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La cardiologie manque toujours de médecin à Raiatea


Une mallette de télémédecine (Photo AFP).
Une mallette de télémédecine (Photo AFP).
PIRAE, jeudi 1er août 2013. Pour la deuxième année consécutive, le service de cardiologie du Centre hospitalier du Taaone s’engage via une convention signée également avec le Pays et la Caisse de prévoyance sociale à assurer le suivi de 120 patients par mois à Raiatea à raison d’une consultation par semaine dans le cadre du réseau de soins inter-îles. Ces patients cardiaques viennent de l’ensemble des îles sous le Vent et n’ont plus de médecins compétents en cardiologie au plus près de chez eux depuis la fin de l’année 2011. Une situation critique qui avait été dénoncée en février 2012 par le responsable de la cardiologie du Centre hospitalier de Polynésie. Depuis la situation n’a guère changé. Les îles sous le Vent ne disposent toujours pas de médecin ayant des compétences validées en cardiologie suffisantes pour assurer le suivi classique des malades cardiaques. La convention entre le Pays, le CHPF et la CPS qui a été signée le 3 mai dernier et publiée au Journal officiel de Polynésie le 18 juillet dernier reconnait d’ailleurs cette insuffisance. L’article 1 de la Convention explique qu’il s’agit de «faire face à l’appauvrissement considérables de l’offre de soins en cardiologie aux îles sous le Vent et éviter de ce fait la venue des patients en consultation au Taaone» et précise que «le recrutement d’un cardiologue est nécessaire».

Mais, en attendant le recrutement toujours repoussé d’un cardiologue public ou l’installation d’un cardiologue libéral à Raiatea, et dans le but d’éviter de trop nombreuses évacuations sanitaires, ce sont donc des médecins cardiologues du CHPF qui acceptent d’assurer des missions de consultations sur place à Raiatea. De son côté la CPS s’engage à payer environ 14 millions de Fcfp par an pour payer les «frais de personnel de cette cellule de réseau de soins inter-îles». Une enveloppe bien moindre que le coût des 720 Evasan annuelles estimées si ces missions déconcentrées n’existaient pas. A terme, la convention le signale également, ces consultations en cardiologie à Raiatea assurées par des médecins venant de Tahiti pourraient devenir des téléconsultations.

La télémédecine est en effet une solution pour l’avenir. Diverses expérimentations de télésurveillance médicale en cardiologie (pour les malades équipés d’implants cardiaques) ont été menées en Polynésie française, notamment à Moorea, en utilisant les réseaux de téléphonie mobile. Il s’agirait essentiellement de permettre la surveillance de ces appareils d’implants cardiaques à distance et éviter ainsi un déplacement des patients deux fois par an vers leur cardiologue pour la vérification des équipements. La technique parviendra-t-elle à remplacer le contact direct avec le médecin spécialiste ? En tout cas, la convention signée pourrait être déclarée caduque «à la mise en œuvre de téléconsultations en cardiologie». En avril dernier, le CESC avait donné un avis favorable à un projet de loi du Pays pour la mise en place de la télémédecine considérant que cette solution est une réponse appropriée à l’insularité polynésienne. Pour autant, l’institution avait alerté sur le coût de cette innovation technique qui ne pourra pas remplacer dans certaines situations les évacuations sanitaires.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 1 Août 2013 à 18:02 | Lu 1009 fois