Tahiti, le 28 février 2024 - La circulaire du président du Pays annonçant un coût de rabot dans l'administration ne passe pas. Dans une lettre ouverte, les subdivisionnaires et responsables des entités de la Direction de la santé publique s'insurgent d'avoir “été informés brutalement” d'une “suppression aveugle et draconienne d'emplois” au nom d'une “urgence économique”. Ils demandent davantage de considération et d'écoute, et n'excluent pas un mouvement social si l'absence de dialogue persiste.
La pilule ne passe pas. L'annonce, via une circulaire envoyée le 9 février dernier, du président du Pays et de sa ministre de la Fonction publique de dégraisser le mammouth de l'administration en gelant tous les postes vacants de 2016 à 2023 est difficile à avaler. En particulier dans le milieu de la santé. Tant sur le fond que sur la forme. Surtout la forme d'ailleurs.
Dans une lettre ouverte adressée à Moetai Brotherson le 21 février dernier, les subdivisionnaires et responsables des entités de la Direction de la santé publique de Polynésie française montent au créneau et ne mâchent pas leurs mots.
Ils sont huit signataires : les subdivisionnaires des Tuamotu-Gambier, des Australes, des îles Sous-le-Vent avec le directeur par intérim de l'hôpital de Raiatea, des Marquises avec le directeur de l'hôpital Louis-Rollin de Taiohae, la directrice de l'hôpital de Taravao, responsable de la formation de Tahiti iti, les responsables des formations sanitaires de Tahiti Nui et de Moorea-Maiao et enfin, la responsable du centre de santé scolaire.
Sur la forme déjà, ils s'étonnent qu'“aucune communication institutionnelle” n'ait été mise en place et qu'ils aient été “informés brutalement que les postes vacants de leur entité allaient être gelés tout simplement”.
Être logés à la même enseigne que le CHPF
Estimant être réduits au rang de “variables d'ajustement” alors qu'ils sont des “acteurs majeurs de terrain”, ils se disent indignés de ne pas avoir été consultés et réclament davantage de considération, d'écoute et de dialogue.
D'autant qu'ils s'estiment lésés par rapport à “d'autres établissements publics de santé” qui “continuent de fonctionner avec des budgets conséquents, voire en augmentation”. Sans le citer, l'allusion au CHPF est à peine voilée. Le centre hospitalier qui vient enfin de boucler son budget avec une rallonge d'1,7 milliard de francs au prochain collectif budgétaire et qui peut procéder à des recrutements.
Les signataires de cette lettre réclament donc le soutien moral, mais aussi financier du gouvernement qu'ils appellent à revenir “à la raison”. Dans le cas contraire, ils n'excluent pas un mouvement social et refusent d’être “les fossoyeurs de la santé”.
“Souhaitez-vous être le premier président du Pays à être responsable de la fermeture de structures de santé de proximité par manque de personnels et de moyens ? Souhaitez-vous que les indicateurs sanitaires, longues maladies, surcharge pondérale, maladies non transmissibles, etc. soient pires que ce qu'ils ne sont déjà après votre mandature ?”, demandent encore des professionnels de santé excédés qui attendent une “réponse transparente et respectueuse”.
Moetai Brotherson “surpris”
Tahiti Infos aussi a attendu. Malgré un échange épistolaire cordial durant la journée avec le président du Pays qui était prêt à répondre à nos questions, à l'heure où nous mettions sous presse, nous n'avions toujours pas eu de retour. Il a en revanche répondu à nos confrères de TNTV présents à Moorea pendant le déplacement du président du Pays pour l’inauguration… de nouveaux bâtiments de l’hôpital de Moorea-Maiao.
Visiblement “surpris” par cette lettre ouverte, il a assuré que ce coup de rabot dans la fonction publique n’était “qu’un gel de principe”. “Il faut prendre cette circulaire pour ce qu’elle est (…) Il ne faut pas lui faire dire des choses qu’elle ne dit pas. Elle n’est circonscrite qu’aux services du Pays et non pas aux établissements”, a-t-il précisé. Toutefois, Moetai Brotherson n’en démord pas. Il est inéluctable de réagir face aux dépenses de santé qui ne cessent d’exploser. “À terme, il faudra une réduction de la masse salariale, ou au moins éviter son inflation”, prévient-il. “Ministère par ministère, il y a un recensement des besoins incompressibles qui est en train d’être fait et remonté au ministère de la Fonction publique”, a-t-il souligné, concédant auprès de nos confrères de la chaîne de La Mission que “la flexibilité ne transparaît pas dans la circulaire”.
La pilule ne passe pas. L'annonce, via une circulaire envoyée le 9 février dernier, du président du Pays et de sa ministre de la Fonction publique de dégraisser le mammouth de l'administration en gelant tous les postes vacants de 2016 à 2023 est difficile à avaler. En particulier dans le milieu de la santé. Tant sur le fond que sur la forme. Surtout la forme d'ailleurs.
Dans une lettre ouverte adressée à Moetai Brotherson le 21 février dernier, les subdivisionnaires et responsables des entités de la Direction de la santé publique de Polynésie française montent au créneau et ne mâchent pas leurs mots.
Ils sont huit signataires : les subdivisionnaires des Tuamotu-Gambier, des Australes, des îles Sous-le-Vent avec le directeur par intérim de l'hôpital de Raiatea, des Marquises avec le directeur de l'hôpital Louis-Rollin de Taiohae, la directrice de l'hôpital de Taravao, responsable de la formation de Tahiti iti, les responsables des formations sanitaires de Tahiti Nui et de Moorea-Maiao et enfin, la responsable du centre de santé scolaire.
Sur la forme déjà, ils s'étonnent qu'“aucune communication institutionnelle” n'ait été mise en place et qu'ils aient été “informés brutalement que les postes vacants de leur entité allaient être gelés tout simplement”.
Être logés à la même enseigne que le CHPF
Estimant être réduits au rang de “variables d'ajustement” alors qu'ils sont des “acteurs majeurs de terrain”, ils se disent indignés de ne pas avoir été consultés et réclament davantage de considération, d'écoute et de dialogue.
D'autant qu'ils s'estiment lésés par rapport à “d'autres établissements publics de santé” qui “continuent de fonctionner avec des budgets conséquents, voire en augmentation”. Sans le citer, l'allusion au CHPF est à peine voilée. Le centre hospitalier qui vient enfin de boucler son budget avec une rallonge d'1,7 milliard de francs au prochain collectif budgétaire et qui peut procéder à des recrutements.
Les signataires de cette lettre réclament donc le soutien moral, mais aussi financier du gouvernement qu'ils appellent à revenir “à la raison”. Dans le cas contraire, ils n'excluent pas un mouvement social et refusent d’être “les fossoyeurs de la santé”.
“Souhaitez-vous être le premier président du Pays à être responsable de la fermeture de structures de santé de proximité par manque de personnels et de moyens ? Souhaitez-vous que les indicateurs sanitaires, longues maladies, surcharge pondérale, maladies non transmissibles, etc. soient pires que ce qu'ils ne sont déjà après votre mandature ?”, demandent encore des professionnels de santé excédés qui attendent une “réponse transparente et respectueuse”.
Moetai Brotherson “surpris”
Tahiti Infos aussi a attendu. Malgré un échange épistolaire cordial durant la journée avec le président du Pays qui était prêt à répondre à nos questions, à l'heure où nous mettions sous presse, nous n'avions toujours pas eu de retour. Il a en revanche répondu à nos confrères de TNTV présents à Moorea pendant le déplacement du président du Pays pour l’inauguration… de nouveaux bâtiments de l’hôpital de Moorea-Maiao.
Visiblement “surpris” par cette lettre ouverte, il a assuré que ce coup de rabot dans la fonction publique n’était “qu’un gel de principe”. “Il faut prendre cette circulaire pour ce qu’elle est (…) Il ne faut pas lui faire dire des choses qu’elle ne dit pas. Elle n’est circonscrite qu’aux services du Pays et non pas aux établissements”, a-t-il précisé. Toutefois, Moetai Brotherson n’en démord pas. Il est inéluctable de réagir face aux dépenses de santé qui ne cessent d’exploser. “À terme, il faudra une réduction de la masse salariale, ou au moins éviter son inflation”, prévient-il. “Ministère par ministère, il y a un recensement des besoins incompressibles qui est en train d’être fait et remonté au ministère de la Fonction publique”, a-t-il souligné, concédant auprès de nos confrères de la chaîne de La Mission que “la flexibilité ne transparaît pas dans la circulaire”.