ou de personnes interviennent dans un cas de ce type?

R: "C'est très difficilement chiffrable, mais grosso modo on peut dire que 5.000 sites ou pages ayant un +ranking+ important peuvent arriver à leurs fins assez rapidement en termes de +Google Bombing+. Par contre, si des sites, pages ou blogs ont une +valeur+ moins élevée, il faudra qu'ils soient 10.000, 20.000 ou même plus pour réussir, et en plus de temps".

Q: Quelle est la politique de Google en la matière? Interviennent-ils?

R: "Initialement le credo fondamental du groupe, c'est zéro intervention humaine, notamment sur le classement de ses résultats de recherche. On l'a bien vu avec un des premiers cas de +bombing+ d'ampleur, celui qu'avait subi George W. Bush il y a plusieurs années: lorsqu'on tapait +miserable failure+ (+échec cuisant+) sur Google, le premier résultat de recherche renvoyait sur sa biographie officielle sur le site de la Maison Blanche. Et ce lien est resté en ligne plus de deux ans, Google n'est pas intervenu! Ils continuent à s'y tenir, alors qu'il est très simple, techniquement, d'éliminer ce genre de liens".

Propos recueillis par Katia DOLMADJIAN

Rédigé par AFP le Lundi 6 Septembre 2010 à 06:28 | Lu 686 fois