Bora Bora, le 20 novembre 2023 - La 32e édition de la Fête de la science s’est tenue la semaine dernière. À cette occasion, les élèves du lycée Ihi Tea no Vavau se sont vu proposer de très nombreuses activités liant recherche scientifique, art et protection du milieu marin.
Sensibiliser les jeunes à la protection et la gestion des récifs coralliens : c’est l’objectif de la Fête de la science organisée par David Lecchini, responsable du projet Bora-Biodiv en collaboration avec la commune de Bora Bora, la Polynésienne des Eaux, le Criobe et l’association IVMBB, la semaine dernière sur la perle du Pacifique. Ainsi, les élèves de la 5e à la terminale ont pu bénéficier d’une large gamme d’ateliers. “Nous avons voulu que les élèves de Bora Bora puissent profiter eux aussi de la Fête de la science. C’est très important que les jeunes de l’île soient sensibilisés car c’est eux qui plus tard seront amenés à gérer le lagon”, précise David Lecchini.
Une journée d’observation scientifique se prépare pour Nahei et Hanihei, deux élèves de seconde qui ont été sélectionnées pour suivre le Parcours scientifique d’excellence, proposé aux lycéens de l’établissement Ihi Tea no Vavau. Encadrée par le professeur Lecchini, elles vont se mettre à l’eau afin de faire un relevé de l’état des coraux et du nombre de poissons dans la zone de construction du futur hôtel Bloody Mary, puis dans celle de l’aire marine éducative, afin de comparer avec les données récoltées avant l’ouverture du chantier. “Il s’agit de mesurer l’impact de l’activité humaine sur le lagon en se fondant sur des chiffres plutôt que sur ses impressions”, souligne David Lecchini.
De la science à l’art
C’est dans l’atelier de la section d’enseignement professionnelle du lycée que Marine Coutelas attend des élèves de 6e, 3e et de 2nde , accompagnés de leur enseignante Brigitte Vagaggini. Cette artiste plasticienne spécialiste des plantes est venue de France hexagonale pour leur proposer “une connexion à partir du végétal par son étude minutieuse afin de provoquer un regard décalé et renouvelé”. “Ils partent d’une étude “sur nature” pour observer, se nourrir des structures, des techniques déployées par le vivant pour ensuite tenter de les faire ressurgir dans leurs créations”, souligne l’artiste diplômée des Beaux-Arts de Paris et qui travaille aussi au Centre des métiers d’art de Tahiti. Ainsi, après avoir collecté des plantes aux abords de l’établissement, les élèves ont réalisé une grande œuvre collective, mais aussi une pièce personnelle en utilisant de l’encre photosensible. Comme dans l’art traditionnel local, les feuilles ou fleurs vont servir de modèles ou de matière première à la création. Chez les plus grands, l’observation précise au microscope des cellules de la plante ou des écailles de poisson vont donner lieu à des œuvres qui mettent en jeu plusieurs échelles d’observation du vivant. Une belle façon d’approfondir leur rapport à la nature et ses trésors.
Un voyage au cœur des récifs
La salle de science de la vie et de la terre de Tehani Maueau accueille, elle, une véritable plongée dans le cœur du vivant. Les élèves de terminale, guidés par le professeur René Galzin du Criobe, ont pour objectif l’étude de l’appareil digestif de poissons de très nombreuses espèces parmi les 180 présentes à Bora Bora. Ceux péchés par deux élèves de la classe ont été tout d’abord identifiés par leurs noms scientifique et vernaculaire, pesés et mesurés, avant d’être disséqués. Le prélèvement et l’analyse de leur estomac et de leur intestin va permettre aux jeunes de classer par catégories les proies ingérées afin de mieux connaître et donc de mieux protéger ces habitants du lagon. Là encore, l’étude du vivant est guidée par la volonté de sensibiliser les jeunes à la nécessité de la préservation de la ressource halieutique.
Ce voyage se poursuit dans le laboratoire attenant où les élèves ont rendez-vous avec deux médiatrices du Fare Natura de Moorea, Lahiki et Raihau, qui ont fait le déplacement pour l’occasion. Elles proposent aux élèves une véritable immersion dans le milieu naturel à l’aide de casques de réalité virtuelle. Après une “plongée” à Fakarava, les jeunes ont pour mission de reconnaître les poissons qu’ils ont pu observer à l’aide d’une fiche d’identification. La pollution sonore aquatique, sujet choisi par le Fare Natura dans le cadre de la Fête de la science consacrée cette année au sport, a fait l’objet d’une présentation. 435 élèves ont pu être initiés à la biophonie (sons émis par la nature) et sensibilisés aux différentes sources de pollution sonore liées aux sports pratiqués dans le lagon. Les élèves ont proposé très spontanément des solutions pour lutter contre ces nuisances qui perturbent l’équilibre naturel.
Mieux connaître pour mieux préserver en adoptant un comportement adapté et responsable, c’est le message qu’ont voulu faire passer Lahiki et Raihau, comme tous les autres intervenants de cette semaine d’intense découverte. À charge maintenant pour les jeunes d’en devenir les ambassadeurs auprès de leurs parents et des générations futures.
Sensibiliser les jeunes à la protection et la gestion des récifs coralliens : c’est l’objectif de la Fête de la science organisée par David Lecchini, responsable du projet Bora-Biodiv en collaboration avec la commune de Bora Bora, la Polynésienne des Eaux, le Criobe et l’association IVMBB, la semaine dernière sur la perle du Pacifique. Ainsi, les élèves de la 5e à la terminale ont pu bénéficier d’une large gamme d’ateliers. “Nous avons voulu que les élèves de Bora Bora puissent profiter eux aussi de la Fête de la science. C’est très important que les jeunes de l’île soient sensibilisés car c’est eux qui plus tard seront amenés à gérer le lagon”, précise David Lecchini.
Une journée d’observation scientifique se prépare pour Nahei et Hanihei, deux élèves de seconde qui ont été sélectionnées pour suivre le Parcours scientifique d’excellence, proposé aux lycéens de l’établissement Ihi Tea no Vavau. Encadrée par le professeur Lecchini, elles vont se mettre à l’eau afin de faire un relevé de l’état des coraux et du nombre de poissons dans la zone de construction du futur hôtel Bloody Mary, puis dans celle de l’aire marine éducative, afin de comparer avec les données récoltées avant l’ouverture du chantier. “Il s’agit de mesurer l’impact de l’activité humaine sur le lagon en se fondant sur des chiffres plutôt que sur ses impressions”, souligne David Lecchini.
De la science à l’art
C’est dans l’atelier de la section d’enseignement professionnelle du lycée que Marine Coutelas attend des élèves de 6e, 3e et de 2nde , accompagnés de leur enseignante Brigitte Vagaggini. Cette artiste plasticienne spécialiste des plantes est venue de France hexagonale pour leur proposer “une connexion à partir du végétal par son étude minutieuse afin de provoquer un regard décalé et renouvelé”. “Ils partent d’une étude “sur nature” pour observer, se nourrir des structures, des techniques déployées par le vivant pour ensuite tenter de les faire ressurgir dans leurs créations”, souligne l’artiste diplômée des Beaux-Arts de Paris et qui travaille aussi au Centre des métiers d’art de Tahiti. Ainsi, après avoir collecté des plantes aux abords de l’établissement, les élèves ont réalisé une grande œuvre collective, mais aussi une pièce personnelle en utilisant de l’encre photosensible. Comme dans l’art traditionnel local, les feuilles ou fleurs vont servir de modèles ou de matière première à la création. Chez les plus grands, l’observation précise au microscope des cellules de la plante ou des écailles de poisson vont donner lieu à des œuvres qui mettent en jeu plusieurs échelles d’observation du vivant. Une belle façon d’approfondir leur rapport à la nature et ses trésors.
Un voyage au cœur des récifs
La salle de science de la vie et de la terre de Tehani Maueau accueille, elle, une véritable plongée dans le cœur du vivant. Les élèves de terminale, guidés par le professeur René Galzin du Criobe, ont pour objectif l’étude de l’appareil digestif de poissons de très nombreuses espèces parmi les 180 présentes à Bora Bora. Ceux péchés par deux élèves de la classe ont été tout d’abord identifiés par leurs noms scientifique et vernaculaire, pesés et mesurés, avant d’être disséqués. Le prélèvement et l’analyse de leur estomac et de leur intestin va permettre aux jeunes de classer par catégories les proies ingérées afin de mieux connaître et donc de mieux protéger ces habitants du lagon. Là encore, l’étude du vivant est guidée par la volonté de sensibiliser les jeunes à la nécessité de la préservation de la ressource halieutique.
Ce voyage se poursuit dans le laboratoire attenant où les élèves ont rendez-vous avec deux médiatrices du Fare Natura de Moorea, Lahiki et Raihau, qui ont fait le déplacement pour l’occasion. Elles proposent aux élèves une véritable immersion dans le milieu naturel à l’aide de casques de réalité virtuelle. Après une “plongée” à Fakarava, les jeunes ont pour mission de reconnaître les poissons qu’ils ont pu observer à l’aide d’une fiche d’identification. La pollution sonore aquatique, sujet choisi par le Fare Natura dans le cadre de la Fête de la science consacrée cette année au sport, a fait l’objet d’une présentation. 435 élèves ont pu être initiés à la biophonie (sons émis par la nature) et sensibilisés aux différentes sources de pollution sonore liées aux sports pratiqués dans le lagon. Les élèves ont proposé très spontanément des solutions pour lutter contre ces nuisances qui perturbent l’équilibre naturel.
Mieux connaître pour mieux préserver en adoptant un comportement adapté et responsable, c’est le message qu’ont voulu faire passer Lahiki et Raihau, comme tous les autres intervenants de cette semaine d’intense découverte. À charge maintenant pour les jeunes d’en devenir les ambassadeurs auprès de leurs parents et des générations futures.
“Le requin ne commet pas d’erreur quand il mord”
Dans le cadre de la Fête de la science, Clémentine Séguigne, spécialiste des requins du Criobe, a proposé une conférence grand public afin de présenter ses récentes découvertes sur le comportement des squales qui possèdent une forte valeur écotouritique. Après avoir mis en lumière les menaces qui pèsent sur cette espèce, elle a insisté sur le fait que les requins sont pourvus d’une personnalité propre qui les poussent à adopter des comportements plus ou moins agressifs envers l’homme.
À la suite d’une étude menée à Fidji et en Polynésie française, elle a élaboré une nouvelle classification des morsures en insistant sur le fait que chacune d’elles correspond à une motivation particulière de l’animal et qu’il ne commet pas “d’erreur”, comme on peut l’entendre souvent. Fondant son étude notamment sur les 72 morsures recensées au Fenua entre 2020 et 2023, elle note un pic à la réouverture de l’espace maritime après la crise de la Covid. Les requins s’étaient déshabitués de la présence humaine dans l’eau et avaient repris leur territoire laissé libre. Dès la levée des restrictions, leur retour a été très rapide sur les zones de nourrissage, ce qui montre qu’ils sont pourvus d’une mémoire très développée.
Les découvertes de la scientifique ont des implications énormes dans la gestion du risque requin. Une meilleure connaissance de leurs comportements et l’identification précise des individus permettront de limiter les morsures tout en protégeant ces animaux emblématiques dont le rôle dans l’équilibre écologique du milieu marin est déterminant. L’intervention de Clémentine Séguigne auprès de prestataires de l’île devrait également favoriser les bons comportements.
À la suite d’une étude menée à Fidji et en Polynésie française, elle a élaboré une nouvelle classification des morsures en insistant sur le fait que chacune d’elles correspond à une motivation particulière de l’animal et qu’il ne commet pas “d’erreur”, comme on peut l’entendre souvent. Fondant son étude notamment sur les 72 morsures recensées au Fenua entre 2020 et 2023, elle note un pic à la réouverture de l’espace maritime après la crise de la Covid. Les requins s’étaient déshabitués de la présence humaine dans l’eau et avaient repris leur territoire laissé libre. Dès la levée des restrictions, leur retour a été très rapide sur les zones de nourrissage, ce qui montre qu’ils sont pourvus d’une mémoire très développée.
Les découvertes de la scientifique ont des implications énormes dans la gestion du risque requin. Une meilleure connaissance de leurs comportements et l’identification précise des individus permettront de limiter les morsures tout en protégeant ces animaux emblématiques dont le rôle dans l’équilibre écologique du milieu marin est déterminant. L’intervention de Clémentine Séguigne auprès de prestataires de l’île devrait également favoriser les bons comportements.