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La formation maritime comme priorité de l'État


Le secrétaire d'État, Hervé Berville, en visite au port de pêche en compagnie de Taivini Teai, ministre des ressources marines.
Le secrétaire d'État, Hervé Berville, en visite au port de pêche en compagnie de Taivini Teai, ministre des ressources marines.
Tahiti, le 13 novembre 2023 – Dans le cadre de sa tournée en Polynésie française, le secrétaire d'État chargé de la mer, Hervé Berville, est allé à la rencontre des différents acteurs du port de Papeete, ce lundi, afin d'évoquer les problématiques liées aux activités hauturières. Parmi les plus urgentes, la formation des futurs acteurs du secteur maritime fait l'unanimité.
 
Présent sur le territoire pour seulement quatre jours, le secrétaire d'État chargé de la mer, Hervé Berville, n'a pas de temps à perdre. Après s'être rendu aux Musées de Tahiti et des îles et à la gare maritime le premier jour, puis à Tetiaroa le deuxième, le secrétaire d'État avait rendez-vous ce lundi matin, dès 5 heures, avec les différents acteurs du port de Papeete. Un marathon éclair, où les temps de parole se devaient d'être concis et pertinents. Difficile donc de faire passer des messages qui marquent. Pourtant, des problèmes à soulever, il y en avait.
 
“L'enjeu numéro un pour nous, aujourd'hui, c'est la formation”, déclarait Hervé Berville après s'être entretenu avec les pêcheurs et les armateurs de Papeete. “Nous avons un projet ambitieux pour le fenua : nous voulons tripler les capacités de pêche. Ça veut donc dire former 1 000 marins”, poursuivait-il. Mais un problème se pose : si la Polynésie française propose effectivement plusieurs formations concernant les métiers de la mer, en revanche, elle manque cruellement de formateurs. En effet, en visite également au Centre des métiers de la mer de la Polynésie française (CMMPF) ce lundi matin, le secrétaire d'État s'est très vite confronté à la réalité du contexte polynésien. “Il est difficile de convaincre des capitaines de bateau d'arrêter leur activité pour venir former les futures générations. Sur un bateau, ils peuvent gagner plus de 500 000 francs par mois. En tant que formateurs, on est loin de ce chiffre”, s'accordaient à dire plusieurs employés du CMMPF.
 
36 millions pour le CMMPF
 
De plus, les élèves du centre avaient eux aussi des revendications à faire passer : “La formation c'est bien, mais si après ça ne suit pas… Il y a un souci. Aujourd'hui, pour bénéficier de la défiscalisation sur des navires neufs, il faut être titulaire du Brevet de capitaine de pêche côtière (BCPC) et attendre deux ans. Ce qui veut dire que pendant deux ans, on est obligé de travailler pour quelqu'un d'autre ou d'acheter un navire d'occasion. Pour nous, ce n'est pas normal qu'après avoir obtenu notre brevet, nous devons attendre aussi longtemps pour lancer convenablement notre propre activité”, s'insurgeait l’une des élèves. Un contexte qui s'aggrave dès lors que les futurs capitaines de bateau souhaitent exercer depuis leur île respective, entraînant de fait des coûts supplémentaires de rapatriement de ces navires.
 
Dans l'attente de mesures plus concrètes, le secrétaire d'État, Hervé Berville, a toutefois assuré qu'une subvention de 300 000 euros (36 millions de francs) sera accordée afin d'aider le CMMPF dans ses formations.  

Le secrétaire d'État à la rencontre des élèves du CMMPF.
Le secrétaire d'État à la rencontre des élèves du CMMPF.

Passage obligé au simulateur pour Hervé Berville, qui n'est pas dépourvu d'un certain sens marin.
Passage obligé au simulateur pour Hervé Berville, qui n'est pas dépourvu d'un certain sens marin.

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 13 Novembre 2023 à 17:18 | Lu 966 fois