Raiatea, le 20 novembre 2022 – Pour fêter le lever des Pléiades et l’annonce de la saison d’abondance, les terminales Métiers de l’accueil du lycée professionnel de Uturoa ont organisé une grande journée culturelle au marae de Taputapuātea. Un moyen de fêter la culture en mettant à l’honneur les savoir-faire ancestraux, et les partager pour les faire perdurer.
Les jardins du site du marae de Taputapuātea étaient en effervescence jeudi. Les habitants de l’île, les classes des écoles voisines et les touristes étaient au rendez-vous pour marquer Matari’i i ni’a et les prémices de Te tau Auhune, le temps de l’abondance. Les élèves de terminale Métiers de l’accueil du lycée professionnel (LP) de Uturoa ont mis sur pied pour l’occasion un grand événement culturel.
Après la cérémonie d’ouverture, menée par Jean Mere, représentant de la Direction de la culture, le proviseur du LP, Julien Guilloux, les élèves et les élus de la commune ont pu s’exprimer dans les différents ateliers.
Une vingtaine de stands
De la conception du mono’i à l’attache de pareo, en passant par les percussions, la danse tahitienne ou encore la fabrication du mitihue, les thèmes étaient variés. Les élèves de l’école voisine d’Opoa se sont par exemple rendus sur l’atelier dédié au tapa. Après une explication sur le rôle de cette étoffe végétale, place à la pratique. Armés de leur i’e, le maillet, et du tutua, l’enclume, ils ont entonné à tue-tête la chanson du tapage de tapa pour frapper en rythme l’écorce.
Les jardins du site du marae de Taputapuātea étaient en effervescence jeudi. Les habitants de l’île, les classes des écoles voisines et les touristes étaient au rendez-vous pour marquer Matari’i i ni’a et les prémices de Te tau Auhune, le temps de l’abondance. Les élèves de terminale Métiers de l’accueil du lycée professionnel (LP) de Uturoa ont mis sur pied pour l’occasion un grand événement culturel.
Après la cérémonie d’ouverture, menée par Jean Mere, représentant de la Direction de la culture, le proviseur du LP, Julien Guilloux, les élèves et les élus de la commune ont pu s’exprimer dans les différents ateliers.
Une vingtaine de stands
De la conception du mono’i à l’attache de pareo, en passant par les percussions, la danse tahitienne ou encore la fabrication du mitihue, les thèmes étaient variés. Les élèves de l’école voisine d’Opoa se sont par exemple rendus sur l’atelier dédié au tapa. Après une explication sur le rôle de cette étoffe végétale, place à la pratique. Armés de leur i’e, le maillet, et du tutua, l’enclume, ils ont entonné à tue-tête la chanson du tapage de tapa pour frapper en rythme l’écorce.
Un peu plus loin, un groupe de touristes canadiens s’est intéressé à la fabrication du more. Après avoir récolté l’écorce interne du pūrau, l’hibiscus de plage, il faut la laisser tremper pendant plusieurs semaines pour la ramollir. L’écorce est ensuite blanchie dans de l’eau citronnée, puis séchée. Ce n’est qu’après tout ce processus que l’on peut tresser la fibre pour faire le ‘ahu more que nous connaissons.
Un projet pédagogique
Le professeur principal de la classe organisatrice, Tamatea Van der Maesen, explique que l’objectif de cet événement a été de mettre en valeur les savoir-faire culturels et professionnels des élèves : “La professeur de tahitien, Hina Jordan, a proposé l’idée au départ avec les élèves. Elle est partie du constat que c’était important de mettre en avant le patrimoine culturel des élèves. Ils ont ensuite choisi les ateliers en fonction de leurs connaissances. Et le site de Taputapuātea a été choisi naturellement car on dit que c’est le cœur de la Polynésie, qui réunit les archipels.” Cet événement a également été réalisé en partenariat avec les prestataires touristiques maritimes et terrestres, afin d’en faire profiter les touristes. Ainsi, il permet une petite levée de fonds pour organiser un voyage scolaire dans les îles alentours. La prochaine levée de fonds se fera d’ailleurs le vendredi 2 décembre, avec un gala organisé par la même promotion, avec le groupe Ta’iora bien établi sur Raiatea, le chanteur Eto et Dj Manax, populaire à Bora Bora.
Un projet pédagogique
Le professeur principal de la classe organisatrice, Tamatea Van der Maesen, explique que l’objectif de cet événement a été de mettre en valeur les savoir-faire culturels et professionnels des élèves : “La professeur de tahitien, Hina Jordan, a proposé l’idée au départ avec les élèves. Elle est partie du constat que c’était important de mettre en avant le patrimoine culturel des élèves. Ils ont ensuite choisi les ateliers en fonction de leurs connaissances. Et le site de Taputapuātea a été choisi naturellement car on dit que c’est le cœur de la Polynésie, qui réunit les archipels.” Cet événement a également été réalisé en partenariat avec les prestataires touristiques maritimes et terrestres, afin d’en faire profiter les touristes. Ainsi, il permet une petite levée de fonds pour organiser un voyage scolaire dans les îles alentours. La prochaine levée de fonds se fera d’ailleurs le vendredi 2 décembre, avec un gala organisé par la même promotion, avec le groupe Ta’iora bien établi sur Raiatea, le chanteur Eto et Dj Manax, populaire à Bora Bora.
Jean Mere, médiateur du patrimoine et représentant du Service de la culture
“Matari’i i ni’a, c’est le printemps polynésien”
“Aujourd’hui, les élèves ont pu mettre en place leur événement, qu’on a travaillé ensemble en amont avec leurs professeurs. Je trouve cela formidable, car c’est une sorte de réconciliation avec leur histoire, leur passé. Ils ont voulu montrer les différentes qualités et savoir-faire d’antan des Tahitiens. Ce sont des choses que nos ancêtres faisaient naturellement et qu’on doit réapprendre. Je les ai accompagnés également pour ce qui concerne le tourisme. Car je reçois beaucoup de touristes ici, donc je leur ai partagé mon expérience. Le faire sur le site du marae est un grand pas, car depuis que le site a été classé en 2017 à l’Unesco, il n’y a pas vraiment eu d’événements organisés, à cause des recommandations de l’Unesco pour protéger le site. Il y a eu beaucoup de visites de classes, mais c’est la première fois que l’une d’entre elles organise une telle cérémonie. Évidemment, en respectant le site : les décorations éphémères étaient autorisées, mais aucun emplacement fixé dans le sol n’a été fait, pour le préserver.
Pour revenir sur Matari’i tout seul, c’est l’année polynésienne. Qui est divisée en deux parties. Matari’i i ni’a, qui va débuter là à partir du 20 novembre. Chez le Polynésien, c’est la joie, l’effervescence, l’amour. C’est le printemps polynésien, où il y a la danse, les rencontres, les fêtes. Puis Matari’i i raro arrive le 20 mai. C’est le moment où on se met en retrait. Il n’y a pas vraiment d’événements, on fait attention à la nourriture car il n’y en a plus autant. Parfois on fait des rāhui, des restrictions, pour donner le temps à la nature de se régénérer.”
“Matari’i i ni’a, c’est le printemps polynésien”
“Aujourd’hui, les élèves ont pu mettre en place leur événement, qu’on a travaillé ensemble en amont avec leurs professeurs. Je trouve cela formidable, car c’est une sorte de réconciliation avec leur histoire, leur passé. Ils ont voulu montrer les différentes qualités et savoir-faire d’antan des Tahitiens. Ce sont des choses que nos ancêtres faisaient naturellement et qu’on doit réapprendre. Je les ai accompagnés également pour ce qui concerne le tourisme. Car je reçois beaucoup de touristes ici, donc je leur ai partagé mon expérience. Le faire sur le site du marae est un grand pas, car depuis que le site a été classé en 2017 à l’Unesco, il n’y a pas vraiment eu d’événements organisés, à cause des recommandations de l’Unesco pour protéger le site. Il y a eu beaucoup de visites de classes, mais c’est la première fois que l’une d’entre elles organise une telle cérémonie. Évidemment, en respectant le site : les décorations éphémères étaient autorisées, mais aucun emplacement fixé dans le sol n’a été fait, pour le préserver.
Pour revenir sur Matari’i tout seul, c’est l’année polynésienne. Qui est divisée en deux parties. Matari’i i ni’a, qui va débuter là à partir du 20 novembre. Chez le Polynésien, c’est la joie, l’effervescence, l’amour. C’est le printemps polynésien, où il y a la danse, les rencontres, les fêtes. Puis Matari’i i raro arrive le 20 mai. C’est le moment où on se met en retrait. Il n’y a pas vraiment d’événements, on fait attention à la nourriture car il n’y en a plus autant. Parfois on fait des rāhui, des restrictions, pour donner le temps à la nature de se régénérer.”
Vaetia Itae, en terminale Métiers de l’accueil
“Transmettre ces connaissances que j’ai eues avec mes grands-parents”
“L’idée vient de notre professeur de tahitien. On a aimé, car ça nous permet de sortir du contexte des cours à l’école et de passer à la pratique. Le but c’est de présenter plusieurs activités culturelles. On s’est répartis par équipes et on a choisi les activités par affinités et en fonction de nos connaissances. Par exemple, moi j’anime le stand de mitihue parce que mes grands-parents en font dans notre famille. Je voulais transmettre ces connaissances que j’ai eues avec eux. On a pu organiser cet événement grâce à une matière qu’on appelle Chef-d’œuvre. On a préparé nos explications d’ateliers en français, en anglais et en tahitien, et réfléchi à toute l’organisation et les préparations dont on avait besoin pour chaque atelier. J’étais contente de pouvoir animer cet atelier. Certains connaissaient déjà le processus, comme les jeunes élèves. Ils connaissaient même le pana ha’ari. Et à l’inverse, ceux qui ne connaissaient pas étaient curieux. Par exemple on a eu beaucoup de questions sur la différence entre les chevrettes qu’on utilise pour le mitihue, et les crevettes. La différence c’est que les chevrettes sont d’eau douce et les crevettes viennent de la mer."
“Transmettre ces connaissances que j’ai eues avec mes grands-parents”
“L’idée vient de notre professeur de tahitien. On a aimé, car ça nous permet de sortir du contexte des cours à l’école et de passer à la pratique. Le but c’est de présenter plusieurs activités culturelles. On s’est répartis par équipes et on a choisi les activités par affinités et en fonction de nos connaissances. Par exemple, moi j’anime le stand de mitihue parce que mes grands-parents en font dans notre famille. Je voulais transmettre ces connaissances que j’ai eues avec eux. On a pu organiser cet événement grâce à une matière qu’on appelle Chef-d’œuvre. On a préparé nos explications d’ateliers en français, en anglais et en tahitien, et réfléchi à toute l’organisation et les préparations dont on avait besoin pour chaque atelier. J’étais contente de pouvoir animer cet atelier. Certains connaissaient déjà le processus, comme les jeunes élèves. Ils connaissaient même le pana ha’ari. Et à l’inverse, ceux qui ne connaissaient pas étaient curieux. Par exemple on a eu beaucoup de questions sur la différence entre les chevrettes qu’on utilise pour le mitihue, et les crevettes. La différence c’est que les chevrettes sont d’eau douce et les crevettes viennent de la mer."