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La délinquance polynésienne dans le détail, en 2015


PAPEETE, 30 octobre 2015 - La délinquance constatée en Polynésie française augmente en 2015 : +8,7% pour les atteintes aux biens ; +5,8% pour les violences volontaires.

Les chiffres sont révélés en détail par le périodique Tahiti Pacifique Hebdo, dans son édition de vendredi. Ces statistiques de la délinquance rendent compte de l'évolution factuelle sur les neufs premiers mois de l’année comparée à 2014 sur la même période.

Premier constat, les atteintes aux biens (AAB) sont en hausse de 8,7%. 5301 faits ont été constatés sur la période. Il s’agit principalement de vols simples (2742 faits), de vols liés à l’automobile et aux deux-roues (1286 faits) et de cambriolages (837 faits). La part des mineurs mis en cause est de 33% pour l’ensemble des atteintes aux biens.

Sur l'autre volet de la délinquance, les violences volontaires sont en hausse de 5,8%. Les forces de l’ordre recensent 2 000 Atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) dont 175 faits de violences sexuelles (+28%) et 260 menaces de violence. Au nombre des AVIP, les vols avec violence (140 faits) sont en baisse de plus de 10% en zone urbaine. Les violences physiques non crapuleuses, c’est-à-dire les violences "gratuites", principalement commises dans le cercle familial, restent stables par rapport à 2014 mais constituent toujours la plus grande partie des violences avec 1422 faits.

On observe donc sur la période une forte hausse du taux des violences sexuelles (+28%). Ces faits se sont produits principalement dans le périmètre familial. Les services de l’Etat estiment que cette forte augmentation pourrait être liée à un comportement de dénonciation plus systématique, de la part des victimes ou de leur entourage. Ces violences physiques ou sexuelles, commises dans le cercle intrafamilial, est une préoccupation et doit faire l’objet des principaux efforts en matière de prévention. La consommation d’alcool et/ou de paka est souvent constatée comme facteur aggravant par les forces de l’ordre, qui ont d’ores et déjà effectué en 2015 plus de 2500 interventions pour conflits dans le cercle familial.

Le haut-commissaire a rappelé, le 19 octobre dernier, à l’occasion du séminaire annuel des commandants de gendarmerie, qu’il souhaite une mobilisation collégiale, pour faire face aux phénomènes de délinquance. Il estime qu’il faut en traiter les causes "en amont" en traitant "le décrochage scolaire, la défaillance de l’autorité parentale, les addictions aux drogues ou à l’alcool, le désœuvrement, la précarité sociale". Un rôle que l'Etat "ne peut assumer seul, mais pour lequel il peut et doit jouer un rôle moteur d’initiatives et de propositions".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 30 Octobre 2015 à 11:41 | Lu 3286 fois