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La dette fiscale de l’Huilerie de Tahiti réduite de 75 % par le Président Oscar Temaru


La dette fiscale de l’Huilerie de Tahiti réduite de 75 %  par le Président Oscar Temaru
Redevable de quelques 412 Millions de Francs d‘arriérés de TVA majorés auprès de l'administration fiscale, l’Huilerie de Tahiti a fait appel au président Temaru pour demander une remise gracieuse de sa dette. Ce dernier est intervenu en faveur de l’établissement en allégeant la dette de 75%.


Comme nous le relations dans notre édition du 22 novembre 2012, l’Huilerie de Tahiti fait face depuis plusieurs mois à des difficultés financières, tout particulièrement sur le plan fiscal, puisque 412 millions de francs d'arriérés de TVA majorés lui sont réclamés.

Au bord du dépôt de bilan, l'Huilerie a récemment bénéficié d'un report de la date butoir à laquelle elle devait s’acquitter de la taxe, initialement fixée au 15 janvier. Saisi par le directeur Gérard Raoult, le tribunal de commerce a en effet prolongé le délai jusqu'au 20 mars prochain. Un conciliateur a même été nommé pour tenter une médiation entre les deux parties.

Autre éclaircie dans ce dossier : la fameuse dette a été allégée de 309 Millions de Fcfp par le président Oscar Temaru, suite à la demande de l'Huilerie de Tahiti.

Cette remise gracieuse représente tout de même une réduction de plus de 70 % du montant global (Gérard Raoult avance le chiffre de 75%), ce qui ramènerait le montant de la dette fiscale à 103 millions de francs.
Joint par téléphone hier matin, le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi Pierre Frébault a bien confirmé l’information.

Enfin, le versement de la seconde tranche de 120 millions de francs d’une subvention votée d’urgence en novembre dernier tend à confirmer l'amélioration de la situation, qui reste malgré tout encore précaire.

Cet argent frais sera affecté au paiement des armateurs, lesquels, à leur tour pourront payer les coprahculteurs.
A l’annonce de cette bonne nouvelle, on devinait aisément un grand soulagement chez ces hommes et ces femmes qui, pour la plupart, ont voué plus de 30 ans de leur vie à cette activité.

"Il était temps !" nous dit le coprahculteur papa Terii, qui pratique son activité aux Îles sous-le-Vent "…car, même si je continue de casser le coprah, le cœur n’y est plus trop. Eh oui, à quoi ça sert de m’user la santé si je ne suis pas payé pour ce travail qui est très dur. Si nous avons pu tenir un peu, c’est grâce aux armateurs qui ont voulu nous aider. Ici, tous les fournisseurs espèrent que ça ira mieux cette année."

Malgré ces avancées encourageantes, pour l’heure, le spectre du dépôt de bilan plane toujours au dessus de l’huilerie de Tahiti.


La mesure de réduction de dette fiscale accordée spécialement à l’Huilerie pose la question, par souci d’équité, de son extension vers d’autres entreprises du fenua qui connaissent également des difficultés financières compte tenu de la conjoncture économique actuelle. Un traitement de faveur auquel certains sceptiques ne pourront s’empêcher d’associer, en ces périodes pré-électorales, une certaine manœuvre politique.


Rédigé par TP le Samedi 12 Janvier 2013 à 06:09 | Lu 1549 fois