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La douanière met en cause la police après une plainte pour viol


C'est lors d'une mission de l'ARAFENUA aux Marquises que les faits se seraient déroulés
C'est lors d'une mission de l'ARAFENUA aux Marquises que les faits se seraient déroulés
PAPEETE, 9 août 2012 (AFP) - Une fonctionnaire des douanes de Polynésie française, qui avait porté plainte pour viol en réunion contre quatre de ses collègues, a été auditionnée "dans les pires conditions possibles" par les policiers, selon ses avocats.

"La pression a été si forte que notre cliente a eu l'impression qu'on lui reprochait d'avoir dénoncé les faits gravissimes qu'elle impute à plusieurs fonctionnaires des douanes", a affirmé à l'AFP l'une de ses avocate, Me Aurélie Reynaud, confirmant une information de La Dépêche de Tahiti jeudi.

"La police est allée la chercher à son domicile pour lui imposer sans nécessité une audition en pleine nuit, entre 22H00 et 01H00 du matin, elle l'a soumise à une fouille corporelle en bas de son immeuble, elle lui a refusé le droit d'être assistée par un avocat lors des auditions", s'indigne aussi l'avocate.

Me Laurianne Pascalin, également avocate de la plaignante, regrette pour sa part "que de nombreuses informations aient été révélées à la presse à un moment où seule la police avait accès au dossier".

"La police est même allée jusqu'à envoyer trois enquêteurs à notre cabinet, avec la velléité d'interrompre notre entretien avec la victime et de la ramener au commissariat pour une énième audition ; cette irruption de trois policiers dans un cabinet d'avocats est insolite et contraire à tous les usages", ajoutent les avocates.

Elles dénoncent aussi l'expertise psychiatrique réalisée sur leur cliente "dans les locaux de la police, le lendemain de la dénonciation des faits, après avoir passé une nuit blanche à la suite de son audition en pleine nuit, et de manière expéditive puisque l'entretien a duré en tout et pour tout quarante minutes".

La DSP (Direction de la Sécurité Publique) a indiqué qu'elle ne communiquerait pas sur ce dossier.

"Le syndicat national des officiers de police ne souscrit pas aux propos tenus par les avocates", a indiqué à l'AFP le capitaine Vaitiare Dupond, représentante du SNOP en Polynésie française.

Quatre fonctionnaires des douanes de Polynésie française avaient été mis en examen, le 1er août à Papeete, pour des faits présumés de viol aggravé sur l'une de leurs collègues, et quatre autres pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime.

La victime présumée avait déposé plainte jeudi 26 juillet pour des faits qui se seraient déroulés en avril à bord de l'Arafenua, un patrouilleur des douanes, au large de Tahiti.

Elle dit avoir été attachée à une chaise, puis violée avec des bouteilles de bière par les quatre agents, des accusations qu'ils réfutent. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, mais n'ont pas été incarcérés.

ml/dar

Rédigé par AFP le Jeudi 9 Août 2012 à 14:03 | Lu 6973 fois