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La maison de l’enfance de Punaauia fête ses 10 ans


Tahiti, le 30 octobre 2024 - Elle a ouvert il y a précisément dix ans. À cette occasion, la maison de l’enfance de Punaauia a organisé une journée festive, ce mercredi 30 octobre, avec de très nombreux parents et enfants. Pour l’équipe encadrante, les représentants du Pays et de la commune, c’est une reconnaissance des efforts réalisés.

Pour fêter les 10 ans de la maison de l’enfance de Punaauia, une journée festive a été organisée ce mercredi. Parents et enfants y ont participé en nombre. Des représentants du Pays, dont Jane Maopi, chargée de mission à la vice-présidence, ou Anthony Pheu, directeur de cabinet du ministre de la Santé en charge de la prévention, ainsi que des représentants de la commune avaient été invités. Ils ont été reçus par, notamment, Anaïs Daubin, éducatrice de jeunes enfants et référente pour l’établissement, accompagnée de Véronique Saint-Blancat, référente de la maison de l’enfance et coordinatrice des maisons de l’enfance pour la Polynésie.
 
Rappelant les objectifs de la structure, elles ont pu faire un bilan et partager leur constat : la fréquentation est en nette évolution. “Nous sommes passés de 3 000 visites à 6 000 visites par an”, précise Véronique Saint-Blancat. L’amplitude des horaires elle aussi a grandi, l’ouverture est quotidienne en journée continue à l’exception de deux demi-journées par semaine dédiées aux situations spécifiques. En plus, la parole se libère et des liens forts se créent. La maison de l’enfance accueille les tout-petits jusqu’à 5 ans, “mais certains parents continuent à venir lorsqu’ils ont une question précise, ou simplement pour revoir l’équipe”, assure Anaïs Daubin.
 
Une structure unique

Dans le cadre du Pacte de progrès et du contrat de développement, un partenariat État-Pays a été acté en 2009 pour développer l’accueil de la petite enfance au sein de communes volontaires. Une convention a été signée permettant la construction de cinq maisons de l’enfance (Punaauia, Faa’a, Taravao, Uturoa et Taiohae). En février 2013, le Fare Tama Hau a été associé au projet travaillant sur une définition des maisons de l’enfance, il a en charge leur gestion et leur coordination. Leur mission est double : l’éveil des enfants jusqu’à 5 ans et l’accompagnement à la parentalité. “Un grand écart pour les éducateurs qui reste néanmoins complémentaire”, indique Anaïs Daubin qui insiste : “Ce genre de structure est unique à la Polynésie”.

Anaïs Daubin, éducatrice de jeunes enfants et référente pour l’établissement, accompagnée de Véronique Saint-Blancat, référente de la maison de l’enfance de Punaauia et coordinatrice des maisons de l’enfance pour la Polynésie (à droite).
Anaïs Daubin, éducatrice de jeunes enfants et référente pour l’établissement, accompagnée de Véronique Saint-Blancat, référente de la maison de l’enfance de Punaauia et coordinatrice des maisons de l’enfance pour la Polynésie (à droite).
La référente de la maison de l’enfance de Punaauia revient sur les débuts de la structure : “On a testé des choses, en termes d’activités notamment avec un souci de mixité et de cohésion sociale, sans savoir si cela allait prendre, et finalement cela a bien fonctionné !” L’équipe anime des ateliers pour les enfants (chant, peinture, patouillage, éveil corporel…) et des café-parents pour les adultes. “Nous recevons des mères, des pères, des grands-parents avec qui nous sommes, toujours, dans l’écoute active et la bienveillance.” Les sujets alors sont libres ou choisis (sommeil, allaitement…).
 
Un réseau de partenaires
 

La maison de l’enfance travaille main dans la main avec diverses associations, la mairie ainsi que des services du Pays dans les secteurs de l’éducation, la santé et le social. Un dispositif particulier a été mis en place à Punaauia avec deux écoles. Ainsi, des classes de STP passent du temps à la maison de l’enfance tandis qu’en retour, une éducatrice de jeunes enfants de la structure se déplace dans l’école.
 
Des parents qui sont plus attentifs à leur enfant réduit la maltraitance, l’échec scolaire et donc la déscolarisation, nous sommes en situation de prévention primaire”, conclut Véronique Saint-Blancat.
 

Vaitiare Ahutoru et Orarigi, 2 ans et demi : "Nous venions pour la sociabiliser"

Aujourd’hui, Orarigi a 2 ans et demi et vit à Bora Bora avec ses parents, mais elle a fréquenté la maison de l’enfance dès qu’elle a su ramper. “Elle avait 6 ou 7 mois”, se rappelle sa mère, Vaitiare Ahutoru. “Elle a eu ses premiers copains et copines ici, nous venions pour la sociabiliser.” Vaitiare Ahutoru et son mari ont “adoré” les café-parents. Ils venaient pour y trouver des conseils auprès des éducatrices mais également pour pouvoir échanger avec d’autres parents. Leur fille affectionnait “tout ce qui était patouille, tous les ateliers qui éveillaient ses sens”. De passage à Tahiti pour les vacances, la famille a profité de la journée anniversaire pour revenir, retrouver l’équipe et les amis. “Je regrette qu’il n’y ait pas de maison comme celle-ci à Bora.”
 

Roata Frogier :  “Il devrait y avoir des maisons de l’enfance dans toutes les communes”

Lorsque sa fille de 11 ans est née, Roata vivait à Pirae. Elle a entendu parler de la maison de l’enfance de Punaauia grâce au bouche-à-oreille. Pour “sortir de l’isolement”, elle faisait le déplacement avec des amies. “Il n’y avait pas grand-monde à l’époque.” Aujourd’hui, la fréquentation et la mixité ont augmenté. “Le public s’est diversifié, l’image a changé.”
 
Sa fille est porteuse d’un handicap, elle est à présent à la Fraternité chrétienne. La maison de l’enfance a été un premier pas pour “voir le monde”. Elle lui a permis d’échanger avec d’autres “et puis les professionnels t’aident et t’accompagnent”.
 
La fréquentation de la maison de l’enfance a rendu l’entrée à l’école moins difficile. “La séparation pour ma fille comme pour moi a été moins difficile.” Selon Roata, “il devrait y avoir des maisons de l’enfance dans toutes les communes”.
 

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 30 Octobre 2024 à 17:03 | Lu 1206 fois