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La délégation de Rapa Nui veut tout faire pour "que la culture polynésienne ne disparaisse pas" [IMAGES ET SON]


PAPEETE, le 13 septembre 2016 - Près d'une trentaine de personnes sont arrivées de l'île de Pâques dans la nuit de lundi à mardi. Elles seront présentes en Polynésie pour une semaine et comptent faire entendre leur voix.

Grande coiffe, costume traditionnel et visage peint de noir et de blanc, le tavana de la délégation de Rapa Nui apparaît sur la scène de To'ata. Pour la cérémonie d'ouverture du Festival Polynesia, le Pascuan s'adresse à la foule en reo Rapa Nui. "C'est la réunion du triangle polynésien : Hawaii, Rapa Nui, Nouvelle Zélande et Polynésie française. Nous sommes venus ici pour célébrer cette union, très importante pour toute la culture polynésienne."

Son paoa, une petite massue sculptée dans le bois, accompagne ses paroles et lui confère une force indéniable. Alcalde déclame son discours tel un guerrier préparant ses troupes à la bataille. Solennel, il salue les autres personnes des archipels. Derrière lui, les artistes de la délégation de Rapa Nui ne boudent pas leur plaisir. Tous ont le sourire aux lèvres, ravis d'être ici "pour partager ce moment avec leurs frères polynésiens."

"NOUS EXISTONS ENCORE"

27 personnes ont fait le déplacement de l'île de Pâques jusqu'à Tahiti. Comme le président de la Polynésie française l'a souligné dans son discours, Alcalde sait à quel point la culture polynésienne est fragile. Pour venir ici, certains membres de la délégation ont dû faire des sacrifices. "Les avancées technologiques, comme l'internet, entraîne un peu la perte de notre culture. Mais je crois que si nous sommes plus forts, nous ne la perdrons pas", affirme le chef de la délégation.

Dans leurs bagages, les artistes de Rapa Nui ont apporté une partie de leur île. Peintures, sculptures, photographies danse et musique seront au programme de ces quelques jours au fenua. L'occasion de transmettre ce patrimoine qui leur est cher, mais aussi d'apprendre des autres délégations. "Par notre venue ici, nous voulons délivrer ce message : que la culture polynésienne ne disparaisse pas! Cette union des trois points cardinaux du triangle polynésien est un message pour tout le monde. Nous existons encore!"

Sur la scène de To'ata, le chef invite les guerriers à investir la scène. Le rythme des tambours s'accélère. Les danseurs de la troupe explosent sur scène. Leur énergie est communicative. La fascination se lit dans les yeux des autres délégations et du public. Les danseurs seront à To'ata ce mercredi, un spectacle très prometteur. Alcalde, le chef, sera le maestro de la représentation et veillera à ce que le message soit bien transmis.

Focus sur L'île de Pâques

- Situation politique : annexée par le Chili depuis 1888, l'île fait partie de la région de Valparaiso. Depuis 1965, les habitants ont la citoyenneté chilienne.
- Langues officielles : espagnol et te reo Rapa Nui.
- Population : près de 6000 personnes vivent sur l'île selon le dernier recensement.
- Découverte : le premier européen à avoir découvert l'île est le navigateur hollandais Jakob Roggeveen le dimanche de Pâques 1722.

Les autres arts à l'honneur

Comme Hawaii, la délégation de l'île de Pâques est venue avec de nombreux artistes. Jusqu'à samedi seront présents à To'ata :

- Kimi Ora Hey Araki pour conter les légendes de cette île et animer des ateliers autour du thème
- Ricardo Tuki Tuki pour animer des ateliers et master class de photographie
- Nano Ika pour animer des ateliers de sculpture
- Des membres de la délégation pour animer des ateliers de reo Rapa Nui
- Le groupe de danse pour des initiations à cet art

Comme un air de… reo Rapa Nui

A Rapa Nui aussi, les Polynésiens ont leur langue en plus de l'Espagnol. Le reo Rapa Nui a certaines similitudes avec le reo mā'ohi, que ce soit dans la forme ou dans le fond :
- Iorana : bonjour
- Hare : maison
- Ma'a: savoir quelque chose
- Mana : force surnaturelle
- Tapu : Sacré ; interdit

Les Rapa Nui explosifs...


... à la vie comme à la scène


Rédigé par Amelie David le Mardi 13 Septembre 2016 à 17:08 | Lu 1915 fois